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REVUE
LANGUES ROMANES
V.
REVUE
DES
LANGUES ROMANES
PUBLIEE
PAR LA SOCIETE
POUR I/ÉTUDE DES LANGUES ROMANES
Quatrième Série
TOME CINQUIÈME
TOME XXXV DE I-A COLLECTION
MONTPELLIER
AU BUREAU DES PUBLICATIONS DK L\ SOCIÉTÉ
POUH r,'ÊTai)IC I)1S3 LANQUreS nOMANES
" ne de l' Ancien-Courrier, n" 3
PARIS
JEAN aiAISONNEUVE
LinnAinic-ÉniTKUn
25, QUAI VOr/PAHîE,
M DCCC LXXXXI
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20 6^
REVUE
DES
LANGUES ROMANES
LOU RIOU POUETSICOU '
Fragman doù 7niou chant
SAINT-MEUI
Descripcion delTandruet: loù cabaruet,la vouoga, la conversacion delioùbevoù. — Piàre Remorca et Jan 0''ibserva se fan racoDto per in payisan ce qu'où pense all'égor doù fiielouxéra. — La cosa. — Loù ziziô, ce qii'i mijon. — Lou chaûevoii. — La fouoglie de mourié. — Loù magnon. — I,e moucari que lou payisan reçâ de tout, lou mondou
Guérou loin dsin grand flûvoii, entremiâ de valon, De vigne z'abrueté delloù z'oprou aquielon, Nouenànte noù méson, fan iu jogli vuellajou
LE RUISSE/VU POETIQUE
Fragment du 7nie chant
SAINT-MAURICK-DE-L'eXIL ( ISÈRE )
Description de l'endroit : les cibarels, la vogue, la conversation des buveurs. — Pierre Remarque et Jean Observe, se fout raconter par un paysau ce qu'il pense à l'égard du phylloxéra. — La cause — Les oiseaux, ce qu'ils mangent. — Le chanvre. — La feuille de mûrier. — Les vers-à-soie. — Les moqueries que le paysan reçoit de tout le monde
Guère loin d'un grand fleuve, au milieu de vallons, — de vignes abritées des âpres aquilons, — quatre-vingt-dix-neuf maisons font un
* Dialecte de Saint-Maurice-de- l'Exil ^Isère).
TOME I DE LA CINQUIÈME SERIE. — Janvier-Février-AJars 1891. 1
LOU mou POUETSICOU
Van in cliouché carré date doù mouyen ajou, Botsi contra l'égliése où bor doù pro Vaglin, Var touta la séson, cueme dson loù magiin.
In tsigliô per coùtô gli boglie in brison d'ombra. Ina méson anciénna, en sa tourella sombra, Jette in refluet buezorou où jardsin d'alentour Et proujette pli loin soù kirïoù contour.
En allan vé la font, on suit lou cemàntare Que montre tristaman se crui blanche z'et nâre. A drâta, in poù pli yiot, é tsin jogli terô, Van le vigne et loù boue sont toujour alterô. Où dessi deirhoteur, doù lo délia Prouvànce, On découvre pertout de point de vuye uemànse. A goche, où prouraâ plan, i lou cliamin de far, Dont loù trin ant adsuet ossuet vîtou quell'ar La çuevuegliuesacion cosi la pli completta, Suenon lou grand savé mai l'art délia fourchetta ; Et dsan lou mémou plan tout l'andruet s'aperça Avé quoque jardsin onibraja per de sa.
Où segon plan se trove ina grànda cougliuena.
joli village, — où (se trouve) un cloché carré (qui) date du moyen- âge, — construit contre l'église au bord du pré Yallin, — (lequel est) vert toute la saison, ainsi qne les malins le disent.
Un tilleul par côté lui donne un peu d'ombre. — Une ancienne maison, en sa sombre tourelle, — jette au jardin d'alentour un reflet bizarre — et projette plus loin ses curieux contours.
En allant vers la fontaine, on suit le cimetière — qui montre triste- ment ses croix blanches et noires. — A droite, un peu plus loin, est un joli tural \ — où les vignes et les bois sont toujours altérés. — Du côté de la Provence, au-dessus de la hauteur, — on découvre par- tout des points de vue immenses. — A gauche, au premier plan, c'est le chemin de fer — dont les trains ont amené à grande vitesse — la civilisation presque la plus complète, — sinon le grand savoir, mais l'art de la fourchette ! — et dans le même plan tout le village 6'aper- çoit — avec quelques jardins ombragés par des sureaux.
Une grande colline se trouve au second plan-. — Un beau château
• Petite collioe, éminence.
LOU RIOU POUETSICOU
In bio chatsô tout blanc doumuene la coumuena ; Lou chamin que s'en va jestamau de que lo Aligne tout lou long sa joglia puevoulô. Doù chotsô lou grand pro que semble ina peloùsa. La vuela de Paris n'en seruet bian jaloîisa.
Enfin derra très loin, vé lou trâsiémou plan, On aperça de va la suema doù Mont-Blanc.
En face davan vous, en gnin stsuelou ostère, Se dresse ina méson van abuete de frère ; Cent élève z'où moins sont dsan que Pensioùnat Que creyon abueto lou paluet doù Sénat : Mai mié que soù jardsin, que sa longe avenuya, De cinq départaman dsiquiet on a la vuya.
Où muetan doù vuellajou izia trâ cabaruet, Trâ cofé, trâ z'otel, où trâ z'estamuenuet, Van loù muela abuetan fan force pouglitsica Dépâ qu'é proucliamo la grànda republica, L'oùvrié, lou payisan ne pleyou po loù rein, Tant qu'i glioù dson qu'i sont lou puplou souverin !
tout blanc domine la commune : — le chemin qui s'en va justement de ce côté — aligne tout le long sa jolie rangée de peupliers — du château, dont le grand pré ressemble à une pelouse — qui rendrait jalouse la ville de Paris.
Enfin derrière, très loin, vers le troisième plan, — on aperçoit parfois la cime du Mont-Blanc.
En un style austère en face, devant vous, — s'élève une maison où demeurent des frères ; — il y a dans ce pensionnat au moins cent élèves — qui croient habiter le palais du Sénat : — mais mieux que ses jardins et sa longue avenue, — de là on a la vue de cinq dépar- tements.
11 y a trois cabarets au milieu du village : — trois cafés, trois hô- tels, ou trois estaminets, — où les mille habitants fout force politique ; — depuis que la grande République est proclamée, — l'ouvrier, le pay- san se sentent très forts, — tant on leur rabâche qu'ils sont lo peuple souverain !
LOU RIOU POUETSICOU
Per se référé in poù de glioù suet long voujajou, Piàre et Jan, très grepi, gognîran lou vuellajou. I dejuénîran bian dsan lou proumâ otel. I prîi'an glioù cofé. Loù doù z'éroù mourtel Allîraii sans façon se méclio dsan la foula, Qu'uemuetove la mar per iua forta lioula.
Monto si de chivô, loîi z'in tsiierovan Toi ; Loù z'otrou dsan de sa, courian, soùtan de joi. I gni ajié si de chor qu'atrapovan la seglie Et toù loù gousié suet bevian alla bouteglie.
La vouoga dell'andruet ajié gliû quêté jour : Lou vioùlon, lou pueston, lou fifrou et lou tambour Fésian à qui mié mié dansié garson et figlie, Dsan de varse éfrené, de gale, de cadriglie.
Piâre et Jan où cofé venîran s'asseto
Toù souluet, dsan gnin coin, per tout pouére acouto.
La cansourla Joùset oùfrove ina figuetta
A Doùbor, qu'à son tour, pajiovo iua fouglietta.
Pour se remettre un peu de leur voyage si long, — Pierre et Jean, très fatigués, gagnèrent le village. — Dans le premier hôtel, ils déjeunèrent bien. — Ils prirent leur café. Les deux heureux mortels — allèrent sans façon se mêler à la foule — qui imitait la mer par une forte houle.
Montés sur des chevaux, les uns tiraient l'oie ; — les autres cou- raient, sautaient de joie dans des sacs. — 11 y en avait sur des chars qui attrapaient la seille (pleine d'eau) — et tous les gosiers secs bu- vaient à la bouteille.
La vogue de l'endroit avait lieu ce jour : — le piston, le tambour, le violon et le fifre faisaient à qui mieux-mieux danser filles et gar- çons — dans des valses effrénées, des galops, des quadrilles.
Au café, Pierre et Jean vinrent s'asseoir — tous seuls, dans un coin, pour tout pouvoir écouter : — Joseph, homme de cabaret, offrait une fîguette ' — à Dubart qui, à son tour, payait une fouillette ^.
' Vase de terre cylindrique, à aose, conteûant 0,60 cent, eaviron,— n'existe plus. — ' Vase pareil de forme, contenant 0,80 cent, environ, se voit rare- ment.
LOU RTOU POUETSICOU 9
Nusit à Lor dsuesié : — T'c que te pave pouot, J'anvolarin lou vin, je creyou, à plan benot? — Mai Lor qu'étsé flouco tout cueme ina perruclie, Détestove lou vin, preferove ina cruche. Renasse et Sueflagniô, chocun lou vérou en man, Trinquîran sans ran bére où moins vint fâ ansam :
— A ta sautô, mon vie, — que gli fésié Renasse,
Sueflagniô, po moins soù : — Tsan ! trinca donc, Cou-
Combien se montara la dota de Luison ? — [jiasse] !
Boglie gli muela franc, alF ara mon garson.
J'é vint cinq bicliaré de pro, vint cinq dctârra,
Que je bogliou à Fragnioù que revian délia gârra;
Insuet t'ajoùtaré la târra doù Nésa
Avé loîi muela franc, où ban gnia ran de fa. —
Eh ! dsi donc, Mijorin, paye-tse ina rouquetta D'o-de-vi? — J'omou raie de suerô na toupetta. Répond Tuénou Mesi. — Monsié oine lou doù ! —
— Je preferou où Dragon gli fére loù zié doù —
Nusit disait à Laur : — Est-ce que tu paies pot ? ' — J'avalerais, je crois, le vin à plein bennot ? ^ — mais Laiii-, le chapeau enrubanné, semblable à une perruche, — détestait le vin (et) préférait une cruche (de bière). — Renasse et Siflagnio, chacun le verre en main, — trin- quèrent au moins vingt fois sans boire : — A ta santé, mon vieux ! que lui disait Renasse ^.
— Tiens, trinque donc, bêta! (répondait) Siflagnio pas moins saoul!
— A combien se montera la dot de Louison ? — donne lui mille francs, je lui ferai épouser mon fils. — J'ai vingt-cinq bicherées '' de prés, autant de terres— que je donne à Fragnou qui revient de l'armée;
— ainsi tu ajouteras la terre du Nésat ^ — avec les mille francs, ou bien il n'y a rien de fait.
— Eh ! dis donc, Mangehareng, pale-tu une roquille — d'eau-de- vie? — J'aime mieux une topette de sirop, — répond Antoine Moisi.
— Monsieur aime la douceur! — Je préfère, au Dragon, ^ \\x'i faire les yeux doux ?
' Synonyme de bouleille. — 2 Petite benne d'une capacité de 40 litres en- va-OD. — 3 Les noms ci-dessus et les suivants ^onl. des noms de fantaisie .— 4 La bicherée est égaie à 12 ares 56 centiares. — s Mas très fertile à Saint- Maurice. — 6 Femme délurée de la localité.
10 LOU RIOU POUETSICOU
De bevoù z'émecha, vé la trobla vésuena, Bevian lou vin sicrô dsuena grànda terruena ; Ivoucîran trinco avé loù doù Monsié, Ajoùtanqui vaglié mié bére que dansié:
— Vous éde l'ar toù doù de z'omou bian ounétou ; Serio-vous de savan, de lettre, de pouétou, ? Mai que t'é que ne dson? vous ésso étrange, Iquian sufi par nous sans vous interrougé ? —
— Aban alla santô, si vous voulâ mecrâre,
De vous, de voutre fonne 6: de nous, dsuessuet Piâre. Voutron vin é bian bon, vous lou féde chez vous, Ne lou trovon meglioû que que que n'ont chez nous.
Yin delloù pajisan dsi : — Ne n'ont pli de vigne, N'achèton loin lou vin, i vrâman ina guigne ; N'ont étoravaja per lou fuelouxera, In insectou modsuet, in ofroù scelera
Otrevà nez' ayion, de suparbou chanevou,
Qu'ère druet cueme in i, yiot cueme de grand revou ;
Mai la dagne où muetan ayié de veson var
Que l'étroussovan net.... Péssan otrou revar :
Vers la table voisine, des buveurs emêchés — buvaient le vin sucré d'une grande terrine ; — ils voulurent trinquer avec les deux Messieurs, — ajoutant qu'il valait mieux boire que danser: — Vous avez l'air tous les deux d'hommes bien honnêtes; — seriez-vous des poètes, des lettrés, ou des savants ? — mais, que disons-nous? vous êtes étran- gers, — cela suffit pour nous sans vous interroger.
— Eh bien ! à la santé, si vous voulez me croire, — de vous, de vos femmes et de nous, répondit Pierre ! — Votre vin est bien bon, vous le faites dans votre pays, — nous le trouvons meilleur que celai que nous avons chez nous.
Un des paysans dit: — Nous n'avons plus de vignes, — Nous ache- tons le vin au loin, c'est vraiment un guignon ; — nous avons été ra- vagés parle phylloxéra, — un insecte maudit, un affreux scélérat...?
Autrefois nous avions du chanvre superbe — qui était droit comme un I et élevé comme de grands chênes; — mais la tige, au milieu avait de petits vers verdâtres — qui la coupaient net. . . Puis autre
LOU RIOU POUETSICOU 11
Toù loù z'an de coucou fésion granda recorta,
Ne n'ont pli de magnon, la plagne semble morla ! —
Jan prenuet la parola, afin de demando
A quelloù payisan à l'ar suet deçuedô
Si, de quelloù fléô z' i counéssian la cosa.
— Je n'osou po z'où dsuerc ! — 0 dsi zoù, fa l'otrou, osa.
Metton-ne per ansam lïàn in poù pli loin ;
AUon ne z atrablo toù quatrou dsan gain coin,
Car je n'omarin po qu'on pouyiâse m'entendre;
De foù me trétarian et d'otre choùse tendre :
Vous séde que lou Ronou é t-à doù po dsueçuet; Mémou quand où déborde, où monte puerueçuet. Si loù bor, où muetan, i zia de belle z' ile, De z'ovou bian fourgni de plante z'aquatile. Lou pûvou z'i vian bian et mémou de vernâ, La framboise dessô s'i trove à plan pana. Toù loù trâ z'an où sozou on cope sa mayére, Le z'anmereglie et glion toù loù z'an van se fére, Delloù z'ovou chocun n'a sou puetsuet mourciô, Qu'alla vigne fourgniâ ce qu'i fo de péssiô.
revers : — tous les ans nous faisions une grande récolte de cocons, — nous n'avons plus de vers-à-soie, la plaine semble morte !
Jean prit la parole, afin de demander — à ce paysan, à l'air si dé- luré, — s'il connaissait la cause de ces fléaux.
Je n'ose pas le dire ! — Oh ! dis-le, répond l'autre, ose.
Mettons-nous ensemble un peu plus loin, là bas, — allons nous at- tabler tous les quatre dans un coin, — car je n'aimerais pas qu'on puisse nous entendre; — on me traiterait de fou et d'autres choses (aussi) tendres :
Vous savez que le Rhône est à deux pas d'ici ; — même quand il déborde il vient près du village. — Sur les bords, au milieu, il y a de belles îles, — des saulaies bien fournies de plantes aquatiques. — Le peuplier y vient bien et même les aunaies. — La framboise, dessous, s'y trouve à pleins paniers. — Tous les trois ans on coupe les tiges des saules ; — les attaches de vignes et les liens se coupent tous les ans. — Chacun à sa petite quantité de saulaie, — qui four- nit ce qu'il faut d'échalas à la vigne.
12 LOU RIOU POUETSICOU
Ménô, le z'otrevà, vous pouyio pré delF onda,
Air ombra delloù .sozoïi, oùprë de voutra bloiida,
Vous repouso plan-plan sans poù delloù tavin,
Dsan le ronze péssan cûgli de patavin :
Loù pli bio,loù pli ma, éran où pli z'abuelou.
Le monche, loù monchon, vous léssovan tranquielou;
En gnin moût, vous poiijio fére voutra choumô
So loù z'obrou tout plan de bouquet amboùmô :
Alor muela z'iziô vouletan dsan le branche, Si le verde vourzuene et dessi le pervànche, Dsan glioù gazougliaman fésian tant de rafuet Que, per vous endourmi, n'ayio po de souçuet.
Ave son jonou bèt lou marlou nar sueblove, I/étourgniô babiglior si lou pûvou joujiove ; La lardenna, brandan sa longe et joglia quoua, Et la boucharla avô ne restovan po coua ; Et tant de jabriglion, soùtsigliàti dsan le fouglie, Mélovan glioù chanson où coûa délie granoglie.
Cré muela nom dsin rat ! yiore, moù bon z'ami,
Camarades, autrefois, vous pouviez près de l'onde, — à l'ombre des saules, auprès de votre amie, — vous reposer tout doucement, sans avoir peur des taons; — puis,cuedlir des mûres sauvages dans les ron- ces : — les plus mûres, les plus belles, étaient au plus habile. — Les mouches, les cousins, vous laissaient tranquilles; — en un mot, vous pouviez faire votre sieste — sous les arbres aux fleurs parfumées.
Alors mille oiseaux voletant dans les branches, — sur les perven- ches et les pousses verdoyantes des saulaies, — faisaient un bruit si doux dans leur gazouillement — que, pour vous endormir, vous n'aviez aucun souci.
Avec son bec jaune le merle noir sifflait, — l'étourneau babillard jouait sur le peuplier, — la mésange, branlant sa longue et jolie queue, — et la fauvette aussi ne restaient pas tranquilles ; — et tant de petits oiseaux ', sautillant dans les feuilles, — mêlaient leurs chansons au coassement des grenouilles.
Cré mille noms cVun rat! mes bons amis, maintenant —je vous défie
' Jabrillons: rassembiemeat de petits oiseaux de toute sorte.
LOU RIOU POURTSICOU 13
Je vous défiyou bian de z'i pouére dourmi ?...
I gnia pli de z'iziô qui chànton si loù sozou,
Pognié de jabriglion gazouglian dsan loù z'ovou,
Gniuemé de possera voulan dsan rétroubloii,
Cosi pli d'étourgniô délie Roche à Sabloii ;
Et quand vous parcourio loù z'otiii et le vigne
Vous entendso pertout si loù péssiô eu ligne
La gUuenota repondre où graeïoù Vuestra :
(( Tsuet te dor, tsuet te dor ! » et lui dsuoie : i Vistra ! »
Si loù bouisson fleri, dedsan le chenavâre,
Lou chadri, l'anclianson, pertout se fésian vâre
Et, dessô Tapàntsuet de toù netroù couvar,
Arô delloù travon, cosi pendsi en Tar,
Chocun vésié chez lui trànfa gni d'iioudelle
Dont, suivant Ion dsueton, lou bouneur vian de z'elle 1
Otrevâ dsan loù boue s'entendsé gàzouglié. Le groglie, d'oùjourdâ, gni van pli vucroùglié. Le fouré sont plonja dsan gnin proufoml suelànce, D'iziô mémou de no, se va po raparàme
bien d'y pouvoir dormir !... — Il n'y a plus d'oiseaux qui chantent sui" les saules, — pas même d'attroupement gazouillant dans les îles, — ni de moineaus: volant dans les étaules, — presque plus d'étourneaux des Roches (de Condrieu) à Sablon ; — et, ipiand vous parcouriez les hautins et les vignes, — vous entendiez partout, sur des échalas en faisceaux, — le linot répondre à son mâle gracieux : — l'siieL te dor, tsuet te dor! et lui dire : Vlstra ! '
Sur les buissons fleuris, dans les chenevières, — le chardonneret, le pinson, se montraient — et, sous l'appentis de tous nos toits, — à côté des poutrelles, chacun voyait chez lui, — presque pendus en l'air, trente nids d'hirondelles, — desquelles vient le bonheui-, suivant le dicton !
Autrefois dans les bois on entendait le gazouillement des oiseaux. — Les corneilles aujourd'hui n'y tournent plus giratjiremout. — Les forêts sont plgngées dans un profond silence, — on ne voit pas même la trace d'une chouette.. . .
* Oaoraatopées des liaols, màle et femelle; \h disent encore: tsuera, (suera fjli!
14 LOU RIOU POUÉTSICOU
Que sont-é devegni quelloù charman z'iziô, Qu'étsan doù pajisan son pli richou joujiô ? Toù loù gni sont détruit et le more sont morte, Loù pore sont partsi per nombroùse cohorte. I gnia pli de briyan, i gnia pli de ehadri, L'aluéta dsan loù z'ar ne lance pli son cri ! Loù possera surtout se comptan per cent muela, Ne se retrovon pli qu'à Paris, la grand'vuela...., Loù motri, glioù paran, avé de grand pana, N'en pregnian toù loù jour de vintene alla va ; Loù chassoù z'imbueçuelou abatsan per centene Loù pié nar, loù ki blanc et jesqu'à le lardenne ; L'étourgniô, la bergère et la boucharla, et toù Tombovan so lou plomb suet mertrié doù chassoù, Van-t-é qu'aile t-allo netra poùra irondella?
Bel ange doù fouyié, ne t'ont perdsi, ma bella
Yiore, moù bon z'ami, que mijovan-t-é don, Loù z'iziô doù bon Dsé?... Je demàndou perdon D'abourdo que soujuet dsan d'ossuet long détaglie ; Ma çarvella, bettoù, vous semble que bataglie, Mai je ne ïo qu'émettre içuet ma convueccion,
Que sont devenus ces charmants oiseaux — qui étaient les plus riches joyaux du paysan? — tous les nids sont détruits et les femelles sont mortes, — les mâles se sont enfuis par nombreuses cohortes. — Il n'y a plus de bruants, il n'y a plus de chardonnerets. — L'alouette, dans les airs, ne lance plus son cri. — Les moineaux surtout, se comptant par centaines de mille, — ne se retrouvent plus que dans la grande ville de Paris, — les enfants, leurs parents, avec de grands paniers ', — en prenaient tous les jours des vingtaines à la fois ; — les chasseurs imbéciles abattaient par centaines — les pieds noirs, les motteux et jusqu'aux mésanges ; — Tétourneau, le hochequeue et la fauvette, et tous — tombaient sous le plomb si meurtrier du chasseur. — Où est-elle allée, notre pauvre hirondelle ? — bel ange du foyer, ma belle, nous t'avons perdue !
Maintenant, mes bons amis, que mangeaient-ils donc — les oiseaux du Bon Dieu ?... Je (vous) demande pardon — d'aborder ce sujet
^ Une fois entrés dans ces paniers par une ouverture disposée ad'hoc, les oiseaux ne pouvaient plus sortir.
LOU RIOU POUETSICOU 15
Sans charché de me fére ina reputacion. Féde bian atencion, oùvro voùtre z'oùreglie: Vous entendri de choùse à po d'otre pareglie ! Si vous lou permetâ, revenon où soujuet Que d'aglieur vé cliez nous é loin d'être iu secruet : En rasan perabô, Tirondella gentsiglie Picoutove d'insecte ina vrâ pacoutsiglie, Et chociina anvalove où moins quatrou million. Pâ si le labouré et dessi loù seglion, Lou fringa possera, de mémou la bergère, Insuet que letourgniô, n'atrapovan moins guère ; Seje dsan loû chamin, seye dsan loù z'anchon, Toù loù pitsi z'iziô mijovan loù monchon Et, toù sans excepcion, si le cèpe voulovan. D'insecte par raiglior toù loù jour anvalovan, Si lou fuelouxerâ voulove per essin Et vegnié se pouso si le vigne et hotin, Muela puetsuet z'iziô n'en fésian glioù mijougne Et pertout détruisian dsan glioù boune besougne, Chaniglie, insecte avô, fuelouxerâ, veson, Et très façuelaman de z'ellou aj'ian réson...
dans d'aussi longs détails ; — il vous semble peut-être que ma cer- velle est en délire — mais, ici, je ne fais qu'émettre ma conviction, — sans chercher à me faire une réputation : — ouvrez vos oreilles, écoutez attentivement, — vous entendrez des choses à nulle autres pareilles ! — Si vous le permettez, revenons au sujet — qui, d'ailleurs» chez nous est loin d'être un secret: — en rasant la terre, la gen- tille hirondelle — picorait une vraie pacotille d'insectes — et chacune (en) avalait au moins quatie millions. — Puis le fringant moineau, de même le motteux, — ainsi que l'étourneau, en attrapaient moins guère. — Soit dans les chemins, soit dans les pâtures, — tous les petits oiseaux mangeaient les moucherons — et. tous, sans excep- tion, voletant sur les ceps, ^ chaque jour avalaient des insectes par milliards ; — si le pliylloxéra volait par essaim — et venait se poser sur les hautins et les vignes, — mille petits oiseaux en faisaient leur nourriture — et partout détruisaient dans leur bonne besogne — chenilles, insectes également, phylloxéra, vers, — et très facilement d'eux avaient raison...
1<5 LOU RIOU POUETSICOU
Or donc loù z'ennemi de touta la vei'muena, Hélô, n'existon pli?.... Ne sont dsan la débuena ! J'é fa por à de gent de quella téouri, Mai toù, sans excepcion, de muet i yiant bian ri, Et toû me respondsan : — Vé, vé, poùra gavagnie ! Vë nésié ton chanevou et pâ bloujié te dagiie... Te n'en voù mé savé que le gent de l'omout, Dsin glivrou te ne poù po mémou en glire in moût.
Loù savan, mié que tsiiet, recounâsson la marna, Afuermon que lou revou é pli deur que la varna; Quoque va cependan apereevan de blo Lon prenon per de seglia et n'en sont po trouble.
I fan bian de z'écrit si l'orpie et la celuire, Cueme i fo labouro, cuerae i fo le conduire. Et jestou lou mouraan qu'on dâ fousso, sejié, Pouot, apalo, bueiio, semeno, arpejié ; Elevo loù cliivô, fére essamo le tone, S'écarto delloù z'obrou en été quand i tonne. Sant tout en téouri, mai z'en pratsica ran, Incliuena-te pomin pisqu'i sont de savan....
Or donc, tous les emiemis de cette voiiniae — hélas ! n'existent plus... Nous sommes dans la débine. — J'ai fait part de cette théorie à (beau- coup) de gens, — mais tous, sins exception, ont bien li de moi, — et tous me répondaient: — Va, va, pauvi'e nigaud! — va rouir ton chan vre, et puis tiller les tiges... — Tu en veux savoir davantage que les gens de là-haut, — tu ne pourrais pas même lire un mot dans un livre.
Les savants, mieux que toi, savent découvrir la marne, — affirment que le chêne est plus dur que l'aune ; — quelquefois cependant, aper- cevant du blé, — le prennent sérieusement pour du seigle.
Ils font beaucoup d'écrits sur la herse et la charrue, — comment on les conduit, comment il faut labourer, — et juste le moment qu'on doit fossoyer, faucher, — tailler (la vigne», attacher (les échalas en fais- ceaux), biner, semer, herser, — élever les chevaux, faire essaimer les abeilles, quitter le travail en été, quand il tonne; — ils savent tout en théorie, mais rien en pratique, — incline-toi, néanmoins, puisque ce sont des savants...
Ils en remontreraient, tout cela sans vergogne, — à cultiver la vi-
LOU RIOU POUETSICOU 17
I n'en remontrarian, toutsiquian sans vergougne, A cultsuevo la vigne illô dsan la Bergougiie, Méraou dsan la Champagne et dsan lou Bourdelet,
A toù loù vigneron Et per caglié lou lait,
I n'en sant ban pli long que tsuet si la féssella,
La chasârc, la flou, iou Lîrou Et la parcella
Qu' a de prouprieté que te ne counâ po,
Que n'en dsitse, gnigô? t'ésse bian atrapo!
I ne po tout, te va illô quella gliuesarna,
In savan dell' andruet la prendruet per d'avâna;
Dsueruet que lou chanevou é-t-arba de St-Jan
Et son dsuere fa foi cueme quelloù que sant.
Mai tsuet, trueplouagniuemar,te fariotoutquandmémou,
T'ario bio travaglié, te n'aré jamé d'émou.
Insuet apelaran: cannabis sativa,
Lou chanevou en latsiii, poùra bétse te va !
A z'ellou, mon petit, si jamé te te frotte,
Si lou ki te chérc dsan la bourba et le crotte ' !
Où mourié i gli dson, acota : alba morus ;
Te n'en trouvario po dsuemié douzenaen Prusse;
gne, au loin dans la Bourgogne, — nème dans la Champagne et dans le Bordelais, — à tous les vignerons.... Et pour cailler le lait, — ils en savent bien plus long que toi sur la fiscelle, - - le panier (à faire sécher le fromage), la crème, le beurre... Et le sainfoin — qui a des propriétés que tu ne connais pas : — qu'en dis-tu, nigaud? tu es bien attrapé ! — Ce n'est pas tout, tu vois là bas cette luzerne, — un sa- vant de là-haut la prendrait pour de l'avoine, dirait que le chanvre est de l'armoise — et son dire fait foi comme le dire de ceux qui savent. — Mais toi, triple animal, tu ferais tout quand même, — tu aurais beau travailler, tu n'auras jamais de biais.
Ainsi, (ils) appelleront cannabis sativa — le chanvre en latin ; tu
vois, pauvre bête! — A eux, mon petit 2, si jamais tu te frottes
— tu tomberas sur ton derrière dans la boue et les crottins...
Au mûrier on lui dit, écoute ^ : alba morus, — tu n'en trouverais pas
1 CroUe: ce mot ea patois compreod la bouse de vache, la crotte de chè- vre et le crottin de clieval.
2 Expression ironique mais pleine de force à Si-Maurice.
3 Ce mot placé ainsi dans notre patois a un charme qu'on ne peut rendre.
18 LOU RIOU POUETSICOU
Lou frouinan, Triticum, pâ Hordeum Forge,
Et Tavâna, mon cher, i vous prend alla gorge :
Avena Sativa et, voùtse doù blo nar
Savé lou nom latsin ? Te vé soùto en Far !
1 semble in champ de Mor : plitoù Polygonum
Et pâ in otrou nom que fa : Fagopjrum ;
Lou pâ, Phaseolus, mémou Pisum arvense
Insuet dont lou latsin ne sian po la prouvince.
Alla verda gliuesarna i dson : Medicago,
Et te poil n'en baglié à te mêle à gogô ;
Crejou que la parcella a nom' Hedisarum ;
La vache Tome otan que ne z'omon lou rhum ! —
— Or donc, bonne gent-, muet qu'à pena je se,
Je m'ensovou bian loin en glioù dsuesan : assez !..,
Hin ! Piâre fuet à Jau, de toutsiquian que dsitse?
— Ettsuet de ton coùtô, mon cher ami, n'en ritse?
— Je gli donnou réson cosi pertout, pomin Perque donc s'arréto en ossuet bon chamin ? —
demi-douzaine en Prusse; le froment triticum, iiuis l'orge hordeum, — et l'avoine, mon cher, cela vous prend à la gorge : — Avena sa- tiva et, veux-tu du sarrazin — savoir le nom latin? Tu vas sauter en l'air, — cela semble un champ de Mars: ]}\\.\tot 2^oli/yonum — acolé à un autre mot qui fait : fagopyrum ; — le haricot Phaseolus , le pois Pisum arvense^. — Ainsi donc le latin ne sent pas la province. — A la verte luzerne on dit medicago, — et tu peux en donner à profusion à tes mules ; — je crois que le sainfoin a nom hedisarum : — la vache
l'aime autant que nous aimons le rhum
Or donc, bonnes gens, moi qui à peine sais quelque chose, — je me sauve bien loin en lui disant : assez !
— Hein ! Pierre fit à Jean, que dis-tu de tout cela ?
— Et toi, mon cher ami, en ris-tu ?
— Je lui donne raison presque partout, néanmoins pourquoi s'arrê- ter en aussi bon chemin ?
1 On confoud à St-Maurice le haricot avec le pois, qufinL à la déuomi- nalioa. Ici pour le besoia de la rime, arvense, é fermé, rime avec province, dans le texte.
LOU RIOU POUETSICOU 19
Mai l'otrou pajisan gli fa quella repensa :
— Iquiet de n'en tro dsiiere, où crin ina seraonsa, Dont cliichou ne sont po netroù bon vuellageois, Surtout quand on s'adresse à vous otrou bourgeois.
— Persouna ne z'entan dsan que coin délia soUa, D'aglieur lou po de toùretentsi si la dolla, Dsuessuetlou narrateur, je vo contsuenuyé, Pisque vous voulâ bian ne po vous ennoujé :
Per amasso la fouoglie içuet dsan Fouruejuena,
On mettove longtems à fére sa farjuena ;
Loù mourié à grand vent éran suet bouissounoù,
Qu'i z'iayié de picon cueme alloù boue de hoù.
La fouoglie ère megnia, le branche étsan puetsuete :
Per coulo, impoussueblou i gniajié po de juete,
M'ai z'ossuetoù pousô dessi netroù magnon
Que touta ère mija jusqu'où derâ trougnon.
Loù magnon éran for, briglian, puetsuet, mai lisse, Gniuet vache, gniuet drageje : i fésian loù délice Delloù z'ancabanoù, alor qu'i éran ma,
Mais l'autre paysan lui répondit ainsi : — Ici d'en trop dire, je crains une semonce — dont nos bons villageois ne sont pas chiches, — sur- tout quand on s'adresse à vous autres bourgeois.
— Personne ne nous entend dans ce coin de la salle, — d'ailleurs le pas de tous a retenti sur la dalle, — répondit le narrateur, je vais continuer, — puisque vous voulez bien ne pas vous ennuyer
Pour cueillir la feuille, ici, dans l'origine — on mettait longtemps à remplir son petit sac. — les mûriers à plein vent étaient si buisson- neux, — qu'ils avaient des épines comme le bois de houx. — La feuille était menue, les branches étaient petites, — pour (la) couler, im- possible, il n'y avait pas de rejet ; — mais aussitôt posée sur nos vers- à-soie — elle était mangée jusqu'au dernier trognon.
Les vers étaient vigoureux, brillants, petits, mais lisses, — (il n'y avait) ni muscardines, ni lèpre : ils faisaient les délices — des enca- banneurs, alors qu'ils étaient mûrs. — Sur les trousses (c'était) à celui
20 LOU RIOU POUETSICOU
Dessi le trousse à que que montaruet prouraâ. Loù coucon, en trâ jour, cachovan loù z'artiste Et tout ère figni vé la Sint Jan Batiste.
Eran deurloù coucon, jonou, roù et jogli,
On poujié loù touché sans jamé se sogli,
Per z'itrouvo de courte, aban voua, je t'en fiche !
A pena se vésié si le trousse ina quiche
En vueruetô, Monsié, je ne se ran savan Per n'en dsuere la cosa à vous Far bon vuevan. Mogré tout cependan je creyou la counâtre : Orviquia me réson suivâ le bian, moù raâtre :
Je remorcou toujour que le riorte bian driuet Se cosson net oùtour délie jarbe qu'on gliuet ; Car la pegiiotta n'ofre ociiena resuestànce, Et, lou boue qu'é dedsan n-a po de consuestànce, Cueme i dson per loniout; ne po fuelamanfoù, Insuet que que qu'é mégrou et vous où séde toù:
qui montei'ait le premier. — Les cocons en trois jours cachaient les ai'tistes — et vers la St-Jean tout était achevé.
Les cocons étaient durs, jaunes, roux et jolis, — on pouvait les toucher sans crainte de se salir. — Pour y trouver des courtes ', ah! bien oui, je t'en fiche ! à peine — voyait-on un cocon inachevé sur les trousses.
Messieurs, en vérité, je ne suis pas assez savant — pour en dire la cause à vous qui avez l'air si bien; — malgré toitt cependant, je crois la connaître, — or, voilà mes raisons, mes maîtres, suivez-les bien :
Je remarque toujours que les liens bien drus — se rompent net au- tour des geibes qu'on lie, — car la pelure n'ofFre aucune résistance — et le ligneux qui est dedans n'a pas de consistance, — n'est pas filamenteux, comme on dit là haut, — ainsi que celui qui est maigre
1 Lever qui vagabonde, quand il est mûr, ne trouve aucune place de bonne dans les trousses pour faire son cocon. Il se raccourcit et devient immobile. On le met alors sous une coquille d'œuf et il fait un cocon assez dur, mais infurme.
LOU RIOU POUÉTSICOU 21
Donc dsan lou tems passo que la fouoglie éio niégPii,
Etsé plena de fi, bettoù pli doùça qu'égra,
Et loù magnon alor proufiietovan doù fi,
Fésian glioù coucon deur et sans jamé péri ;
Mai }'iore loù mourié ant de très groùssa fouoglie,
Sont hanto cosi toù, dsan ran on loù défouoglie.
On vâdejuet suet long qu'on glioù compte sié pié.
Le branche z'élevée à pena sont apié ;
Or, la fouoglie é tro groùssa et tendra et tro cassànta.
Ne coutsan po de fi, mai très-apetsuessànta.
Loù magnon Fomon bian, la mijon de plési,
I devenon très-groù, pâ sont vîtou sési
De doùtrâ maladsi : d'abor glioù vian de tache,
On va glioù pio crevo, péssan tombo en vache ;
Si loù bor délie troble i venon s'alongé
Flapou, le chàmbe en l'ar et pa se dégourgé :
Alor doù cor puyan sor ina uraeur vuescoùsa
Qu'ambouconne loù z'otrou et devian dangeroùsa.
E-je tor, où réson, dsan tout ce que j'é dsuet ?
Bettoù voua, bettoù non ! Si n'é po vrâ pardsuet!
et vous le savez tous ; — donc, dans le temps passé que la feuille était maigre, — textile, peut-être plus douce qu'acide et les vers-à- soie profitant des fibres — faisaient leurs cocons durs et sans jamais périr. — Mais maintenant les mûriers ont la feuille très grosse, — (ils) sont greffés presque tous, en rien de temps on les défeuille. — On voit des rejets si longs qu'ils mesurent deux mètres, — à peine on peut atteindre les branches élevées ; — or, la feuille est très grosse et tendre, et trop cassante, — ne contient pas de fil, mais elle est très appétissante. — Les vers l'aiment bien, la mangent avec plaisir. — Ils deviennent très gros ; puis sont vite atteints — de deux ou trois maladies : d'abord il leur survient des taches, — on voit leur peau gercer, ensuite tomber en lèpre ; ils viennent s'allonger sur les étagères; — flétris, les pattes en l'air et après se dégorger. — Alors, du corps infect (il) sort une humeur visqueuse — qui devient dange- reuse et empoisonne les autres.
Ai-je tort, ou raison, dans tout ce que j'ai dit ? — peut-être oui, peut-être non 1 si ce n'est pas vrai, parbleu ! — je dirai pour finir ce
2 2 LOU RIOU POUETSICOU
Je dsuerâ per figni ce qu'içuet i se posse,
Mai je cregnou, ménô, que mon babuet vous losse :
I zia dsan lou paji trâ persoune que fan
Ina once de magnon. 1 sont de vrâ z'efan :
I n'ant po per doù glior d'integliuegence et d'émou,
Abaii, quelloù gniaret ant de coucon quand méniou ;
I n'ant po z'â lou bié de hànto glioû mourié....
Âd?ô !... Ne charché po delloù contrarié ! —
Avueso-vàre in poù, dsuessuet Piâre Remorca
AU'otrou pajisan : queU'hérô de Plutorca
E passoblaman for et, dsan quêté paji,
Si gli ressemblon toù, ne n'en sont ébabi !
— Ah ! Ah ! vous vâde bian que gli repondsuet l'otre,
N'ont lou goût doù metsé, que ne sont ne z'en sotre ;
Je vous jurou pomin, que jamé délia via
Le letre vé chez nous ne se sont fourveyia.
Yiore ,
Meri d'Exilac.
qui se passe ici, — mais je crains, camarades, que mon babil ne vous lasse :
Il y a dans le pays trois personnes qui font — (chacune) une once de vers-à-soie. Ce sont de vrais enfants. — Ils n'ont pas pour deux liards d'intelligence et d'esprit ; — eh bien ! ces ignares ont des cocons quand même ; — ils n'ont pas eu le biais de greffer leurs mûriers . . =
Ne cherchez pas à les contrarier. . . — Adieu !
— Regardez un peu, dit Pierre Remarque — à l'autre paysan : ce héros de Plutarque — est passablement fort et, dans ce pays, — s'ils lui ressemblent tous, nous sommes dans l'ébahissement.
— Ah ! ah ! vous voyez bien, que lui répondit l'autre, — nous avons le goût du métier et nous savons nous en tirer ; — je vous jure néanmoins que jamais de la vie — les lettres ne se sont fourvoyées chez nous...
Maintenant "
Meri d'Exilac.
POÉSIES LAURAGAISES
AL CEL
Cel de safir raiant, nud coumo la divesso De Pafos, vasbagnant mous uelhs de ta caresso Luminouso e raagico. Ai! lèu, quno doulou ! Parieu à 'n Marsias, jourcoutel d'Apoullou, Tragic, t'ensannos ; puei, toun mantou blanquinejo ; Cop sigur, on dii'iô qu'es estamat de nôu. Quand le faucilh le fuch, sul'cop i voulastrejo La rato-peno negro e coumoulo de pou.
T'escurcisses, mais ja te semenos d'estelos, Treluzentos autant que d'uelhs de jouvencelos. Vès tu, la bouco en foc e le cor abrasat, Soum depeds ; que vouldriô te prene à bel brassât Coumo fasiô souvent d'une belo mainado ! È set d'amour; mous pots soun fretats de l'agras Del désir. Somi dreit e moun amo emplenado De vam, brasses duberts, baisi les tieus lugras. Luchou, 12 d'agoust 1888,
AU CIEL
Ciel de saphir rayonnant, nu comme la déesse — de Paphos, lu vas baignant mes yeux de ta caresse — lumineuse et magique. Ah! bientôt, quelle douleur! Pareil à Marysas, sous le couteau d'Apollon,
— tragique, tu t'ensanglantes ; puis, ton manteau blanchoie ; — à coup sûr, on dirait qu'il est étamé de neuf. — Quand le martinet le fuit, sur-le-champ y voleté — la chauve-souris noire et pleine de peur.
Tu t'obscurcis, mais certes tu te sèmes d'étoiles, — luisantes autant que des yeux de jouvencelles. — Vers toi, la bouche en feu et le cœur embrasé, — je suis levé; que je voudrais te saisir à pleins bras
— comme je faisais souvent d'une belle enfant! — J'ai soif d'amour; mes lèvres sont frottées du verjus — du désir. Je rêve debout et, mon âme emplie — de courage, les bras ouverts, je baise tes astres.
Luchoa, 12 août 1888.
24 POESIES LAURAGAISES
SUS UiN ANGLESO EN BLANC
Es touto en blanc ; semblo moullado
Dins la mai laug-ero niboul
E passo, la caro velado,
A chaval, dins un gai mourmoul.
Mais, adeja, s'es envoulado Amount, joubs le darniè piboul De la Pico à Taigo jalado E que tindo coumo un cimboul.
Tourno al galaup, qu'es agradivo !
Es loilli^ fadeto ou be divo ?
— « Blanco e frejo coumo la nèu »,
Dits un passejaire. — « E coumo elo », Ajusto un autre, « la dounselo Te rescalfurariô lèu-lèu. »
Luchou, selerabre 1888.
SUR UNE ANGLAISE EN BLANC
Elle est toute en blanc ; on la dirait moulée — dans le plus léger nuage, — et elle passe, visage voilé, — achevai, dans un gai mur- mure .
Mais, déjà, elle s'est envolée, — là-haut, sous le dernier peuplier — de la Pique à l'eau glacée — et qui tinte comme une sonnaille.
Elle revient au galop. Qu'elle est agréable! — Est-elle ^Yilly, pe- tite fée ou bien déesse ? — « Blanche et froide comme la neige »,
Dit un promeneur. — « Et comme elle», — ajoute un autre, « la de- moiselle — vous réchaufferait bientôt. »
LuchoD, septembre 1888.
POESIES LAURAGAISES 25
A-N-UNO LUCHOUNESO
Sus le cel poulit de sati, Al balcounet de toun grand bado-vrespe
Teulat d'ardesos, de maiti, Venes laugero e negro coumo un crespe.
Portos le capulet de dolh. Mais tout es gauch aro subre la terro.
Vivement adreitos le colh E les tieus uelhs cercoun naut per la serro.
Es qu'atendes qualcu pr'asart ? Un brave amie qu'aro per tu s'acouito?
Un valent que casso Tizart Ou be'n pacient que sap pesca la trouito ?
Qui sap ? Sariô'n guide ardimand Qu'escalabrat toco les neviès blouses
Coumo de claris diamants E couneis pla les gourgs espetaclouses ?
A UNE LUCHONNAISE
Sur le joli ciel de satin, — au petit balcon de ta grande mansarde — tuilée d'ardoises, le matin, — tu viens légère et sombre comme un crêpe.
Tu portes le capulet de deuil. — Mais tout est joie à cette heure sur la terre. — Vivement tu dresses ton cou — et tes yeux cherchent haut à travers la sierra.
Attends-tu quelqu'un, par hasard? — Un bon ami qui pour toi main- tenant se hâte? — Un vaillant qui chasse l'izard — ou bien un patient qui sait pêcher la truite ?
Qui sait? Serait-ce un guide hardi — qui, dressé, prend pied sur les névés purs — comme de clairs diamants — et connaît bien les gouffres étonnanfss?
2 6 POESIES LAURAGAISES
Ai ! s'es Ercule aquel garçou !... (Dins le tieu cor le raaissant amour reno."»
Filho raivouso d'Ilissou, Aten-te dounc d'abe Tsort de Pireno !
Luchou, setembre 1888.
A-N-DE ROSOS
I
De Tort miraclouso segnouro, Le tieu rire mut mais audous, Aco's toun esplandiment dous, 0 belo roso de pourpouro !
Tintado de la sang d'Eros, As fiourit per la que sens geino Te raubara, tant caro reino, Touto emperlejado de ros !
Aïe ! Si ce garçon est Hercule !.. — (Dans ton cœur le mauvais amour gronde.) — Fille rêveuse à'Ilixo, — compte-bien sur le sort de Pyrène!
Luchon, septembre 1888.
A DES ROSES
Du jardin merveilleuse seigneuresse, — ton rire muet mais odorant, — c'est ton doux épanouissement, — ô belle rose de pourpre !
Teinte du sang d'Eros, — tu as fleuri pour celle qui sans gêne, — te prendra, si chère reine, — toute emperlée de rosée !
POÉSIES LAURAGAISES 27
E sens se pugni, flou superbo,
A soun nazet te pourtara
E finomentte sentira
Per te rounca lèu-lèu dins Terbo !
80 de mai 1890.
II
Sens taro de vielho ou de cuco, Pleno de baume e de frescou, Belo roso, dins ta blancou, Uno clarou d'albo s'aluco.
E voli que de boun maiti, Quand la som-som la ten encaro, Fasques rampèu dambe sa caro Que toutjoun me sap agatl.
2 de junh 1890.
Et sans se piquer, fleur superbe, — à son petit nez elle te portera et te sentira délicatement — pour te jeter bientôt dans l'herbe ! 30 mai 1890.
II
Sans tare de hanneton ou de chenille, — pleine de parfum et de fraîcheur, — belle rose, dans ta blancheur, — une clarté d'aube s'al- lume.
Et je veux que, de grand matin, — quand le sommeil te tient encore, — tu rivalises avec son visage — qui toujours me sait allécher. 2 juin 1890.
2ii POESIES LAURAGAISES
LA PIRAMIDO (d'après un pintre russej
Joubs le soulelh rousent que fa blancs cel e terro, Diiis la piano ount se vei d'albrasses counturbats, S'adreito un mount afrous de cluscos que la guerro Empialet, aquital, après d'orres coumbats.
La piramido cveis, lèu doumino la serro. Tranco Tinmensitat. Quantis d'ornes toumbats ! Les tirans fan pata, de dreito e mai d'esquerro, Sens un boussi d'arrest, les poples acabats.
E la barbaritat, coumo le mesuraire
Davant les sieus pialots, nou se pauso pas gaire,
Amountairo toutjoun de caps cluscopelats.
Aco's Fauta levât al dieus de las batalhos
Per vous autris, raartis nescis de las mitralhos,
Que servissets de proio as reises pla 'ntaulats.
Auguste FouRÈs. lOdejulhet 1890.
LA PYRAMIDE (d'après un 2'^sintre russe)
Sous le soleU brûlant qui fait blancs ciel et terre, — dans la plaine où se voient des arbres tordus, — se dresse un affreux monceau de crânes que la guerre — amoncela, en cet endroit, après d'horribles combats.
La pyramide croît ; bientôt, elle domine la sierra. — Elle troue l'immensité. Combien d'hommes tombés! — Les tyrans font se battre, de droite et de gauche, — sans le moindre arrêt, les peuples épuisés.
Et la barbarie, comme le mesureur de blé — devant ses piles, ne se repose guère, — elle amoncelle toujours des têtes pelées.
C'est l'autel érigé au dieu des batailles — par vous autres, mar- tyrs niais des mitrailles, — qui servez de proie aux rois bien attablés.
A. F. 10 juillet 1890.
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
INTUODUCTION
I Vocabulaire provençal-latin. — Travaux dont il a clé l'objet
La Bibliothèque nationale possède deux manuscrits ' d'un vocabulaire provençal-latin rédigé au Mojen-Age sous ce titre: «Floretus habundans in multis vocabulis et pulcris. » Il nous a paru utile de publier, sinon le vocabulaire entier, du moins les mots ou les formes inconnus à Raynouard.
Les érudits se sont occupés à diverses reprises de ce vo- cabulaire. Dom Carpentier n'a connu que le ms. 7657 et l'a utilisé dans l'édition qu'il a donnée du dictionnaire de la basse latinité de Du Gange. Malheureusement ce ms. est le plus mauvais des deux; et comme nous le verrons plus loin, il a souvent induit D. Carpentier en erreur.
Rochegude n'a connu que le ms. n° 7685, et il déclare l'avoir fondu dans son «Glossaire occitanien'. »
Littré a donné dans l'ccHistoire littér. de la France ^)) une description de nos deux manuscrits ; Bartsch les mentionne aussi dans son « Grundriss zur Geschichte der provenzalischen LiteraturS). Mais ni Littré ni Bartsch ne se sont aperçus que ces deux manuscrits étaient des copies d'un seul ouvrage. Ils y ont vu deux ouvrages distincts.
M. Paul Meyer a remarqué le premier, dans son compte rendu du Grundriss ^, que les deux mss. contiennent le même Glossaire.
« Fonds lat. 7657 et Tô'^S.
- Essai d'un Glossaire occitanien pour servir à l'intelligeace des poé- sies des troubadours (sans nom d'auteur). Toulouse, 1819.
3 T. XXII, 27 et 28.
4 P. 91.
» Romania, I, 38.Ô.
30 VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
II Description des manuscrits
1 Bibl. nat. Fonds lat., 7657. — In-f", sur papier. Ce vo- lume comprend deux parties: 1° Le Glossaire provençal-latin, comprenant 60 feuillets; les feuillets 47 et 48 manquent; 2° un formulaire judiciaire en usage à Marseille d'une écriture du XVe siècle.
Sur le feuillet préliminaire A, on lit d'une main récente : Florilegium seu glossarium provinciale-latinum XIV sxcidi. Suivent deux feuillets blancs après lesquels vient le f" 1 qui commence ainsi: Incipil Floreim habundans in mullis voca- bulis et pulcris. Le Glossaire est écrit sur quatre colonnes; les le et 3e renferment les mots provençaux ; les 2<^ et 4^ les mots latins qui les expliquent. Chaque groupe de mots ajant la même lettre initiale est considéré comme formant un chapitre qui commence par la rubrique : Incipit capitulum litterx (suit la lettre initiale \
A la suite des mots commençant par C se trouve une liste de mots grecs commençant par K avec leur traduction latine.
Les mots sont rangés d'après l'ordre alphabétique, mais d'une manière quin'estpas fort rigoureuse. Cet ordre a même subi une interversion considérable dans les listes de mots commençant par B, C, S. Ainsi, le chapitre de la lettre C dé- bute par Carrela, que suit immédiatement le mot Cofre. Les autres mots en Ca, au nombre de quatre seulement * sont rejetés à la fin du chapitre après la liste des mots grecs. Notre ms. donne un nombre assez important de mots compris entre Cengla et Cofin, qui devraient précéder Cofre ; ils viennent après Creijsement. Au chapitre de la lettre F, un court frag- ment se lit deux fois. Les deux rédactions présentent quel- ques différences.
On trouve des dessins représentant la chose ou l'action signifiée parles mots: Bel, Coyul, Coutell, Cagar, Dat, Devo-
' Le ms. 7685 donne un bien plus grand nombre de mots commençant par Ca.
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN 31
rai\ Enganador, Erguelk^ , Foire -, Gola, Grapa, Gma, Lebre, Moloton, Nas, JSoara, Ordi, Putan, Siblet, Viach.
2. Bibl. nat., fonds latin, 7685. Petit in-8°, sur papier, de 133 feuillets, présentant de nombreuses lacunes.
On a récemment folioté ce msc. à l'angle supérieur droit du recto du f", de 1 à 133. L'auteur avait folioté à l'angle inférieur gauche du verso, et en suivant sa foliotation, nous constatons la disparition des f°' 1 à XII, LXIX à LXXIX, LXXXXV et LXXXXVI, CXXV à CXXXIIIL La fin du ms. manque aussi. Dans l'état actuel, le manuscrit se termine au f° CLXVII avec le mot scobar; mais ce folio porte comme ré- clame le mot scobs, ù, qui commençait le cahier suivant, et que nous trouvons dans le ms. 7657, immédiatement après scobar comme traduction de scobilha. En tenant compte de ce que nous a conservé le ms. 7657, il doit manquer au moins 40 f ^ De plus, les f°= XIII à XXI et CLXIIII à CLXVII sont mutilés à l'angle droit supérieur, et le verso du f^LXXXXVIilI est blanc.
Ce ms. porte comme titre, d'une main récente: Glossaru latini fragmenta, indication évidemment erronée.
Les listes de mots commençant par A, B, C, sont respecti- vement suivies de listes de mots grecs en A, B, K, avec leur traduction latine.
L'ordre alphabétique est plus rigoureusement observé que dans le ms. précédent; les interversions que nous y avons signalées ne se rencontrent pas dans celui-ci. Il renferme aussi un plus grand nombre de mots.
Le fragment de la lettre F reproduit deux fois est [)lus étendu et les différences entre les deux rédactions sont moins grandes.
Ce manuscrit ne renferme aucun dessin.
Il lui arrive de temps à autre d'omettre en regard d'une série de mots latins le mot provençal qu'ils traduisent. Par exemple, au début de la lettre M nous lisons :
« Machaperre : Scoria, ae, purgaraentum cujuslibet me- talli; Noctua, quse noctem amet, diem non ; Nocticorax, cis; nictichorax, cis; Lucifuga ; Csecuma.»
' Un chàteau-fort.
^ Le même dessin que pour le mot « viach. ^i
^2 VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
A première vue, on pourrait croire que les divers mots la- tins que nous venons de transcrire sont des traductions du provençal : Machaferre. C'est ce qu'a pensé Littré qui dit à ce sujet : Ces glossaires « donnent des significations qu'on ne déterminerait autrement qu'avec beaucoup de peine, et que plus d'une fois on ne déterminerait pas du tout. Ainsi, dans notre dictionnaire, on lit: machefetTe^ scoi^ia; ceci se devine facilement, c'est le mâchefer ou scorie. Mais il y ajoute que ce mot signifie encore noctua, nicticotmx. Là toute analogie fait défaut ; et, seuls, un dictionnaire ou un scoliaste peuvent enseigner avec certitude ces acceptions détournées ^ » Si Littré avait comparé les deux manuscrits, il aurait aisément reconnu qu'il avait affaire à deux copies d'un même ouvrage et il aurait vu qu'ici le ms. 7685 a omis devant Noctua le mot provençal Machota que donne le ms. 7657,
Dans ce manuscrit-ci la page ne renferme que deux colon- nes : dans la première se trouve le mot provençal, dans la seconde les mots latins qui le traduisent. Signalons à ce sujet une inadvertance de Littré. <( he mot provençal, dit-il, est placé d'abord avec son genre ^. » L'indication du genre est assez fréquente dans nos deux mss. ; elle a trait, non au mot provençal qui précède, mais au mot latin qui suit : Ex. : Cen- CHA : m. Cinclus ; f. Zona ; n. Cingulum ; etc.
On trouve des indications analogues devant les verbes et les adjectifs. Il nous a paru inutile de les reproduire.
III
Age des manuscrits. Leur Classement
Nos deux manuscrits sont très-probablement du xv^ siècle. Celui qui, [)ar ses caractères paléographiques nous paraît le plus ancien remonte probablement au règne de Louis XL Le copiste a représenté s. v, Cagar un roi assis sur son trône, le sceptre à la main. La physionomie de ce personnage, les
• Littré a lu à tort macheferre; le ms. a machafer.e. •2 Hist. litl , XXII, p. 2S. 3 loc. cit.
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN 33
détails d« son costume nous rappellent les portraits les plus authentiques du roi rusé, cauteleux et à la mine cliétive.
L'écriture du ms. 76b5 est d'une date plus récente, mais nous ne pensons pas qu'on puisse le faire descendre plus bas que le commencement du xvi" siècle ; nous sommes plutôt porté à le croire de la fin du xv*^ *.
Nos deux manuscrits ne sont que des copies. Si le plus ancien, que nous désiguous par la lettre B, était l'original, il faudrait admettre que le plus récent (A) a fait au texte qu'il copiait de nombreuses additions et des corrections fort im- portantes, et cela en suivant de la manière la plus rigoureuse les procédés de rédaction adoptés par l'auteur du glossaire. Ainsi B ne nous donne aucun mot commençant par Ar., As., At. Il passe de Aquistar à Aucire. A, dont il nous manque les 12 premiers feuillets et qui débute par la fin d'un article dont le mot provençal était probablement Archa, nous donne, avant d'arriver à Aucire, 35 mots provençaux et quelques-uns formant des articles très développés. Les deux manuscrits redeviennent ensuite sensiblement identiques. Dans ces 35 arti- cles nous trouvons des explications proprement dites du mot latin ; par ex. : Arpa : Erpica. ae ; Instrumentum ad teren- das glebas ,' a bobus trahitur ; plus fréquemment encore des explications étymologiques comme la suivante : Arna: Tinea, ex ; quod teneat vestimentorum est, ^ empruntées soit à Isidore de Séville, soit aux auteurs de glossaires du Moyen-Age. Les articles communs à nos deux manuscrits nous présentent aussi des explications de ces deux sortes et pai^fois même avec des fautes identiques. Ainsi s. v. Corda on trouve : Pro- pes, etis, quo pes veli alligatur; Tormentum, ti, quo prova ad pupiin extenditur ; Safon, safonis, finis (sic) in prora ^ ; Api- forum '', ri, quo cornu2 antennœ tenduntur ante et rétro '■'.
1 Nous n'hésitons pas à nous ranger a l'avis de M. Meyer [Homania, I, 385) qui pause que les deux mss. « sont k peu pr^s du même temps (xv^ siècle). »
2 Isid. de Sév. u Tinea, vesliraenlorum vermis, dicta, quod teueat, et eousque insideat, quoad erodat. »
3 Isid. de Sév. Etyraol. XIX, iv, 5 : « Saphon, funis in prora positus. »
* B. Apiferum, D. Carpentier a lu à tort : « Apiferion. »
* Isid. 1. c. 6: «Opisphora, fuaes, qui cornibus anlennae dextra sinistraque tenduntur et retroverso. »
34 VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
Cette hypothèse d'un second rédacteur développant l'œu- vre du premier paraît loin d'être inadmissible, lorsqu'on remarque dans B un assez grand nombre de mots latins qui ne sont accompagnés d'aucune explication, alors que ces mêmes mots se retrouvent plus ou moins abondamment expli- qués dans A. Mais on ne tarde pas à remarquer que le con- traire se rencontre aussi quelquefois, bien plus rarement, il est vrai. B nous donne de certains mots des explications que nous ne retrouvons pas dans A ; par ex. s. v. Colpable nous lisons dans les deux rass. Reus, a, um, mais B seul ajoute : de re de qua obnoxius est. Qu'on n'aille pas croire que A a dédaigné de nous donner cette explication étymologique ; il semble, au contraire, les rechercher. Deux lignes plus loin s. v. Columb, les deux mss. nous donnent le mot Colwnbus que A seul explique ainsi: colens lumbos in domibus; s. v. Coma il est seul encore à expliquer ^wèa ^SiVJnbeo.
Comment admettre dans notre hypothèse que A n'ait pas utilisé tout ce que B lui offrait? Ce qui est encore plus difficile à comprendre, c'est qu'il ait fait des omissions dans ses listes de mots latins ', et surtout qu'il ait omis des articles entiers. Nous pouvons donc conclure que A n'a pas copié B en le dé- veloppant. Nous ajoutons que B, loin d'être le msc. original, est une copie plus mauvaise que A.
Nous avons signalé les interversions importantes qu'ont subies dans B les listes de mots commençant par B, C, S. Dans B, les mots de Baptisme k Bellesa sont placés après Boc ; nous avons vu comment l'ordre des mots a été interverti dans la lettre C; L'ordre alphabétique est encore plus troublé à la lettre S. Le ms. A ne présente rien de semblable.
Les lacunes de B comparé à A sont considérables. Ainsi à la lettre A pour laquelle le ms. B nous est parvenu intact, tandis que le ms. A a perdu 12 f°% nous avons noté une la- cune de 35 mots dans le ms. B. A la lettre C il présente une lacune totale de 162 mots ^ ; à la lettre F, les 23 derniers mots ; à la lettre G, les 22 premiers que le copiste se réservait
' Cf. s. V. Cloquier, A et B lisent campanile, B seul a]oa\.e pwjnacu- lum.
« Au début de la lettre C, lacune de 12-2 mots et vers la fin, lacune de 35 mots.
VOCABULAIRE PROVENÇAL^LATIN 35
sans doute d'intercaler plus tai'd ; en effet, après les mots : Incipilcapiiulwn litterae G il avait laissé en blanc la fin de la colonne et toute la colonne suivante. A la lettre P, lacune de 40 mots consécutifs.
Dans le manuscrit Amanfjiient seulement cà et là quelques mots isolés donnés par B ; la même observation serait, du reste, applicable à B; mais nous ne trouvons nulle part dans B de longues séries de mots faisant défaut à A '.
Si nous comparons les lectures de nosdeux manuscrits dans les articles qui leur sont communs, la supériorité de A ressort d'une manière encore plus frappante. Ainsi s. v. Aucire là où A lit : Dcleo, es, evi, elum ; B nous donne : Delxo, es, evi, ctum ; A : Macto, B : Mato ; A: Perimo, mis, emi, B : Perenno, m's, perenni, emptum. A : spiculor, B : spiculoror ; A : prefaco, B : preforo (pour praefoco) ; A : suffoco, B : subforo; B seul donne Intermio, as, idem, unde interemplus, ta, ticm et marturiatus, ta, tum où intermio est pour interimo . — s. v. Baston l'adj. recurvus employé comme tel dans A et qui dans l'original qua- lifiait le substantif /i^o/t<s est devenu dans B le subst. masc. lîeturmis, — s. v. Badalli A lit : f. Oicitatio ; B : /". foccitatio. — s, V. Pren nous trouvons une faute de même nature; A lit : f. Oria et B : Foria - . — s. v. Fel, A : fel, fellis quod sit folliculus gestens humorem ; Bilis, is, ipse humor qui fel etiam dicitur ; m. Colus, li a colon grece qui fel dicilur. B : Fel, fel- lis quod sit felliculus gestahilis, is ipse humor qui fel dicitur ; Colus, li a colon grece qui color dicilur latine. — s. v. Dessen- nat A : diminutionem mentis , B : divinationem mentis. — Il nous serait facile de multiplier les comparaisons de ce genre, mais ce qui précède nous paraît suffire pour démontrer que de nos deux manuscrits le plus récent est celui qui nous a le mieux conservé l'original.
Il n'est pas probable que nos deux copistes aienteu le même manuscrit sous les j^eux. On ne peut s'expliquerautrement les
1 II est bien clair que nous ne parlons pas ici des lacunes malheureusement nombreuses dans A provenant de la mutilation du manuscrit. Il est très pro- bable que, si A était intact, les lacunes de B paraîtraient plus nombreuses. Cf. Claoel, agut.
■ A défaut d'autres arguments, c=s deux leçons de B suffiraient à démon- trer qu'il n'est qu'une copie.
3 6 VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
lacunes et les intervensions de B. Il est à présumer que le manuscrit d'après lequel B a été copié était en désordre et qu'il lui manquait, sinon des cahiers entiers, au moins un cer- tain nombre de feuillets. De plus le scribe à qui nous devons cetie copie est fort ignorant, de làles erreurs grossières qu'il laisse fréquemment échapper. Le scribe à qui nous devons A est plus instruit ; toutefois son manuscrit n'est pas exempt de fautes. Il omet assez souvent, nous l'avons déjà vu, le mot provençal, ses lectures ne sont pas toujours correctes'. Cependant si Ton dressait une liste complète de ses fautes on reconnaîtrait que la plupart sont de simples lapsus, comme dans les mots provençaux calamar qu'il écrit clamar, celesstial qu'il écrit cestial ^.
Les copies qui avaient été faites de l'original n'étaient sans doute pas toutes identiques, et quelques unes avaient pu rece- voir quelques additions. De là vient que B renferme quelques mots qui ne se trouvent pas dans A, malgré le désir que paraît avoir eu le scribe de A de reproduire intégralement le texte qu'il avait sous les jeux.
IV
Établissement du texte. — Erreurs de D. Carpentier
Il est bien évident que dans l'établissement du texte nous devrons préférer les leçons de A et, lorsque A fera défaut, nous ne devrons pas hésiter, le cas échéant, à corriger B,sila leçon qu'il donne n'est confirmée par aucun des lexicographes auxquels l'auteur de notre glossaire a fait de fréquents em- prunts. Nous courrions le risque sans cela de donner comme latins des mots qui n'ont jamais existé. Les oublis de mots provençaux dans A seront aisément réparés au moyen de B.
Nous avons vu à quelle erreur s'était laissé entraîner Littré pour n'avoir pas reconnu que nos deux manuscrits étaient la
^Dlsceperatio pour discrepatio ; fratules pour f rat neles; obis pour obolus etc., etc.
2 La place de ces mots dans l'ordre alphabétique suffit seule pour nous autoriser à restituer leur véritable forme; ils manquent dans B.
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN 37
copie d'un seul ouvrage '. D. Carpentier, clans ses addi- tions au « Glossaire de la basse latinité d de Du Cange, a utilisé l'un de nos manuscrits, le seul qu'il ait connu, et mal- heureusement ce manuscrit n'est autre que B. Il n'a certai- nement pas accepté sans examen tous les mots que lui four- nissait B. Nombre de fautes de notre manuscrit ne sont pas même mentionnées par lui. Dans les listes que nous donnons plus loin, on trouvera quelques exemples de ce genre (cf. v. Aceramen, protacitus). Dans d'autres cas, il prévient que le mot qu'il cite n'est pas une forme correcte, par exemple quand il dit : u Exocereare pro exocreare ; Festigiare pro fastigiare Foccitatio pro oscitatio, etc, etc. » Il n'en semble pas moins admettre que, exocereare, festigiare, foccitatio, ont été usités au M. A. alors que ce sont de simples fautes de copiste. — 11 lui arrive aussi par inadvertance, de ne pas tenir compte de corrections qu'il a faites lui-même -. Trop souvent enfin il a donné les lectures erronées de B comme des mots latins sans indiquer quelle était la forme correcte.
Il s'abstient ordinairement d'expliquer les mots qu'il a ainsi empruntés à notre manuscrit et qui sont d'ailleurs in- connus. Nous n'avons rencontré que deux essais d'expli- cation et ils sont on ne peutplusmalheureux. Ils attestentque 1). Carpentier ne connaissait pas le provençal et se laissait aller parfois à de singulières inadvertances. A traduit le prov. « raca » par « acinarium » ce qui est exact ; B a lu « rana- rium )) D. Carpentier ne s'est pas borné à le suivre, il a voulu expliquer « ranarium » et le prov. « raca », marc de raisin, est devenu sous sa plume un endroit où abondent les grenouilles (docus ubi ranae abundant. » On verra un peu plus loin qu'il a fait d'« Atacus » l'un des noms latins de la sauterelle, un sy- nonyme de « major ».
Nous n'avons pas entrepris de revoir tous les mots qui ont été empruntés à B par D. Carpentier. On trouvera ci-dessous ceux dont nos lectures nous ont amené à proposer la sup- pression ou la correction ; pour le plus grand nombre A nous fournit la forme correcte. Nous avons distribué cet erratum
1 '>'oii' page 32.
'^ V. plus loiQ Protacitus et Du Caoge s. v. Protacitus et Procure.
3
38 VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
en trois listes distinctes: 1° Les mots à supprimer; 2° Les mots ou les articles à corriger ; S^Des mots à ajouterau glos- saire de Du Gange. De ces derniers, les uns ne font que cor- riger les formes incorrectes qu'il y a lieu de supprimer, les autres nous sont fournis par A ou même par B. D. Carpentier n'avait pas tiré de ce manuscrit tout le parti possible. Les nou- veaux éditeurs de Du Gange pourront trouver encore beau- coup à prendre dans nos deux manuscrits. Ce n'est qu'acci- dentellement que nous avons été amenés à constater des in- corrections, à proposer des additions; nous n'avons nullement la prétention d'être complet *.
A. — Mots à supprimer dans le glossaire de Bu Cange
Acatus s. v. Lingosta A traduit le mot « lingosta » par « Atacus» et ajoute «major est bruco. d B, au lieu d\( Ata- cus » lit « Acatus » et ajoute seulement « major est. » D. Carpentier, sans prendre garde que le mot latin est la tra- duction d'un mot provençal, fait de « acatus » un sjnonjme de « major » et ajoute « idem quod Aagiatus» !
Aceramen e. v. Negressa. Les art. « Nègre, negressa » se trouvent seulement dans B qui a écrit « acer, subacer, ace- ramen » pour « ater, subater, ateramen.» D. Carpentier, qui se garde bien de nous donner comme des mots latins « acer » et « subacer», considère comme tel « aceramen. »
Agnorninia ne se trouve que dans B s. v, « Enfamia » pour « ignominia. »
Agulus s. V. Baston. Cette forme donnée par D. G. comme équivalente de « agolus », est une erreur de B. On lit dans A la forme correcte «■ agolus.»
Angeriari s. v. Devinar est certainement une erreur de B pour (( auguriari. »
Apiferion s. v. Corda. A: apiforum, B: apiferum ; ce terme est emprunté à Isid. Etijm., XIX, iv, 5: opisphora.
Aquina s. v. Corda. Erreur de B. La forme correcte « an- quina » se trouve dans A.
Attellas. v. Ciutadan.A: Accola.
' Nous u'avonseu à notre disposition que le Du Cange de Heaschel.
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN 39
Ballum s, v. Paleissat. A a la forme classique « vallum. »
Bancalmn s. v. Liach. A : Bacaulum.
Banniola s. v. Liach. A: Bajunola.
Bibliota s. v. Libradoyra.A : Bibliotheca.
Bidendare s. v. Foyre. A: Bidentare, secundum Papiam. Du C. cite, en effet, « Papias » au mot « Bidentare. »
Butare s. v. Botar. A : Buccare, buccam inflare.
Cinistus s. V. Enap. A semble avoir lu « Emistus, » qu'il fait suivre de la glose :/i Quod pro uno spiritu labitur», dans laquelle « quod » a été ajouté dans l'interligne. L'original avait sans doute « quod » au lieu de « pro » ; notre copiste, après avoir écrit «pro » l'aura corrigé et aura oublié de l'ef- facer. B ici plus exact lit, en effet, « quod uno spiritu bibitur.» A la place de « cinistus » ou de « emistus», il faut lire «Amys- tis. » Le mot et la glose qui l'accompagne ont été empruntés à Isidore, EtymoL, XX, v, 716 : « Amystis, species poculi, qua ductim, id est, uno spiritu, bibitur. »
Claudare s. v. Ranquejar. A: Claudeo, es.
Cluinabulum s, v. Coutell. A : Clunabulum.
Confodustus s. v. Companhon.A: Confedustus.
Bùlascolare s. v. Ensenhar. A: Didascalare qui se retrouve dans « Ugutio ». « Ugutio » est avec « Papias » la source à laquelle a le plus abondamment puisé l'auteur de notre glos- saire.
Discalcire s. v. Descaussar. A: Discalcio, as.
Exocereare s. v. Descaussar. A : Exaccreo, as. L'original avait sans nul doute « Exocereare. »
Fartilles s. v. Força. A : Furcilles.
Fascella s. v. Cengla. A : Fasoiola.
Festigiare s. v. Ejsaussar.A : Fastigiare.
Filatarium s. v. Feusiera. A : Filicarium.
Flactor s. v. Poyridura, se trouve dans A et B; s. v. Poyrir A lit « flactere », B «flectere.»» Flactere » est évidemment la bonne leçon et est mis pour « fiaccere »; de même «flactor » est pour « flaccor. »
Foccitatio s. v. Badalh. A: Oscitatio. Dans nos deux mss. les substantifs sont souvent précédés de l'indication du genre auquel ils appartiennent, ex.: f. oscitatio. Le copiste de B, qui écrit (( occitamen » pour « oscitamen », « occitatus » pour
4 0 VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
(( oscitatus », a recopié en tête du mot « occitatio » Vf qu'il avait déjà notée comme signe du féminin et a écrit « f. foc- citatio. » Le même fait s'est produit pour le mot « oria » qu'il écrit « foria. »
Foditare s. v, Fojre, A : Fodicaie. Foria s. v. Fren.A: Oria, cf. Foccitatio. Forunculus s. v. Floyronc. A: Furunculus. Fratissa s. v. Conhada. A: Fatrissa. Forme correcte « fra- trissa.»
Gignacium s. v. Cort. A : Gimnasium. D. G. rapporte cepen- dant un exemple de « gignasium » pris dans u Ugutio. »
Gutrema s. v. Squilancier. B seul a cet art. Je lis « Squi- lancier : Guturnia. » D. C. lit « Squilantier; Gutrema.»
Junecula s. v.Junega. A : Junencula. L'original avait pro- bablement ici (( juvencula », dimin. de « juvenca. » I). C. ignore la forme «junencula» et ne connaît pas d'autre exem- ple de « junecula. » Un au lieu du v qui se trouve dans les deux mss. aura été amenée par le voisinage de a junega, junix. » Si l'original aviiit eu « junicula », on s'expliqueiait moins aisément Ve des deux mss. et le second n de A. Langurire s. v. Empassar. A: Ligurio, is. Liagula s. v. Liacamba. A: Ligula. Locrectare s. v. Lajrar. A : Lorectare. Mainsalorium s. v. Orinalh. B seul a cet art. Mais s. v. Libel. A et B lisent « minsatorium.»
Mecellus s. v, Mejssonier. A : Metellus. Mitabundus s. v. Duptos. A: Nutabundus. Mitare s. v. Duptar. A : Nuto, as. Nausai^e s. v. Gitar. A : Nauseare.
Nuclire s. v. Lajrar, se trouve ilaiis nos deux mss., mais D. C. n'en connaît pas d'autre exemple. Papias et Ugutio ont dressé une liste de cris d'animaux à laquelle a été empruntée celle que donne notre glossaire au mot « lajrar. » Or Papias et Ugutio s'accordent à dire « Miccire » et non « Nuclire » pour désigner le cri du bouc.
Nugidus s. v. Messoneguier. A : Nugidicus. Occitamen s. v. Badalh. A : Oscitamen. Odonum s. v. Codon. A: Cidonium. Ohagulum s. v. Desguiat. A : Stragulum.
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN 41
Pagorizare s. v. Mitigar, A : Peragorizare.
Pallicula s. v. Paret. A : Pellicula.
Pellubrium s. v. Bassin. A : Polubrum.
Postra s. V. Cort. A : Prostra. Ne faudrait-il pas lire « Ros- tra: » ?
Prsemurate s. v. Davantbarri. A : Promurale.
Prema s. v. Autesa. A : Pinna.
Protacitus s. v. Demandador. Dans le corps du glossaire nous avons corrigé le texte donné par B ; le voici sans modi- fications : « Demandador : m. Petitor, oris ; m. questor, ris ; m. postulator, ris ; o. procax, cis ; m. importuitus ; o. prota- culus, a, um, dira. ; m. protacitus. » D. C. ne cite pas « impor- tuitus, » ce qu'il aurait fait, s'il n'avait pensé que ce mot dût être corrigé" Il conserve « protaculus » et «protacitus. » Mais « protaculus » est bien certainement une erreur pour (( procaculus. » Deux mots seulement dans cette liste sont précédés du signe o qui sert à marquer les adjectifs : ci procax » et « protaculus ; » on signale le second de ces mots comme étant un diminutif. Peut-il être un diminutif d'un mot autre que « procax » ? Et d'ailleurs quel serait ce mot ? Si Ton peut conclure que « protaculus » est une erreur pour « procaculus», ne peut-on pas affirmer aussi que «protacitus» est mis pour « procacitus? » L'erreur du copiste est analogue dans les deux cas. Il n'existe pas d'autre exemple de « prota- citus » et si l'on comprend pour traduire « demandador » l'emploi d'un mot dérivé de « procax », on ne comprend guère l'emploi d'un mot comme « protacitus. » Quelle explication tant soit peu plausible pourrait-on en donner? Notre correc- tion nous paraît justifiée. L'art, « protacitus » doit disparaître du glossaire de D. C. et être remplacé par « procaculus, » Du reste D. C. admet cette correction s. v. « Procare. »
Ranarium s. v. Raca. A : Acinarium.
Returnus s. v. Baston. A. Recurvus. Tandis que B donne « returnus » comme un nom signifiant « baston, » A fait de « recurvus û un adjectif servant à qualifier l'un des mots latins qui traduisent « baston. »
Scomarceo s. v. Poj'rir. Les deux mss. lisent scoraarceo. L'art, est ainsi disposé. Poyrir : Putreo, es ; marceo, es ; scomarceo, es; putresco, cis ; etc. Nous proposons de lire
submarceo. »
4 2 VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
Scondire D'après D. C. ce mot se trouve dans B à l'art. scondre. Nous y trouvons « abscondo, is ; condo, is, » mais non (( scondire. »
Simianus s. v. Demoni. A : Sumanus.
St07'io s. V. Fol. A: Scorio.
SutatoiHum s. v. Brajas. A: Succintorium.
Terculum s. v. Dors. A : Tergulum.
Tomelicus s. v. luglar. A : Tiiemelicus (La forme classique est Thjmelicus).
B. — Mots à corriger dans le glossaire de Bu Canqe
Agraculus Lire (i oricus » au lieu de « oritus. d Cf. Du C. s. v. Oricus. Arnaijlossa Lire « plantajre » au lieu de « plantajse. » Canapeum D. C. cite ce mot d'après B auquel il emprunte la glose fautive: « pro cultibus et mistis. » A donne la vraie leçon : « pro culicibus et muscis. »
Calvere D. C. cite d'après B. le prov. « decebre. » A lit « deycebre » et la place de ce mot dans Tordre alphabétique entre « degotar » et « deycendre » confirme la lecture de A.
Coctanatum Lire « Cidonium » au lieu de « Odonum. » Coquinella Lire « Pruniera » au lieu de « Pruniens. » Farmaca D. C. lit « farmacier » au lieu de a farmacies » que donne le ms.
Fasciola D. C. lit « faysser » le ms. a « fajssar. » 4. GlebaD. G. cite h gloriola» et «gleba » comme traduisant tous les deux le prov. c gleusa. » L'art. « gleusa » ne se trouve que dans B ; nous le reproduisons textuellement. Gleusa : Gleba, ble (sic) quasi globa pulveris, terra liguata est ; Gloriola, le, dim, ; Doxa, e ; Doxula, le, dim.; Ponpa, e. N'est-il pas évident que le copiste a omis daus la colonne des mots provençaux le mot qu'il traduit par « gloriola, doxa, » etc? Remarquons que le mot provençal qui suit est « glosa.» Il est même probable que dans la liste des mots latins le mot H gloriola, dim.; » était précédé du mot « gloria. n Gulrema (v. dans la liste des mots à supprimer). Lanyûrire D. C. a lu « glutire ». Les mss. ont « glu- cire. »
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN 4 3
Madula Lire « minsatorium » au lieu de « mainsatorium ».
Mandatela D. C. écrit le mot prov. « commadatnent. » La leçon des mss. est « comandament. »
Messonare A la fin de Fart, lire « metellus » au lieu de «me- cellus. »
Ogara Lire « oguar » au lieu de « oguor », et aoguiar » au lieu de « ogurar ».
OlreralÀVQ «oliera, emicadium» au lieu de « olrera, emi- caduira. »
Otragulum L\re « desguiat» au lieu de « desgurat. »
Pagorizare Lire « mitiguar » au lieu de « mitiguer. »
Prœmurale D. C, d'après B. lit : « davatbarri ». A. donne la forme correcte : « davantbarri. »
Pranson'um. D. C. s'appuie àtortsur B pour fairede « pran- sorium » un synonyme de « prandium ». Dans A et B « pran- soiium » seul traduit « dinnador ». Le mot « prandium » se trouve à Tart, suivant « dirinar » comme un dérivé de « pran- deo, es ». L'auteur de notre glossaire donne fréquemment après le verbe le substantif qui en dérive.
Protaculus (v. la liste des mots à supprimer.]
Recutitus. Lire « jusieu » au lieu de (( jusieri. »
Serabola s. v. Brayas A lit « saraballa, orum, » B « sera- buUa, e. » Du C. a des exemples des deux formes « saraballa» et (( serabula ». Un exemple emprunté à Ugutio donne « sara- balla » qui est du reste la forme la mieux documentée ; nulle part ailleurs que pour l'exemple emprunté à B il ne donne la forme « serabulla. » Il est donc probable que le msc. ori- ginal avait « saraballa. »
Tezyora. Mot prov. mal lu, le msc. a « Tesoyra. »
C. — Mots à ajouter au glossaire de Du Gange
Nous mentionnons l'ex. fourni par notre glossaire.
B. Acephalus. prov. mal adj.
Agina à l'ex. emprunté àB, on peut ajouter l'ex. que four- nit A : Cocha : Agina, festinantia. Item agina est foramen in quo trutina se vertit.
Amendare. Prov. mandar : Mittere ; emittere ; amandare ; amendare, id. id est longe ; legare.
4 4 VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
Artotirn Prov. Flaon.
Aleramen. Supprimer l'art. : « aceraraen » et le remplacer par c( ateramen. »
Bacaulum. Supprimer l'art. « Baiicalum » et le remplacer par « Bacaulum. »
Buccare s. v. « Butare » supprimer le n° Set le remplacer par l'art, suivant : Buccare, buccam inflare Prov. botar. Glos- sar. Provinc. Lat.
Celsnm D. C. n'a que Celsus signifiant « mûrier. » Notre glossaire a aussi « celsum » dans le sens de « mûre. » Mora : Morum ; morulum, dim; celsum.
Ciniflo. Cité dans Du C. seulement d'après un Glossaire Latin-Franc, se trouve aussi dans A et B. avec la glose : (( qui folliculo flammam excitât. »
Cordacista. Cordex. Cordacista, qui vel quse canit cum corda, inde Cordex, qui facit cordas. D. C. cite « Cordex, Cordachista, Cordicista. »
Crocea. Au n° 4 de Du C. on peut ajouter l'art, de notre Glossaire : « Bres : Cuna, cunabulum, incunabulum, crocea, crepundium, rudimentum. »
Discalciare. Dans l'art. « Discalcire »> remplacer ce mot par « Discalciare », et « Exocereare » par « Exoccreare. »
Fabulaber. Prov. Parlier : Loquax, dicax , fabulosus, gar- rulus.
Flaccor. Remplacer « Flactor » par « Flaceor » .
Fronteria. Ajouter l'art, de notre Glossaire conservé seu- lement par A : Prov. Frontiera : Frontispicium, cii, ante- rior pars templi ; fronteria.
Grîpus se trouve dans notre Glossaire non seulement s. V. ((Grepi) mais encore s. v. «Ergulhos.» A noter que tous les mots qui traduisent « ergulhos » sont des adjectifs sauf « gripus » qui est un substantif masculin.
Locium se trouve dans Du C. seulement, au sens de «lessive.» Dans B il traduit « Orina. »
Mastigia Prov. Serventa.
Materna subst. fém. Prov. Mayrastra.
Merotheca Prov. Celliar : Merotheca ', vinaria, penus.
1 A seul a cel article; il lit «morollieca. »
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN 4 5
Morata Prov. Costuma: Mos; morata in serraone pro[)rie ; consuetudo, jus moribus institutum ; ritus.
Pecudarius Prov. Pastor.
Pentium Prov. Poncha : Pennum ; Acies, ferri summitas.
Pei^sonista * Prov. Chantor.
Pus Prov. Garda: Custodia, pus. Aajouterau n" 3 de l'art. Pus de Du C.
Romnus Prov. Romesa : Romnus ; frutex, quia fronde ter- ram tegatet est générale ad omnes plantas spinos is quae ter- rani fronde tegunt.
Suhmarcere Substituer ce mot à «Scoraarceo. »
Tora Prov. Toara : Eruca ; tara.
Trica Prov. Putan.
Viaticum Au n° 4 de Du C. ajouter: Prov. Despensa.
D. — Mots provençaux
Une dernière observation à propos du Glossaire de Du Gan- ge : Il renferme un assez grand nombre de mots appartenant aux langues romanes, mais qui n'ont pas été retrouvés dans un texte latin. Notre msc. B. en a fourni à D. C. un certain nombre. Nous donnons ci-dessous ceux que nous avons ren- contrés au cours de nos recherches sur d'autres sujets. Il nous a paru peu utile d'en faire un relevé complet. Barbuda. — Cossojra. — Cunca. — Encausar. — Faula. — Feniera. — Gleya. — Grupia. — Olrera-. — Plegadura. — Pregonesa. — Scanha. — Serena. — Tezjora ^. — Tordera. — Torracha. — Vessa.
V
Date de la rédaction, langue du vocabulaire
Nous n'avons aucun renseignement sur l'auteur de notre vocabulaire. Quant à la date de sa composition, si lesrensei-
' A seul donne ce mot; il lit « pera«onista. » ' V. nos corrections à D. C. p. 43.
4 6 VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
gnements directs nous font défaut, ;nous pouvons cependant déterminer approximativement les dates extrêmes dans l'in- tervalle desquelles cette composition a eu lieu. Cet ouvrage est certainement antérieur aux 25 dernières années du XV« siècle, puisque la copie la plus ancienne que nous en ajons re- monte à cette époque. Il n'est certainement pas antérieur au XIIP siècle. En effet, il arrive de. temps à autre à notre auteur de citer ses autorités pourjustifier l'emploi qu'il fait d'unmot latin ou la glose qu'il a empruntée aux lexicographes anté- rieurs. Comme on pouvait s'y attendre, le nom qui revient le plus fréquemment est celui de Papias ; on trouve en outre deux fois le nom d'Isidore, deux fois celui d'Ugutio, une fois celui d'Alexandre. jLe plus récent de ces lexicographes est Ugutio de Pise, mort en 1212. Notre vocabulaire lui est cer- tainement postérieur. Il est fort possible mais non certain que notre auteur ait connu l'ouvrage de Jean de Gênes terminé en 1286. Mais, on le voit, même en admettant cette dernière date, l'intervalle entre ces deux points extrêmes est de près de deux siècles.
L'étude de la langue de notre auteur nous permettra peut- être de donner une solution un peu plus précise du problème.
Bartsch estime que la langue de A, bien que déjà consi- dérablement déformée, est celle du XV'= siècle^. Il ne dit rien de B à ce point de vue. Il y a bien entre les deux manus- crits des différences dialectales assez importantes, mais on peut, dans la plupart des cas, déterminer quelle a été la forme originale et on se convainc aisément que ce vocabulaire a été écrit dans la période de décadence de la littérature pro- vençale ; l'influence même du dialecte particulier à l'auteur se fait fortement sentir. Cet ouvrage a donc été vraisembla- blement écrit dans le courant du XV^ siècle et au plus tôt à la fin du X1V^
Quelques détails pour justifier les assertions qui précèdent:
1 Bartsch, Grutidriss p. 9\ : «Provenzalische Wôrterbucher besilzen wir in mebreren Handschriften : io der Pariser lat. 7657, steht ein laleinisch — provenzalisches Glossar des 14ii5 lahruaderts; eia zweites ia einer Hands- chrift des 16 lahruaderts, lat. 7685, ebenfalls lateiiiiscli-provenzalisch, zeigt die Sprache schoa starkeotstellt, gleichwohl reicht es seiner Grundiage nach wohl noch in das 15 lahrundert ziiriirlv.»
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN 4 7
Les formes où / s'est conservé alternent avec celles où il s'est vocalisé en u: Aut, aular, aulesa. autre, caus (calx), caus- sar, caut, coutel, faus (faix), fouser, pouse (pollex), saut, sau- tar, sauser ; balma, fais (falsus), falsetat, ostal, palma, palpar, pohnon, polpa, pois (pulsus), pois (pulver), sal, salsùsa, salv, salvar, salvia *.
La graphie ou dans les mots suivants nous paraît aussi devoir être signalée : Mouton, poudragua, poudraguos, sobou- tura (sepultura) ; la place de ce mot exigerait seboutura. D'autres formes comme gouvernaijre, poupular, pous (puteus) sont dues aux copistes; l'original portsiit governagre, popular, pos. Un son a s'est développé après o devant r et s dans les mots suivants : Boasc (bois), Coar (cœur), Coar (chœur), A Coas, B Coars (corps), Coasta (côte), Foassa (fossé), Noara (bru), Oas (os), Toara (Eruca), Toart (camus), Troas (tron- çon). A rapprocher de ces formes : Buau (bœuf). Ce fait n'est cependant pas sans exception et nos manuscrits donnent : Cros, corp (corvus), tost.
Une autre particularité phonétique c'est que e s'est souvent élargi en a: Capafuac^, Cuac, Cuaga, Cuar, Cuarnia, Citai/ssa, Deliach, A Deragay, B Demiach, Entayrar, Func, Fualh, Fuallia, Guac/i, Juac, Liach, Luac, Nuach, Profiach, Suagra, Suagre, Truaih, Viach^. — La finale — iar pour /e/' a dû appartenir aussi à l'original. Les mots: Barbiar, Colum- bi'ar, Cordiar, Deniar, Desiriar, Despensim\ Lenhiar, Papiar '*,
1 Ces mots nous sont conservés tantôt par nos deux mss., tantôt par A seul, tantôt par B seul ; mais leur place dans l'ordre alphabétique nous est un sûr garant que la forme que nous donnons ici est celle de l'orij^inal.
2 B a ailleurs guachafec.
3 Plusieurs de ces mots proviennent de mots latins en — ocu qui devient régulièrement en provençal — uoc. Dès le xiv^ siècle on trouve la forme — ue qui subsiste encore aujourd'hui à Marseille, Briançou. (Cf. Meyer, Gramm^ des lang. roni. § 197.)
* B a noté ce mot deux fois ; au début de la lettre P il écrit papier ; il donne ensuite ce mot à sa place alphabétique et il l'écrit papiar.
Suagre a été traité comme les mots en — ocurn.
On sait que hovem a été aussi traité comme les mots en — ocum, — oviim, la forme 6m«?< de notre vocabulaire supposerni' : huou* bueu, bicait. Cependant celte forme est isolée et notre auteur a écrit : non {noviis), ou (ovum). On sait que les autres mots cités avaient régulièrement un e là oii notre vocabu- laire a un «.
AS VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
Pasquiar,Periar, Pesilhiar, Pomiar, Portiar\ Premiar,Premia- ramens, Putaniar, Rigotiar, Saumadiar, Scahar se trouvent dans les deux manuscrits. Parmi les- mots qui ne nous ont été con- servés que par un manuscrit A et B en présentent également en — iar. A : Celliar, Culliar, Fustiar, Gayniar, Peyriar, Pel- b'ss'mr, Penniar. B : Apiar, Banhiar, Encensiar, Familiar, Oguiur, Oliar, Oliviar, Porquiar, Senequiar, Sesliar, Teliar, Trotiar, Vaquiar, Vespiar. Il est vrai que l'accord n'est pas parfait entre les deux manuscrits. A renferme un certain nombre de mots en — iar. : Aurelhiar, Bloquiar, Botelliiar, Curatiar, Curniar, Feniar, Laugiar, Lauriar, Letriar, Maselliar, Meyssoniar, Mensonegiar, Monestiar, Mortiar, Mulatiar, Mur- triar, Parliar, Rediar, Rendiar. B a les mêmes mots terminés en — ier. Nous savons que B n'est pas une copie très fidèle de l'original et l'on n'hésiterait pas à admettre que pour ces mots A seul a le texte authentique; mais ce qui peut faire hésiter c'est que des mots en — ier se trouvent dans les deux manus- crits les uns à la fois dans A et dans B, les autres dans A seul, les autres enfin dans B seul. En voici la liste : A seul : Cambrier, Cannier, Carnassier, Carraticr, Castanhier, Caval- lier, Peyssonier, Rosier, Sa/jatiftr;B seul: Agulencier, Aureuel- lier, Campanier, Codonier, Entier, Esleneguier, Nauchier, Pa- pier, Panatier, Panier, Scaqw'er, Scassier, Scudeliier, Scudier, Sellier, Senhalier, Squilancier, Strangier, Tavernier, Teulier, Vergier, Ver lad ier ; Communs à A et à IJ : Cloquier, Corralier, Former, Marinier, Mejansier, Mercadier, Morier, Pargaminier, Petier, Pichier, Preonier.
Comment expliquer ce mélang-e de formes? L'original avait- i\-ier? Mais alors pourquoi les deux copistes auraient-ils un si grand noml3re de mots en-iar? Est-ce parce que le dialecte qui leur était propre avait cette forme-?a?'? Mais les mots en -ier sont plus fréquents dans B que dans A ; il faudrait en conclnre que, sur ce point seul, B aurait eu un texte plus fi- dèle que A, ce qui paraît bien invraisemblable.
Le domaine de-if/r a été moins étendu que celui de-/er;il faudrait admettre que par un accident, non pas impossible mais peu probable, les deux copistes ont parlé le même dialecte, et que ce dialecte affectait les formes en a.
Nous avons vu que B a écrit deux fois le mot papier: \°
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN 49
hors de sa place alpliabétique papier; 2" à sa jjlace alphabé- tique et ici d'accord avec A. papiar. Ne serait-il pas fort diffi- cile d'expliquer cstie double gTa[)hie, et surtout l'accord des deux manuscrits dans le second cas, si l'on su[)[)0se que l'o- riginal avait-ù'?'?
Comment expliquer encore, dans cette hy|)othèse, les for- mes comme coar, oas, etc.. qui ont bien a[)partenu à l'origi- nal, puisque sur ce point l'accord est parfait entre nos deux manuscrits?
Ces difficultés disparaissent, si Ton admet que l'original avait-2'ar, que le dialecte que pai-laient nos deux scribes ne connaissait que les formes en-ier. B, qui est i)eu fidèle, l'epro- duit quelquefois les formes en-i'ar. mais a plus fréquemment -i'er, qui lui est habituel; A copie plus exactement, mais se laisse aller aussi quelquefois à remplacer-/rtr par-?'er.
Dans le corps des mots on trouve aussi assezsouvent, tantôt dans A, tantôt dans B, un a, là où. la langue a ordinairement un e, et (|uelquefois un e là où la langue a régulièrement un a :
A. Dassaïublent Empaschar Ferleda Fiensa Forniara Gasenhar Lavement Melenconia Melenconios Marcadier Maldisant Mansonega Miau Mials Palefren Parantat Persévèrent Perseverensa
B. Dessemblant Empechar * Ferlada Fianssa Forniera Guasanhar Lavament* Malenconia Malenconios* Mercadier * Maldisent Mensonegua Mieu Miels Palafren Parentat Persévérant Perseveranssa
* La place du mot dans l'ordre alphabétique prouve que l'original avait lavament, empaschar, maleiîconia, etc., mercadier.
50
VOCABULAIRE PKOVENCAL-LATIN
Podaros Ratiera Resplendent Resplendor
Poderos Ratiara Resplandent Resplandor
Il n'est pas jusqu'à la transcription du latin où l'on ne trouve des différences de ce genre. A.insi A écrit mercor pour marcor, merciditas pour marciditas, flecteo pour flacteo, après avoir écrit flactor .
Nos manuscrits présentent encore quelques variantes inté- ressantes au point de vue dialectal, mais malheureusement en nombre insuffisant pour que nous puissions en tirer une conclusion. Tantôt A, tantôt B remplacent un e par un 2, et réciproquement un i par un e :
|
Diffamacion |
B. Deffamacion |
Orig. Deffamacion |
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Distribuir |
Destribuir |
Destribuir |
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Eysselhar Eysselhat Ginesta |
Eyssilhar Eyssilhat Genesta |
Eysselhar Eysselhat Ginesta |
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Ymagenar Peselliar' |
Ymaginar Pesilhiar |
|
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Poyredesa Preyonier |
Poyridura Preonier |
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Regotiar Reloge |
Rigotiar Relogi |
Rigotiar 9 |
|
Savisa |
Saviesa |
? |
On peut rapprocher de saviesa le mot scupienha donné par B seulement.
Notons enfin que notre vocabulaire termine assez souvent les adverbes en s ; il élide ordinairement e devant s entra- vée: il ajoute volontiers e aux mots se terminant ordinaire- ment par m ou parti-: levante, liame, cobese . Il ne supprime pas i'n étymologique dans les mots comme payrin, palafren, et la longue liste des mots en-on .• brandon, carbon, falcon, garson, delectaci'on, illusion, etc., etc.
On le voit, la langue de notre auteur est loin d'être celle de l'époque littéraire.
Le ms. a peselliariav.
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN r,l
Nous avons peu à ajouter aux observatious que nous avons déjà faites sur le dialecte particulier à chacun de nos copistes. A redouble les consonnes finales /, n: cavall, coll, ciinn, dann, et tous les mots en-elL II redouble aussi volontiers les con- sonnes à Tintérieur des mots: codenna, dinnar, graffi, etc., mais d'une manière moins régulière ; ce dernier redouble- ment n'est du reste pas étranger à B et est peul-être le fait de l'original.
B écrit volontiers gu devant a, tandis que A préfère g : A gastador, B guastador. Il ne fait pas l'assimilation de rs en ss qu'a faite l'original: B. Forssar, porsil, Orig. Fossar, possil. — Le scribe de B a probablement appartenu au domaine oîi et devient //. Il écvït plmjt au lieu de p/acA ^qu'avait l'original. Pour les autres mots analogues il a conservé ch: liach, de- liach, delichar, viach, dich. Il écrit même demiach, tandis que A écrit demyay.
VI Procédé de rédaction
Il ne serait pas sans intérêt de savoir comment notre glos- saire a été rédigé. On pourrait ainsi bien mieux se rendre compte de sa valeur, du crédit qu'on peut lui accorder. Mais, pour traiter complètement cette question, il faudrait étudier tous les glossaires qui ont été écrits du xiie au xv" siècle, et l'on sait qu'ils sont fort nombreux et à peu près tous inédits. A défaut de ce travail d'ensemble, nous nous bornerons à signaler les quelques faits que nous a révélés l'examen de notre vocabulaire.
Notre auteur a utilisé les ouvrages des lexicographes latins antérieurs. Il les mentionne quelquefois en bloc*, mais ordi- nairement il les cite nominativement. C'est ainsi que nous savons qu'il a eu entre les mains, outre Isidore, Papias, Ugutio de Pise et Alexandre. Il ne cite nulle part Jean de Gênes, mais il j a un tel accord entre ses gloses et celles de
1 u Secuudum aliquot, secuadum quosdam. »
52 VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
Jean de Gênes qu'on est très porté à croire qu'il a utilisé le travail de ce dernier. On ne pourait cependant l'affirmer, car on sait que les lexicographes du mojen-âge se copient les uns les autres ^ L'auteur de notre vocabulaire à son tour copie ses devanciers et souvent d'une manière peu intelli- gente. Il transcrit les gloses telles qu'il les trouve et nous avons ainsi des étjmologies on ne peut plus fantaisistes des mots latins, mais non des mots provençaux, ou des ex[)lica- tions s' appliquant non pas au motprovençal, raaisau motlatin, et par suite ordinairement inutiles. Ainsi des articles comme le suivant sont rares : Aurelhetas, Laganum, cibus expasta quae in oleo frigiiur . En revanche, on trouve quantité d'articles de ce genre: Aurevellieh Aiirifaher quia operaUir in auro; Anularius qui anulos tantuni facit.
Il lui arrive aussi fréquemment de donner non pas seule- ment les mots latins qui traduisent exactement un mot pro- vençal, mais encore nombre d'autres dont le motprovençal n'est plus l'équivalent exact, et cet équivalent fait souvent défaut. Ainsi aux mots anar, aucire, il ne se borne pas à nous donner les mots latins qui ont le sens général d'aller, tuer; mais il nous donne une longue liste de mots indiquant les différentes manières d'aller, de tuer. Voici, par exemple, l'article Temer, qui est relativement court. Temer, Formido, ttineo, pertimeo, trepido, metuo, palleo, paveo, expaveo, pavito, stupeo, vereor.
Notre auteur n'a pas eu la prétention d'écrire un diction- naire complet de la langue provençale. Il y a lieu dès lors de se demander ce qui a déterminé le choix des mots. Il nous a été impossible de nous en rendre compte. Peut-être l'étude des nombreux glossaires analogues au nôtre et composés aussi à la fin du M. A. permettrait-elle de résoudre cette question en nous apprenant quel but se proposaient leurs auteurs. Un semblable travail présente en ce moment trop de difficultés pour que nous songions à l'entreprendre.
' Voir à ce sujet et pour ce qui concerne les ouvrages de Papias, Ugutio de Pise, Jean de Gênes, VHist. litt. de France, t. XXII, p. 7 et ss.
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
53
Mots, formes et sens donnés par les mss. 7657 et 7685 qui ne se trouvent pas dans Uaynouard.
B. AGULENCIER Arbutus, arbutum. AGUT V. clavell.
A , AMOLONAR v. molonar.
B. AMPOLLA R. ampola. B. AMOLLEGUAR R. amo-
legar.
B. ANAR Eo, adeo, abeo, coeo', transeo, vio, cedo, ac- cedo, accesso, recedo, facesso, praîcedo, ingredior, incedo, bito, proficiscor, meo, anteeo, circu- meo, prsetereo, subeo.ineo, pereo, peragro, demeo, ambulo, gradior, grassor, perago, migro, vado, transvado, prodeo, teado pedi- bus, repo, serpo, subeo, nitor, pedito.
B. ANGLE Augulus ; hircus, oculorum tantum iibi pus colli- gitur.
B ANNAN Solarium -, quod soli et auris pateat.
B. ANNONA Ador, far, tri- ticura, granum per excellentiam, frumentum.
B. ANTRACMAS Ulcus.
B. ANUNCÏAR Annuncio, profano, induco.
B. APARELHAR Paro, ap- paro, attingo.
B. APARELHAT ^ Promp- tus, perpromptus, promptulus , paratus, expeditus, pronus.
B. APELLAR Objicio, op- pono.
B. APENDRE R.aprendre, apenre, aprener.
B. APERT Citus.
B. APERTENIR Attineo, pertineo.
B. APIAR R. apier.
B. APLICAR Appelle, ap- plico.
B. APTE Aptus, eruditus.
B. AQUISTAR Acquiro,pa- rio.
A. ARCHIV Arcivum, libra- rium .
A. ARENDOLA Chelido , hirundo; hirundinus,parvus filius hirundinis.
A. ARET Aries, arietulus , vervex, berbex, berbicus castra- tus tantum.
A. ARGILA Argilla, gluten, creta, glarea; glis, itis; prasis.
A. ARPA Erpica, instrumen-
* Ms. ceo.
2 Ms. solorium. La forme solarium est celle d'Isidore de Séville, Etym. XV, iH, 12 à qui notre auteur a emprunté ce mot et la glose qui raccom- pagne. Cf, Du Cauge s. v. solarium.
'Ms. aperelhat. Le sens de ce mot et la place qu'il occupe dans le ms. entre les mots« apareycer » et « apareUiar « nous le foui cousidérer comme un parlicipe passé de ce dernier.
54
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
tum ad terendas glebas a bobus trahitur.
A ARRA. R. arras. A. ARRECHAMT (?) Pria- pismus, tendigo.
A. ARRIBAR vide iu ap- plicar.
A. ARTELH Articulas, artus. A. ARTISTA Artista, ar- tifex.
A. ASE Asinus, asina, asellus, asella, onager.
A. ASPRE Asper, scaber, sca - rosus, sentus, seaticosus, seu- tarius, sentosus, scalidus, sca- lor, asperitas, scaleo, austerus , cauticus, saber, insuavis, hir- sutus, hirtus, hispidus.
A. ASSEGE Obsidio, raimi- cium , A. ASSIGNAR Assigno. A. ASTA 1 Hasta, hastile, con- tas ; trudes, fustes ferrati quibus naves tiiuduntur et impelluntur.
A. AUGELiL. Avis, aies, vo- lucris, prepes.
AUCIRE Deleo , excerebro , gladio, jugulo, iuterficio, inter- neco, perneco, interimo, macto, occido, obruo, neco, periaio, spi- culor, sterno, strangalo, lapido, prsefoco, suffoco, trucido.
AUR Aurum, obrisum, thé- saurus.
A.AURELHA, B. AUREL-
LA R. Aurelha.
AURELHETAS Laganum. B. AUREVELLIER Aurifa- ber ; auularius qui anulos tantum facit.
A. AURURA Aurata, quodin capite colorem habeat auri. A. AUS Nunc, modo. AUSIR R. auzir. AUTESA Arduitas, cacumen, culraen, domicilium, jugum, fasti- gium, summitas, altitude, pinna 2, pinnaculum.
AUTRE Alter , de duobus tautum dicitur ; alius, de multis [ A. et alio numéro ] ; [ B. uni- versus, de uno] ; ceterus, [ A. de alio numéro ], [B. générale est.] AVENAT Lactatum, quod es lacté fiât amigdalarum et oranis cibus sic factus potest sic dici.
AVENTURA Fortuna, fors, forte, forsan, fortassis, fortasse, [ A. forsitan, fortuinum ]. BAY R. bais. BAYAR R. baisar. BAYLiLiA Nutrix, nutricula, nutricia , nutricius , nutritorius obstetrix. BAYSAR Scindo. B. BALMA Caverna, cuniculi; antra, sanctorum ; fovea, hominis mortui est ; spelunca , leonis ; scrobs, serpentis.
BANASTON Corbis, coffinus. B. BANDAYRIER Feren- tarius, vel antesiguarius.
* Après ce mot le maouscrit A. donne les mots aste, astella, qui sont dans Rayoouard, et ensuite les mots latins : Ostracus, ci ; Teslaceum, cei ; Pavimen- tum, 11; mais il omet de donner le mot provençal qu'il traduit ainsi; R. l'ignore aussi.
- B. prema. Mot emprunté par D- G. à ce m.sc. ; A donne le terme e.xact : pinna.
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
B. BANHIAR Lucarius, hoc lucar quod fac videlicet pre- tium ^ .
BANNA R. bana.
B. BANS A. et B. : Balnee, balneatorium, thermse , apolete- rluni, propina.
BARBAJOHA Bubo , avis onusta plumis ^; barbiger, idem»
BARBIAR R. barbier.
BARBUDA Larva , cassis , galea.
BARRAL Cadus . cadulus, cadiolus, situla.
BASSIN R. bacin.
BASTART R. bas tard.
BASTON Agolus ■', pedum, baculus, calopodium , podium , fustis, hamis, insubulus.
A. BATARELL, B. BATA- RE L Taratantara.
B. BEASSAS Bisaccia. A. BELL, B. BEL R. beL BELLES A R. belleza. BELLUGA R. béluga,
A. BIDOASSA,B. BIDOAS- SAS Ostillun.
BLESE Funale, licinus, lici- nium, [ B. lichinus, liguus ].
B. BLET Blocium, saporis evanidi quasi vilis beta ''.
BLONT Flavus.
55 B. BLO-
A. BLOQUIAR,
QUIER R. bloquier.
BOASC Nemus, lucus, lucu- lus, silva, silvula.
BOYERBossequus, bubulcus, glebo, B. ocinarius, mandra.
A. BOISSESA , B. BOY- CESA [A. Bixis], [ B. bixidis ], alabastrum.
BOLFIGUA Vesica; vesicula [A ubi aves grana colligunt ], [ B ubi avis colligit comestionem, V. gauaych ].
BOLHIR Ferveo , ferbeo , fervo, elixo , scateo , scatesco, scaturigo, scatebra, scaturio, sca- turizo, [ B. lixor ].
BON Bonus, bellus, bellulus, frugi, legitimus, prosper, secun- das, benignus, beneficus, beni- volus,
A. BORDELL, B. BORDEL R bordel.
A. BORSA, B. BOSSA R. borsa.
BOTAR Bucco, as ; buccam inflare.
A. BOTELHIAR, B. BOTE- LHIER [A. Acaliculis], [B. aca- licul, acaliculus], A. B. pincerna.
A. BOUGET, B. BOU Folli- culus, [A. follis].
* Probablement erreur du copiste, pour batidiav. Cf. R. s. v. hmidier dans le sens de : garde champêtre.
2 A : pluviis.
3 B. Agulus que donne D. C. ea s'appuyant seulement sur notre ms. Agolus est la leçon de A. — B. donne avant « pedum » Returnus, ni, qui a été aussi accueilli dans D. C. d'après notre ms. seul. Or, nous lisons dans A : « Pedum, di recurvus ». C'est évidemment cet adjectif que B a lu re'urnus et dont il a fait un substantif.
'' « Blocium» pour « blitum ». Cf. Isid. Elym. XVU, x, 15: Blilum, genus oieris, saporis evanidi quasi vilis beta.
56
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
A. BUDELL R. budel.
B, BUFFET Sinciput, A. CABADURA Frago. A. CABANNA R. cabana. A. CABEDELL Glomus, i ;
glomicellus; glomus, eris, globus. A. CABOLFIGA Grossus, i.
A. CABRA Capra, domestica; caprella ; caprea, silvestris ; pecus, geoeralis ad capras et oves.
A. CABRARIA Grex, multi- tudo caprai'um.
A. CADELL R. cadeL
A. CADIERA Thronus ; so- lium regum ; cathedra doctorum ; tribunal judicum ; sedes préeto- ris ; hemicjclus barbitonsoris ; scriptorium, forulus '.
A. CAYS Faux.
A. CALAMAR Scriptorium, forulus, pugillar, pugillare.
A. CALAMELLi Tibia ossis, calamus arboris, pandorius ha- bens duos calamos dispares , fistula.
A. CALAR Colo, depono.
A. CALCADOYRA Calcato- rium, bachinal, torcular, forus.
A. CALCATREPA Saliunca.
A. CALCON Clepsedra.
A. G ALFADOR Gucuma, cal- darium, fervorium.
A. CALH Balducta ; junctata, lac concretum et in juncis invo- lutum ^.
BOUSAS Follis, folliculus.
BRAYAS R. braia.
A. BRANCA, B. BRAN-
QUA R. branca.
BRANDEJAR Vibro.
A. BRANCUT, B. BRAN-
QUT R. brancut.
BRANDON R. brando.
B. BRASSADA Metrela. B. BRASSADEL Colobia. BREDOLA Scamnum quod
altioribus lectis appouitur; scam- nellum, scabellum, scabellulum. BREGAS Faux, mandibula, inferior; [B. rumen, id] ; maxilla, superior ; [ B. firmen, id. ].
A. BRIGUIN, B. BRE- GUIOL Rixosus, litigiosus.
BRES Cuua, cunabulum, in- cunabulum, crocoa, crepundium, [B. rudimentum ].
B. BRESARAucupar. A. BRIGA, B. BAGA » R.
briga.
A. BRIOGOLA, B BRI- COLA'Librilla.
BROET R. bro. BRONDIS Limbus, limbulus, limbellus, orarium ^.
BRUG Scopa, stipa, stipula. BRUCAR R. burcar.
B. BRUGUIERA Scopetum. BUAU Bos, taurus, coruu-
peta, trio, jujux, sejux, subjux, urus, bubalus, phocas.
1 Lecture erronée de B. — ' B. oracrium.
3 Ces deux derniers mots ne sont évidemment pas à leur place. Le copiste de A a ici interverti l'ordre des mots; il écrit : « cadena, cadiera, capafuac, cagar, cays, cays, cayssa, clamar, calamell, etc. ». 11 a encore écrit « clamar » pour M calamar », ainsi que le prouve la place du mot dans Tordre alphabé- tique et le sens. C"est à ce mot « calamar » que doivent être reportés nos deux mots « scriptorium » et « forulus ». — * Cf. Du Cauge, s. v. luncata.
VOCABULAIRE PROVENCAL-LATIN
57
A. CALONH Cnicibolus, lu- cerna, lucernula.
A. CALOMNIA R. calompnia.
A. CALOTA ' Infula.
A. CAMBRA Caméra, came- rula, cella, cellula sacroriim , thalamus niibentis , pénétrai , penetrale, simma.
A. CANESTEL Calathus, ca- nistrura, cistella.
A. CANNA R. cana.
A. CANNEBE R. canebe.
A . C ANNIER Cannetum , arundinetum.
A. CANNON Clepsedra 2.
A. CAPAFUAC Ypopirgiunr, qiiod sub ignem gerens ; repofo- cilium.
A. CAPELL R. capel.
A. CAPELLAN Capellanus, flamen gentilium, sacerdos, sa- cerdotulus, fanaticus, antistes , geron, geronta, presbiter, presbi- terculus, presbitelhis, vates.
A. CAPITELL R. capitel.
A. CAPRICORN Capricor- nus, rinoceros, egoceros.
A. CARBON Carbo, pruna extinctacarbunculus, pruna ; dum ardet.
A. CARBON AD A Frixa , pars carnis qa?e super carbones coquitur ; carbonella.
A. CARDON R. cardo.
A. CARRUBIA Siliqua, cf. R. carobla.
A. CASCALHON Ricinus , quod hœreat auribus canum.
A. CASER R cazer.
A. CASSA Capis.
A. CASSADURA Litura.
A CASSIDA Lippitudo.
A. CASTANHIERCastanea.
A. CASTELL Castrum, casa alta in alto situm (sic); castel- lum, colonia, oppidum, oppiduliini.
A. CASTRAT s. et adj. Se- mimas, semivir, spado, eunuchus, castratus, tescuatus.
A. CAUPOL vide in Nau.
A. CAUSSANA Capicium.
A. CAVALL R. caval.
A. C AVAT Cavus, natura ; ca- vatus, manu.
A. CEYRA R. cera.
A. CELHA Supercilium.
A. CELLIAR Merotheca, vi- naria, penus. Cf. R. celier.
A. GEMBAS Cimbalum.
A. GENGLA Cingula anima- lium, fascia, fasciola ^ ; fasciale, qua puer involvitur.
CENGLAR vide in A. poarc, B. pear ^.
A. CENHA Cimiterium, cimi- teriolum, polyandrum, polincto- rium.
B. CERCLAR Sario. CERS R. cerv. CERTAMENSR. certamen. A. CERTIFIAR, B. CER-
TIFICAR R. certificar.
t Le ms. a: « colola » ; la place du mot dans l'ordre alpliabétique ludique qu'il faut lire : « calota ».
5 Cf. calcon.
3 B: « fascella » mot dont il n'existe pas d'autre exemple; à la place de ce mot A lit: « fasciola » qui est évidemment la leçon de l'original.
* On ne trouve aucune de ces formes dans nos mss.
58
VOCABULAIRE P
A. CERVELL,B. GERVEL R. cervel .
CERVELLERIA i Cassis , ferri et militum ; galea, corii et peditum.
A. GHANTOR 2 Cordacista, personista. ( R. cantor, chan- tressa ).
A. GHAVA Cornix, graculus.
CHIPRE Paphus, A. chiprus, B. ciprus.
A. GINGNE, B. GIGNE R. cigne .
GIMIA Cimex.
B. GIMIA R, simia. CIRGUIR Circumeo, lustro. A. GIRURGIAR. cyrurgia,
sirurgia.
GISTRIA Cista, cistella.
GITERNA R. cisterna, biterna.
A GLARDA, B. GLARDAT R. clardat.
A. CLAVELL, B. GLAVEL vide in agut ^.
ROVENÇAL-LATIN
A. GLAUSURA, B. GLAUS-
TRA ^ Antes, lapides qui vineas claudunt; sepes, vel sepis ; sepe- cula, sepicula ^, septum.
GL.ERGADA R. clerguada.
GLOQUIER Carapauile, B, pugnaculum.
GLUGAR Conhibeo.
GOAR R. cor 6.
A. GOAS, B.GOARS R. cors.
GOASTA R. Costa.
GOBESA R. cobeitat , co- bezeza.
COBESE R. cobes.
A. GOBESEIAR R. cobe- zeiar.
A. COGHA Agina, festinancia. Item agina est foramen in quo trutina se vertit ''.
GODENNA R. codena.
A. CODONN, B.GODONR. codoing.
B. CODONIER R. codonhic. A. GODONNAT, B. GODO-
' B. Cervelleira, mais le mot a été corrigé par surcharge; nous nous en tenons à la leçon de A.
2 L'original avait probablement: « cantor ». Dans "e ms. Tune des ex- pressions latines qui le traduisent, se trouve à la fin de l'art. « cantor » viennent ensuite les mots c cap, capa, capell » et c'est dans l'art, s capeli » qu'est inséré le mot « chantor » avec la seconde de ses traductions latines. Dans l'original « cordacisla » et « personista « devaient se suivre et « cantor » comme l'exige la suite alphabétique des mots et non « chantor », se lisait devant « cordacista ». — Notre ms. lit «perasonista ».
3 Le mot « agut » ne se trouve pas dans nos mss. Il avait évidemment la même sens que « clavell ».
4 « Claustra » est probablement une mauvaise lecture de B pour « clausura. » Les mots latins traduisent plutôt «clausura » que « claustra ».
5 Les 2 mss. lisent: spécula, spicula.
6 Aussi bien dans le sens de « cœur » que dans celui de « chœur ».
' L'auteur de ce vocabulaire explique ordinairement les mots latins en vue des mots latins eux-mêmes et non en vue du mot provençal qui les traduit. Aussi est-il possible que le sens donné en dernier lieu au mot « agina » ne convienne pas au mot « cocha ».
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
59
NAT A. Cidonicum, B. cindoni- cum, coctanatum.
A. CODONNELL, B. CODE- NEL CremiuDi , quod aridura remanet in patella.
A. COFFIN, B. COFIN R. cofin.
A. COGOMBRB, B.COCOM BRE K. cogombre.
GOGORDA Cucurbita. ( R. coia).
A. CORGOMAS, B. CO-
CORNA Coloquintida.
GOGOS R. cogotz, coguos.
GOYNA R. cozina.
GOYNAR R. cosinar.
A. GOYRE R. coire.
GOYSSIN R. coissi, coysin.
A. GOLHONS, B. GOLHON R. colho.
A. GOLL, B. GOLR. col.
GOLLA R. coll.
A. COLLAR, B. GOLART, GOLARES R. colar ( au sens de « collier » ).
A. GOLOTA lufula i.
A. GOLUNB, B, GOLUMP R. Colomb.
COLUMBA R. Colomba.
GOLUMBIAR R. colombier.
GOLUMBON Pipio .
GOMANDAMENT R. co- mandamen.
B. GOMENSAMENT R.
comensamen.
A. GOMMENSARf B. GO-
MENSAR R. comensar,
A. GOMERE videinnauchier.
A. GOMMETRE, B. GOME
TRE R. cometre.
GOMOLAR R. cumular.
B. GOMPANAGE R. com- panagge.
B. GOMPANEJAR Coedulo, pulmento.
GOMPANHA Legio , pha- laax, phalanga, caterva, ceiitu- ria , manipulas , cohors , ala, alaris, turma, turmiila, turmella, acies, exercitus, agmen, cuneus, nodus, cornua, cœtus ; chorus, multitudo lu sacris; synodus, con- tubernium ^ ut in « companhia », [ A. unde tabernaculum quod modo huc^modo illuc prœfîngitur; deçà nia], [B. conventus], (funus.
COMPANHIA'^ Consortium, sodalitas, sodalicium, [B. secta, conventiculum, concubinium ad tempus comessendi conventorum, tabernaculum quod modo hue modo illuc praîfingitur].
COMPANHON R. companho.
A. GOMPENRE ^ B. GOM- PENDRE R. comprendre, com- penre, comprener.
» V. « Calota ').
- A. lit: concubinum et B concuburum ; B à l'art, suivant lit: concubi- nium. L'original, probablement altéré ici, avait contubernium. Ce passage est emprunté à Isidore de Séville, Etym. IX, yh, 23 : Contubernium est ad tem- pus coeundi conventio ; unde et tabernaculum, quod modo liuc, modo illuc prsefigitur ,
■' R. ne fait qu'un art. des deux formes « companha ') et « companliia » l'auteur de notre vocabulaire marque entre les deux une différence de sens. Msc. « componre ».
60
VOCABULAIRE PROVENCAL-LATIN
COMPYSSAR R. compissar. A. COMPLANHA, B. COM-
PLANCHA R. complancha. A. COMPLANHAR, B.COM-
PLANHER R. coraplanher.
CONDUCH Meatus, subterra- neiis, conductus, tracon.
A. CONFIAR, B. CONFI- DAR R. confidar'.
A. CONNHADA, B. CON- HADA R. conhada.
A. CONNHET, B. CONHET R. conhet.
CONILH R. conil. CONJURACION R. conju- ration.
CONOYSSERR. conoisser
B. CONRRAYRE Allutarius (cf. R. coirratier).
A. CONSELH, B. CONGELH R. conselh, cosselh.
A. CONSELHAR, B. CON- CELHAR R. cosselhar, cos- seillar.
A. CONSENTIMENT , B. CONCENTIMENT R. cossen- timen, cocentiment.
A. CONSENTIR, B. CON- CENTIR R. consentir, cossentir.
CONSOL.AR Solor, consolor. CONSTAR R. costar.
B. CONTUNIAR Continuo 2, assiduo, jungo-.
CONVOCACION R. convo- catio.
CORBA Corbis, corbiculus.
CORDIAR R. cordier.
B. CORDON R. corde.
CORGOSSON Curculio, B. curculiimciilus ■*.
CORP Curvus ; simus, qui na- sum habet curvum. (R. corb ).
B. CORPORALS R. corpo- ral s . m.
A. GORATIER, B. CORRA- TIER R. corratier.
CORRE R. correr.
B. CORREDOR Lacimar, ri.s ubi fit cursus vel gorga.
CORSIA Agea, [A. via in navi per quam citator accedit ad rémiges].
CORTESIA R. cortezia.
CORTINA Anabatrum, quod sursurn graditur, (cf. R. cortina).
COSA R. coza.
COSSOYRA Calculus.
A. COSTRENHER, B . COS- TRENHE R. costreigner.
COSTRUYRE R. costruire.
COTADA Cernica '►.
A. COUCER, B. COUSSER R. couser, cosser.
A. CONVEDE, B. COUEDE R. code, coide.
A. COUTEL, B. COUTELL R. coutel.
• La forme <> confiar » est donnée par A et B s. v. « fiar ». ^ B. contunio ; jugo.
3 B. circuliunculus.
♦ « Cotada » est un dérivé de « cota >< et selon Du Gange désigne un vête- ment. Le texte de nosmss. est ici fort corrompu. Le voici: Cotada Cernica, B. Salganium, nii a gamor et salvo. A. Colafus.
A. Coucer, B. Cousser A et B Culcitra, quod calcetur pluma; A. Salga- mum, mi, B. Salganium, nii A. et B. a garao et salvo A. in gamo. DuCaoge ne connaît les mots « Cernica » et « Salganium » que par B.
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
61
COVEN Oportet.
CREB.ADURA Hernia, de- fluxio intestinorum [ A. in men- tulam] .
CREBAT Hernitus, qui lapi- dem habet in nientulam.
CREYRE R. creire.
GREYSEMENT R ereisse- ment, creisshement, creycement, creysshement.
A. CREYSSER R. creisser.
A. CRESTALH R. cristal.
A. CRESTAT m. semimaris, vide in castrat.
A.CROYLLALaous, lacunar, lacunarium, laquear, laquearium.
A. CRUALESA R. crozeltat, crueltat, cnizeleza, cruzeza.
A. CRUELL R. cruel.
A. CRUYSSENTELL.A Car- tilage.
A. CRUS R. cru.
A. CRUVEL.L Capistcriam, cribrum, vanu?.
A. CUAG R. coc, cuec, eut,
A. CUAGA Focaria , co- questria.
A. CUAR R. cuer, cur.
A. CUARVIA Corium.
A. CUAYSSA R. cueissa , coissa, cuyssa.
A. CUBERCELL R. cubresel.
A. CUBERTA Sandalium, lii.
A, CULLIAR R. culhier , cuiller, cuillier.
A. CULLIR R. coillir, cueilhir, culhir.
A. CUMASCLE Iguipen - dium, perpendiculum.
B. CUMIADAR R. comjiar. CUMIAT R. comjat, conjat, CUNCA Amitta, mater te ra , inatruellis.
A. CUNN, B CUN R. con.
A. CURATIAR, B CURA TIER R. coiratier.
B. CURIALMENT Curia- liter.
A. CURNIAR, B. CUR- NIER A. B. Cornus, ni, B. cor- num pro fructu.
DAMNAR R. daini)nar.
DAMNE JAR * Prfejudico , A. damnifico, B. dapnifico,
A. DANN, B. DAN R. dan, dam.
DAUTRAMENS ( R . autra- ment).
DAVANTBARRI2 Promu- rale
A.DEAGORDAR*. B. DES- CORDAR R. descordar, desa- cordar.
A. DEAPAUSAR », B. DE- PAUSAR R. depausar, dcza- pauzar.
A. DEBADAS, B.DEBADA frustra, sine causa, sine effectu, invanum, incassum.
DECHAR Dicte, dictito.
A. DECIPEL, B.DEGIPOL Discipulus.
DEDAL. Digitale, digitabu- lum .
A. DEFFALLIMENT, B. DEFFALHIMENT Deffectus; eclipsis solis vel lunœ vel alte- rius rei.
* R. Qe considère damnejar que comme catalan.
2 A: Davantbrarri.B. Davalbarri.
•* N'est-ce pas pour « desacordar, desapausar » ?
62
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
A. DEFALLIR, B. DEF-
FALHIR Excliptico, cf. R. defalhir, defaylhir.
DEFFAMACION ' R. Difa- macio.
DEFAMAR R. diffamar.
A. DEFENDRE, B. DEF- FENDRE. R. défendre,
A. DEFENSION, B. DEF- FENCION R. defension, defen- cion.
A. DEFORA, B. DEFFORA R. déferas.
A. DEYCEBRB, B. DECE- BRE R. decebre.
A. DEYCENDRE,B.DEYS- SENDRE R. deissendre, dis- sendre.
DEYTATR. deitat.
DEJOSTA Juxta, R. III p. 592, 1.
A. DEJUNNAR, B. DEJU- NAR R. dejuuar.
DEJUM R. dejan, dejuni, s. DELECTACION R. delec- tatio.
B. DELIACH R. deliech.
B. DELICAT Delicatus, deli- ciis pastus, vivens in epulis [ A. et nitore corporis; illecebrus ] . DELIGHABLE R.delechable.
DELICHAR R. delechar.
DEMANDADOR Petitor , questor, postulator, [ B. procax, importunus, procaculus, proca- citus ].
DEMANDAR Peto, exigo, fiagito, qufero, qufeso, imploro, posco, deposco, exposco , pos- tule, expostulo, proco, procio, [ A. procor ], procito.
A. DEMYAY, B. DEMIAGH R. demiey.
DEMONI Démon, cacodemon, demonium ; dîs , ditis ; dusius, februus, mânes, pluto ; infernas, infernum colens et pro anima [ A. perdita potest dici ]; aquilini, su- manus, mamona, [ A. larva ].
DEMOSTRACION Démons- tratio, ostentamen, ostentaculum.
A. DENFRA Intra, signi- ficat localem inclusionem; infra, localem suppositionem; iutro, ad locum; intus, in loco,
DENIAR R, dener, denier, dinier.
DEPORTAR Spatior, déam- bule, obambulo.
A. DESCAUSSAR, B. DES- CAUSAR R. descaussar.
B. DESCOLART Decolor. B. DESCLOBADA 2 Dis-
lumba.
A. DESERITAR, B. DESE- RETAR R. Desheretar, dese- retar, dezeretar.
B. DESFEGI Veternum. DESGAYNAR Evagino, B.
disvagino.
B. DESGUIAT Strangula- tus 3.
' A. Difîamacion.
2 Le rang qu'occupe ce mot dans l'ordre alphabétique porte à croire qu'il faut lire « descoblada, n
3 A. Desigaar: Otraguium, li, hinc slragulatus, a, um; desigoo, is; speci- fico, as, aui. — B. Desguiat: n. stragulum, li, hinc slrangulatus, a, um. De- signar: Desigao, as, aui ; specifico, as, aui.
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
fi 3
DESIRIAR Optatio, ambitio- sitas, optio, adoptio, cupiditas, aviditas , desiderium , affectus , affectio, [ A. cupidia edendi et bibendi, abitua ] , [ B. cupedia, abiona ].
A. DESMAMAR Ablacto. B.DESNEMBRANSSA Ad-
mesta, oblivio.
A . DESNAMBRAR , B . DESNEMBRARR. desmem- brar (oublier).
B. DESNIAR R. desneyar. DESNOAR Enodo.
A. DESPARE YSSER , B. DESPAREYGER Evigilo, ex- pergiscor.
A. DESPENSA, B. DES- PENSSA Penus. ni; penus, nus; penns, oris; penum, [ A. penu ], cellarium, proraptuarium.
A. DESPENSIAR,B. DES- PENCIAR R. despessaire.
DESPERAR R. desesperar.
A. DESPIUCELLAR, B, DESPIUZELAR, R. despiu- celar, despiuzelar.
A. DESPLASER, B. DES- PL AZER, R. desplazer.
DESPULHAR Exuo, nudo, [A. denudo], enudo, spolio, ex- polio, vacuo ; inanio, quod intus erat auferre.
DESSELLAR Dissello.
A. DASSAMBLENT ' , B. DESSEMBLANT Dispar, se- par, [B. dissimilis].
DESSENNAR R. dessenar.
DESSENNAT Menceps, ca- ducus, lunaticus, vecors, démens, vehemens, furiosus, amans, deli- rus.
DESSOBRE Super, desuper, supra.
DESSOTA Subter, subtus, subterior.
DESTRAL Pronuba, [lara- nympha.
DESTRAL Consiliatrix, lena, leno, agagula, lenunculus.
DESTRALAGE Lenocinium^
A. DISTRIBUIR, B. DES- TRIBUIR R. distribuii-.
A.DESTRUCGION, B.DES" TRUCION Eluvium, eluvics, eluvio,destructio, excidium, abo- litio, [B. interitus].
DESTRUYRE R. destruir.
DETOTENTOT Omnino, ex- toto, penitus, prorsus, examus-
sim.
DETRAYRE Detraho, dé- roge.
DEVENDALH Flabellum, muscarium, muscularium .
DEVIAR R. desviar"-.
DEVINACION R. divinacio-
DIAMANT R. diaman
DIAQUE R. diacre, diagiie
DICH R. dig, dit.
A. DINADOR, B. DINNA- DOR Pransorium.
DOLADOYRA Dolabra, do- labella, dolabrum, dolabellum, bipennis.
DONNA R. dona.
1 Le copiste de A a omis le d initial ; le rang qu'occupe le mot dans Tordre alphabétique nous fait préférer la lecture de B. - A : lenoticinium. 3 A:'.Demar: ademo, as, vi.
64
VOCABULAIRE PBOVENGAL-LATIN
DOS* Duo, ambo.
DOSILH R. dozil.
DRESTA A. Chorea, B. cor- rea.
A. DUPTOS, B. DOPTOS, R. doptos.
DURAR Duro, [A. perseverare et] durum facere.
DURES A R. diiressa, dureza.
EDIFICACION R.edifîcatio.
A. EGAL, B. EGUAL, R. egual.
A. EGALEJAR, B. EGUA- LEJAR ^qiio, hostio, fequi- pero.
A. EGALEZA, B. EGA- LESA, R. Egaleza.
A. EGARIA, B. EGUARIA Armentum, equorum et aliorum jumentorum, polia.
EYSSAM R. eissam.
A. EYSSAUSSAR, B. EY- SAUSSAR R. eyssaussar, esal- sar.
EYSSELH Exilium;limiaium, [A indej postliminium, inderever- sio. Cf. eyssilh.
A. EYSSELHAR, B. EYS- SILHAR R. eysillar.
A. EYSSELHAT, B. EYS- SILHAT Exsul, relegatus, ex- torris, deportatus, exterminatus.
EYSSEMPLAR R. exern- plar s. m ,
EYSSEMPLE R. exemple, eixample, eyssample, essemple.
EYSSENDOL Scindula
A. EYSSOPINAR. B. EY-
SOPINARSupino.
ELEGIR Eligo, seligo, opto, adopto [B in filium recipere], ex- opto [B in filium recipere], pe- ropto.
ELHAUS R. eylhaus.
A. ELHAUSSESAR, B. EL- HAUGE JAR Corusco ; B. ful- guro .
EL.RE Edera.
ENBLANQUIR R. emblan- quezir.
B. EMBRAYAR Braco.
A. EMENDAR, B. EME- DAR, R. emeudar.
A. EMMAYGRËSIR, B. EMAYGRESIR R. emagrezir.
A.EMMALENTIR, B.EMA- LiAUTIR Infirmor, cegroto, lau- gueo; recidivo, iteram infirmari,
EMPACH Trica, impedimen- tum, prc'ojudicium.
A. EMPASCHAR, B. EM- PEGHAR2, R. einpachar.
EMPALLESIR Palleo.
EMPASSAR Ligurio, deli- gurio, glutio, deglutio.
EMPAURESIR Paupero, depaupero, aporio.
EMPERO Perinde, igitur, idcirco, propterea, [A. ideo] .
EMPORTUN Gurdus [A. proprie in commessationibus reci- pieudis]; importunus, inquietus.
1 R. ne considère » dos » que comme régime; notre vocabulaire ne fait plus cette disti action.
2 L'original devait avoir « empacliar. » « Erapaschar, empaschat », qui suit font entre » empach» et«erapallesir » et par suite iiors de leur place alphabé- tique. Ce mène ordre alphabétique montre que « empechar » de B est uoe erreur,
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
65
EMPRUNT AR Mutuor, B. nianulevo.
ENAYGRIR Aceo, acesco, exacesco.
ENAPROP Post, postea, postmodum, denuo, demuin, de- nique, iterum, postremo.
ENGAUSAR Fugo. Cf. R. en- caussar.
B. ENGEGRE Exsequor, ad effectum aliquid deducere.
ENCEYRAT Ceratus, a, um, cereus ; cf. R. encerar.
B.ENGANTAR R.enquantar.
B. ENCANTAYRE Subhas- tator.
B. SNCELLAR R. eucelai-, V, 187.
B. ENCENCIAR R. eiicen- sier,
B. ENCERGAMET Rimor, scrutinium, investigatio.
B. ENGERGAR R. ensercar.
B. ENGERT Incissium,
B. ENGERTAR lasero, is, iusei'o, as.
B. ENGLAURE Includo, trudo, pertriido, obtrudo, abs- trudo, detrudo, intrudo.
B. ENGLAUS Intrusus, in- clusus, obtrusus, trusus, pertru- sus, ab trusus.
B. ENCLINAT Inclinatus, obstipus.
B. ENGLUGE R. enclutge.
B. ENGONTENENT R. en- contenen .
B . ENDES Tripes . B. ENDIGNE Absurdum, i ; indignus, i.
B. ENDILHAR R. endillar, inhilar, enilhar.
B. ENDREYSSAR R. en-
dressar, endreizar.
B. ENDURSIR R. eadurzir. B. ENFAMIA R. infamia. B. ENFANGAR Luto, al- luto, coUuto.
B. ENFANT R. enfan, effan, efan.
B. ENFANTA Puera,puerula, puercula, puella, puellula; orbus, a, um, sine parentibus ; orphanus, a, nm,idem, qui vel qure post inor- tem patris nascitur ; patermes, is, superstes defuncto pâtre.
B. ENFANTAR Abortio, ni- tor, enitor ; fero, as ; pario, fîlio, parturio
B. ENFER Acheron, infernus, inferus, avernus, orcus, styx,ba- ratrum, erebum, tartarus;limbus, pars iuferni, una puerorum, al- téra patrum ; purgatorium, alia salvandorum (cf. R. enfern).
B. ENFERRIAT Peditatus, compeditus, compeditatus (R. eu- ferriar).
B . ENFLAGIO Angina fau- cium velgutturis, inflatio.
B. ENFRAGILIR vide in debilitar (cf. R.) .
B. ENGANNAR R.enganar.
B. ENGAUNHAR Sarnno, subsamno.
B. ENGRAYSSAR R. eu- graissar.
B. ENGUE Inguen, ilium.
ENGUIAR (v. condurre).
B. ENNEGRESIR Nigro, denigro, unde nigrosco, deni- grosco; fusco, obscuro.
B. ENNOBLESIR R. eno- blesir.
66
VOCABULAIRE PROVENCAL-LATIN
B. ENJUCAR Sirpo, blibo.
B. ENREDONIR Rotundo.
B. ENRIGOTAR Calamis- tro.
B. ENRIGOTAT Calamis- tratus .
B. ENSANGENAR Rubino, rubico, sanguino, cruentor.
B. ENSAQUAR R. esacar.
A. ENSANHAMENT, B. ENSENHA R. ensenhameu.
B. ENCENHAS R. ensenha. B. ENTAYRAR Integro, in-
tegresco, retegresco, solido, con- solido (cf . R. enteirar).
B. ENTEUNESIR Teauo, attenuo, extenuo.
B. ENTUYSEGAR Toxico, veneno, afflo fcf.^R. eutuysegar).
B. ENUECH Tœdium, tre- diolum.
B. ENVAN Frustra, invanum, incasum, sine causa, sine efFectu.
B. ENVASIR R. envazir.
B. ENVEIA Zelus, invidia- odium, livor (cf. R. enveia).
B . ENVELHESIR R. enve- Ihezir.
B. ENVERGONHOSIR R. envergonhezir.
B. ENVERMELHIR Rubeo, rubesco.
B ENVIAR Tœdeo. tedet, fastidio; tredior, aris.
B. EREGE R. eretge,heretge, heretje.
B. ERES R. hères.
B. ERGUELHSuperbia, am- pullitas, insolencia, elatio, cervi- ces, fastus, fastuositas, arrogan- cia, falera, hyperfania.
B. ERGULHOSIR R. ergo- Ihozir.
B. ERM Heremus, mi; deser- tum, ti. [R. ne le cite que comme adj.
B. ERMITAM (sic) R. ermi- ta, hermitan.
B. ERUGE ^rugo, sangui- suca, hirudo.
B. ESCASPaicus, quandoque avarum, quandoque inter avarum et prodigum signifîcat. (cf. R. es- cas).
B. ESCASSETAT Parcitas et ponuntur pro vitio et virtute.
B. ESLENEGAR Labor, de- labor, dilabor, elabor, lubrico, la- bo, as ; labasco.
B. ESLENEGUIER Labilis, qui labitur ; lubricus, in quo la- buntur.
ESLENGAR Elingo.
B. ESPAUSAR Expono, dis- sero, edissero.
B. EUSK Ilex.
B. EXEQUIA R. exequias.
B. FABREGA Fabrica, ubi faber opei-atur [cf. R. fabriga].
B. FAGH R. fag, faig, fait.
B. FAGHURAS Fascinus.
B. FACHURIERA Farmaca, farmacies.
B. FAYCEL.L Fasellus ; fa- seolus ; fasolarium, herba vel lo- cus ubi abundat. R. faisol.
B. FAYS R. fais.
B. FAYSAN R. faisan.
B. FAYSSA Fassias, œ ; fas- ciale, qua puer involvitur ; cingula equorum.
B. FAYSSAR R. faissar.
B. FALCOPJ R. falco.
B. FAMEGAR Fameo, esu- rio.
B. FAMILHA R. familla.
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
67
FAROS, [A. Faros, indecl., turris vel aliud ad praelucen- dumfactum pro portusintroitu de- monstrando], [B. fax, quod fit in sacrificiis vel in nuptiis] cf. R. far.
A. FARRIR, B. FASSIR R. farsir.
FARSUM Farsimen, farci- mentum, fartum.
FAUL.ÈJAR Fabulor, mito- lor.
FAVAFRACH Fabafresa, [B fabafracta].
FAVORE JAR Faveo.
B. FEBREJAR [A. Febri- citoj, febricitor, febrio, febrisco.
FEDAS Grex [A et aliorum minutorum animalium] [B géné- rale est].
FE JE R. fetge.
FELENA Neptis, nepticula.
A, FEL.ENE Nepos, uepo- tulus.
FEMS R. fem.
A. FBNIER, B. FENIAR R. feuier.
B. FENIERAVexillum. FERLA R. ferula
A. FERLEDA, B. FERLA- BA Feruletum, ferularium.
FERMADA Spousa; nympha, sponsa in nuptiis. cf. R. ferniar.
A. FERMANSA* B. FER- MANSSA Fidejussor , praes , sponsor, [A vas,] et pro obside dicitur.
FERMAR Fidejubeo, vador.
FERMAT Sponsus. Cf. R. fermar.
FERRES Vinculum, pedica, compes, pedana, manica.
FESTOLA R. fistola
FEUSE Filix.
FEUSIERA Filicetum, filica- rium.
A. FIENSA B. FIANSSA R. fiansa.
Fie R. fica.
B. FYEL R. fiel, fizel. FIGUIERA R. figuieyra. FILAYRIS Filatisca, qui vel
quae pro mercede filât.
FILH R. fils.
FILHASTRA Filiastra, pri- vigna.
B. FYL.HASTRE R.filhastre.
A. FILHAL, B. FYLHOLA Filiûla.
FISAR R. fizar.
FISEL R, fizel.
FLAYRAR R. flairar
FL.AON Artotira.
FLASSADA R. flessada.
FLEUMA R. flegma.
FLORBDURA Floritura , pollicitura. Cf. R. floridura.
FOARIA Foinax, caminus
A. FOASSA, B. FOSSA R. fossa.
FOILH Fugillus-
B. FOYRA Lienteria. FOYRE R. Foire. FOI.L.AMENS R. follamen. A. FOL.QUERA, B. FOL-
QUER Fulica, fulex. Cf. R. folca.
FOMERAS R. femoras.
FORÇAT Furco, major furca; palmula.
* A. lit: «femansa.» Le rang seul du mot dans l'ordre alphabétique montre que l'original avait bien afermansa.»
68
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
FORMA Calopedia, calus[A. quod sumitur et calciantur] .
FORMENS R. fortment.
A. FORNIARA, B. FOR- NIERA R. foruieira.
A.FORNELL,, B. FORNEL R. fornelh, fornel.
A. FOSSAR, B. FORSSAR H. forsar.
A. FOUSE, B FOUSER R. folzer, fouzer.
FRAYRE R. fraire.
FRECH R. freg.
FRAYS»,
FARFREGH Frigeo, fri - gesco, algeo, algesco, exalgeo, exalgesco.
A. FRECHILLA, B. FRE- CHILHA Frixatura, (A. fri- xura] .
A. FREMIR, B. FRENIR Frendeo, dentés comprimere.
FRES Limbus, limbulus, lim- bellus, orarium.
B. FRESAR2 R. frezar. FRESSOS Jugis, assiduus,
continuus, perseverans, curiosus, sollicitus .
A. FRONTIERA Frontispi- cium, anterior pars templi ; fron- teria.
A. FRUC R. frug.
A. FRUCTIFICANT Ferti. lis, fructificans.
A. FRUMENT R. froment.
A. FUAC R. fuec, fuoc, foc.
A. FUALH R. fuelh, fueilh, fuoill, folh.
A. FUALH A R. fuelha, fuoilla, foilla, folha.
A.FUGAYRON R. foguairo.
A. FUGANHA Atrium, vide in coyna (cf. R. fogaynha).
A. FUGITIENR, fugitiu.
A. FUNDAMENT R. fanda- men, foudarnent.
A. FUNT R. fons.
A. FURON Faro, onis.
A. FUSTIAR Carpentarius, lignarius, navicularius, tignarius, sarcitector, sarcitectus .
A. FUVELLA Fibula.
A GABAR Minor.
A. GABARIA Minje .
A. GAGE R. gatge, gatghe, gaje.
A. GAGES Stipendium
A. GAYNIAR Vaginarius,
A. GALEYA R. galea, galeia-
A. GALIOT Remex.
A. GALL R. gai.
A. GALLINA R. gaiina.
A. GANN R. gan
A. GARDIA Excubiae.
A. GARANGÎA Testis, eo quod testimonia adhiberi solet; testiculus, dim.
A. GARGASSON Jugulus, guttur, gurgulio.
A. GARRI Mus, musculus, sorex, soriculus, soricellus.
A. GARSON R.garso.
A. GAS R. ga.
A. GASANH R. gazanh.
A. GASENHAR, B. GUA- SANHAR R. gazanhar.
1 S. V. K carc » nos rass. donnent « onus, oausculum » et ajoutent « vide in frays. » On ne trouve ensuite que« fays » et non a frays », qui est pro- bablement une erreur du copiste.
2 [B. Fresar : paragaude]; [A. et B. ornamenlum pailii vel vestis] [B. exterius].
VOCABULAIRE P
A. GASAR, B. GUASAR
Vado, as, iro, ducere per vadum.
GASCUENHA Vasconia.
A. GASTADOR, B. GUAS- TADOR R. gastador
A. GAUCH, B.GUAUCH R. gauch, guaug.
A. GAUNHA, B. GUAU- NHA R. gaunha.
B. GAUTA Mala; faus, cis. B GAVAYCHV Bolfigua. GAVEDA Cavata.
B . GUAVELLA Merges, etis.
GEL Gelu ; [A. terra lignata].
A. GENER AGION, B. GE- NERACIO R.generacio.
A. GINESTA, B. GENESTA Genesta, mirica.
GINGIVA R. gengiva.
GIP Gipsum.
A. GIPA, B.GIPONR.jupa, jupon.
GIRADA Placenta, liba, fo- cacia.
GITADURA^ Nausea; nau- seola ; vomitus; orexis, vomitus qui ab ore exit ; vomica .
A. GLANN, B. GLAN l\. glan.
B. GLAVIEL R. glaviol.
B. GLEYA R. gleiza, glieyza, glieia.
B.GLENAR Aristo, conspicor.
B, GLEUSA R. gleva.
B. GLOSAR R. glozar.
B. GLOTONEJAR R. gloto- neyar.
ROVENÇAL-LATIN 69
B. GORGA Fistula^, canalis unde fluuat stillicindia ; fluarium ; irabricium.
GOSTAR Merendo ; [B . me- rendino] .
B. GOSTADA A. B. Me- renda [A. cibus qui ia nona su- initur] ; merendula ; antecenia.
GOTA Gutta, guttula, stiria, stilla, stillula, stiricidium, stilii- cidium, cadula, [A. concinum].
A. GOUVERNA YRE B. GOVERNAYRE R. gover- naire .
A. GRACIOSAMENS, B. GRAGIOSAMENT R. gracio- samen.
A. GRAFFI, B GRAFI R. grafi.
GRAILHA Crates, craticula, [B. strigilis].
B, GRAYSSANT R. grais- san, graixant.
A. GRALHA, B. GUAIET Graculus.
GRANDOLA Grandula.
GRANHON Acinus [A.uva- rum est]; [B. botrus] .
A. GRANHONS, B. GRAN- HOS [A. Nepta], [B. napta] olearum est.
A. GRANN, B. GRAN R. gran .
GRANNESA R. grannessa. GRAPA Creaga, fuscina, fus- cinula, tridens.
B. GRATUAR3 Strideo, frico.
1 Avant « gitadura » A et B donnent « gitar » avec le sens de « jeter. » B. seul en passant au sens de « vomir» note de nouveau le mot provençal, mais sou^i la forme « gigar >■, qui est évidemment errouée.
2 Le ms. a « fustula. »
^ Gratusar (?), grausar (?;.
70
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
GRAULADOR [A. Runnci- na]; [B. rincina] *.
B. GRAVENA AetB. Gla- rea.
GREP Gripus,
B, GRESA Raxina.
GRILHET R. grilh.
GROPIERA Postella.
B. GRUME YCEL Glomus, glomeratio .
GRUPIA Pi'cesepe , prœse- pium (R. grepia) .
B. GUAJAR R. gatjar, gat- gar.
B. GUACHAFUEC Hypo- pirgium.
GUES R. guer.
GUIARDON R. guierdon, giiazardon.
GUMMA R. goma.
GUST R. gost.
IDRIA Amphora; diota, duas habens ansas vel vas vinaticum. Cf. R. ydria.
IDROPIG R. hydiopic, ydro- pic.
IGNORANT Ignorans, igna- rus, inscius, idiota, imperitus.
ILI Lilium. Cf. R. lili.
ILLUSION R. illusio.
A. YMAGENAR B. IMA- GINAR Imagiuor, [B. cogito, puto].
IMNE R. ymne, hymne.
A. INNOCENT, B. INO- CENT R. innocent.
IRAYSSER R. iraisser.
A. ISOP, B. lOSEP R. isop.
JASSER R. jazer, jacer.
JASSINA Decubiœ .
bus, Hierusalem , Hierosolima, Helia,
JYSSIR R. issir, yssir.
JOI R.jo.
JORN Dies, diecula, hodie, meridies, pridie, perendie.
JORNADA Juger, [A. juge- rum, dieta] .
B, JOSEP V. Isop.
JOVENT juventa, setas unius juvenis ; juventus, collectio et a}tas juvenum.
JUAC R. juec, joc.
A. JUELH, B. JUEL R juelh.
A. JUGADOR, B. JUGUA- DOR R. joguador.
A. JUGUAR, B JUGAR Jocor, lancino [A. cum lanceis], ludo, luso, lusilo .
JUGLAR Thymelicus, his- trio, mimus, joculator, joculatrix, ludius, ludia.
JUGE Judex; ceusor, de mo- libus pi'oprie ; censorius ; censo- rinus .
JUJAR R. jutjar, jutgar.
A. JUNEGA, B . JUNEGUA Bucula, junix, junencula.
JUNQUIERA Juncetum, [B. bibletum] .
JUSTAS R. justa.
LAC Lacus, piscina, stagnum.
LAGH Lac; [B. lactis, pis- cium tautum].
LAYMBERT Lacertus, la-
certa, ofices, is ; lacertulus, lacer-
tula, lacertellus, lacertella, stellio.
R. lazert.
LAYRAR Latro, canum est;
JERUSALEM Salem, Hie- allatro; rugio. leonum; mugio.
^ Du Cangi^ ne cite pas d'autre exemple de ce mot.
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIX
71
bovum ; rudio, asinorum ; uncare, ursorum ; freadere, aprorum ; lin- care, lincum; iilulare, luporum; mugillare, onagrorum ; grimnire, porcorum ; quiritare, verrium ; lo- rectare, arietum ; balare, ovium ; nuclire, hircorum ; vebare, hedo- rum ; gannire, vulpium ; glatire, catulorum ; coasare, raaarum ; va- gire, leporum et pueroruni; drivo- lare, mustelarum ; pipitare, mu- rium ; [A. desticare, soricum ; hia- uire, equoriim] .
A. LAYSSA, B. LAYSSAS R. laissa.
LAYSSAR R. laissai'.
LAMBRUSGA R. labrusca.
LAMPESA R. lampeza.
A. LANSA, B. LANSSA R. lansa.
A. LANSETA, B. LANS- SETA R. lanseta,
A. LANSOL, B. LANS- SOL Linteum, linteokim, lin- teamen. R. laussol.
LAPORDA Lapa; glis, [B. itis], [A. sis], habet enim ingen- tem caulem per terram disposi- tum; philanthropes . j
A. LARGAMENT R. larga- men.
LARGUESA Largitas, [A. dapsilitas], liberalitas,[A. affluen- tia], dispendium, dispensa [A . nimia est], [B. nimis largua].
LAS Laqueus, laqueolus. R lac.
A. LAUGIAR, B. JLAU- GIER Peruis, adniissus, alipes,
celer, celerius, a, um ; celeriuscu- lus,acupedius, rapidus,velox, cur- rax, curraculus, aeripes, alacer.
LAUJARIA Velocitas, [A. proprie velorum] ; pernicitas [A. pedum proprie] ; celeritas [penna- rum] .
A. LAURIAR, B. LAU- RIER R. laurier.
LAUSAR R. lauzar.
LAUSOR R. lauzor.
A. LAVEMENT, B. LAVA- MENT R. lavament.
LAVIA R. lavias.
LECA [B. Mucipula, ubi aves vel mures decipiuntur] ; decipula [B. ubi lupi capiunturj.
A. LEGAR, B. LEGUAR Liqueo, liquo, liquor, eris,
A. LENGAGE, B. LEN- GUAJE R. lenguatge.
LENHIAR Lignarium, strues.
LENTISGLE R. lentisc.
LEON R. leo.
LESDA 1 Telonarium, de ma- rinis mercibus ; telonarium, locus ubi recipitur ; telonarius, exactor.
A. LETREIAR, B. LE- TRIER R. le trier.
A.LEULA Uva, uvula.
LEVAME R. levam.
LIA R. Ihia.
LIACAMBA Ligula.
LIACH R. liech, leit.
LIAME R. liam.
A. LIBELL, B. LIBEL Madula, madellum, miusatorium ; [A . scaphium, vas ad mingendum vel cacauduml - .
' \. Losda Le rang qu'occupe ce mot dans le ras. ne permet pas de lire auliemeul que u Lesda . » ^ Cf . s. V. «orinalh . »
72
VOCABULAIRE PROVENGAL-LATIN
B. LIBERAL vide in lare.
LIBRADOYRA Bibliotheca.
LICAR R. lecar.
LICENCIA Licencia, venia, indulgeutia.
LICHIERA Basterna.
LICITE Licitum, i ; fas ; licitns, a, um ; fastus, a, um, (R. legut).
A. LINHAGE, B. LÎN- HAJE R. liuhatge.
B. LINHOR Interlinum. LIOME R. liume, legum. LIS Licium .
A. LIYSSIU, B. LYSSÎU R, lissiu.
LISSON R. leissou.
A. LOBATERNIERA Linx, linca.
LOCHADOR R. luchador.
LONGIERA Gausape, aian- tile, manupiarium,
LOTON Electrum.
LUAC R. luec, loc
LUME R. lum.
LUNATEGUE R. lunatic.
LUS R. lutz.
LUSERNA R. lucerna, lu-
LUSIR R. luzir [zerna.
MACHAFERRE Scoria , piirgamentum cujuslibet metalli.
B, MACHOTA A. et B. Noctua, nocticoraxjuicticorax, lu- cifuga, cecuma.
MAIGRE R. magre.
MAYGRESA R. maigreza.
A. MAYON, B. MAYSON Doinus, domicilia, domuncula, lia- bitatio, sedes, [A.sedecula], sedifî- ciura, doma, domicilium, aula, re- gia, palatium, hospitium, tabula- tiim, [A. lauiena], apogeum, hy-
pogeum, geneteum, pistrinum,[A* ergasterium], ergastulum, offl- cina, fundus, [A. et pro agro ponitur et pro iufima parte cujus- libet rei; appeudix],
MAYONARi ^difico, domi- frco.
MALAUTEJAR .Egreo, le- gresco, ïogroto, infirmor.
A. MALDISANT, B. MAL- DISENT R. rnaldizen .
A. MELENCONIA, B. MA- LENCONIA R. malenconia, rnelancolia.
A. MELENCONIOS, B. MA- LENCONIOS R. malencolios, melanconios.
MALH [A. Marcus], marcu- lus, malleus, malleolus, tudes.
A. MALLOL, B. MALHOL R. malliol, maillol.
MALLON [A. Later, latereu- lus], [B. latus, laterulus],
A. MAL VAIS, B. MALVAI R. malvais .
A. MALVAYAMENS, B. MALVAYAMENT R. malvai- samen.
A. MALVAYSTAT, B. MALVESTAT R. malvestat
MANDAR Mando , mitto, misso, missito, emitto, trausmitto, amando, araeudo [A.id est longe],
MANEGUE Manubrium.
MANELHA Ansa, ausula.
MANIPOL Mauiplus, orna- mentum sinistre sacerdotis.
B. MANIPOLI [A. Monopo- lium, congregatio illicita] ; [B. manupolium] .
* B. mayoor.
VOCABULAIRE PROVENGAL-LATIN
73
MANJAR Edo, [B. epulor], comedo, comeso, crapulo, crapn- lor, jauco, [A. jaucor], vescor, convescor, evescor. mando, maa- duco, papo, obsono.
MANJASON Pruritus.
MANOL.H Manipulus, [A. merges|,
A. MANTEALL, M ANTOL, B. MANTEL R, mautel.
MANTENIR R. manfener.
MARIDADA vide in molher.
A. MARTELL, B. MAR- TELH R. martel.
A. MASELL, B. MAZEL R. iTiazell.
A. MASELL AR, B. MA- ZSLLAR R. mazellar
A. îvIASELLIAR, B. MA- ZELLIER R. mazelier.
A. MASTEGAR, B. MAS- TEGUAR R. mastegar.
MASTEGUE R. mastec.
MASTRA Pinsa, pinsuln, pis- trinum, pistiilla.
MATIN R. mati.
MATINAS Matiitinum [A. pro officio et hora] .
MSALHA Obolus, as, stips, mina .
MEYRE R meire.
MEYSSON H. meysso.
A. MEYSSONIAR, B. MEYSSONIER R. meissonier.
MEJANSIER R. mejancier.
MEJAR R. metgar.
MELON R. melo.
MELUS R. miula.
A. MANSSONEGA'. B.
MENSONEGUA R. mensonga.
A. MENSONEGIAR, B.
MESSONEGUIER R. men-
songier.
MEOLHON R. mezol.
A. MEOLLA R. meola,
MERAVILHAR R. mera- velhar, meravillar.
A. MERGADARIA, B. MERCADIERA R. mercada- ria .
A. MARCADIER, B. MERGADIER ' R. mercadier.
A. MERGENNARI, B. MERGENARI R. mercenari.
MERDA R. merga.
M E R LE T Propugnaculum (cf. R. merlar).
A. MESPRESADOR, B. MENSPRESADOR R. mes- prezaire .
A.MESPRESAR, B.MENS- PRESAR R. mesprezar.
MESSAGE Missus, i; missa, mis.saticu.s. missatica, apparitor, nuntiiis, uuntiolus, nuntia, nun- tiola, annuntius, annuntia, [A. missus, a, um ; miser, minimus serviens etiam mortuus,
A. METTRE, B. METRE Mitto, inmitto, intromitto, infero.
A. MI AU, B. MIEU R. miens .
A. MIALS, B. MIELS R. miels.
MILH R. mil, meilh .
A. MISERIGORDIA Sica, telum in bacnlo absconditum.
MOCAR Mungo, [A. mucum
' A. « Manssonega, Marcadier. u Le rang quoccupent ces mots daos l'or- dre alphabétique prouve que l'original lisait « iMenssonega, mercadier. »
7 4 VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
de naso, vel quod remaneat de A. MORVELL, B
candela], emungo.
MOYDURA Mucus, panis ; mucor, vini
A. MOYSSALA, B . MOYSS Culex, zinzala ; [A. zinzalareum canopeum] .
MOYSSON Bibio, muscio.
MOYT Mucidus .
A.MOILLER, B.MOLHER' R. molher.
MOLONAR[B. Acervo, acer- vnlo, cumulo]; [A. vide in amo- lonar] .
B. MOLOTON Globus, cu- jusque rei.
MOLSOYRA Mulctrum , mulctrale, mulcrum, mulgarium, sinum .
A.MOLZER, B. MOLSER Mulgeo.
A. MONDILHA, B. MON- DILH Acus, eris.
MONEGA Assistria.
A. MONESTIAR, B. MO- NESTIER R. monestier.
MONIMENT R. monimen.
MONTANHA Mons, monti- culus, montana, ascensus, pro- muntorium ; [A. collis, summi- tas], [B. alpis, carmelus]; R. mon- tanha.
MORGON R. morgoil.
A. MORSELL, B. MORSEL Bolus, ofFa, morsus, us ; morsellus, frustrum, frustulum. R. morsel.
MORTAYROL R. raortai- rol.
A. MORTIAR, B. MOR- TIER R. mortier.
MOR-
VEL Mucus, [B. polypus] .
MOSGA Musca,muscula, luci- peta, cynomyia , caninaest ; cinifes [A. minutissima quasi zinzala], oestrum, tabanus, azilus.
MOSCLALH Hamus. Cf. R. mosclar.
B. MOSSENNA Solia.
A. MOSTARIA, B. MOS- TARDA R. mostarda.
B. MOTASVES Multociens, nonnunquam.
MOUT Pinsus, turasus.
MOUTON R. mouto.
MOVEMENT R. mov-emen.
A. MULATIAR , R, MULA- TIER Mulio, mulius.
MURADOR Architectus, la- thomus , cementarius , lapidici- dius, lapidicida, lapicida, mu- rator.
MURET Glis, ris.
MURMURAR Murmuro , sussuro [A. in aure alicujus ad latenter dicendum].
A. MURTRIAR, B. MUR- TRIER. R. murtrier.
B. MUSAR Vagor, unde va- gus, gi.
B. NAYCENSSAOrigo.pi-o- pago, tradux.
B. NAYSSER, R. naisser.
B. NARRA Narris, foramen nasi; interfinium, médium inter ea ; pirula, est extremitas narris.
B. NATIVITAT Natale, sanctorum obitus ; nativitas, na- talicium , natiira, natus, us ; or- tus, us.
' S. V. « femena «, on trouve les deux formes B «molher, Amollier.') R. n'a pas la forme « mollier. »
VOCABULAIRE PROVENCAL-LATIN
75
B. NAUSANassa. B. NAVEGAR Lego, navigo. B. NAVETA Pavula, radius textoris .
B. NEGACION Negatio, infi- tiatio, abjnratio, abnegatio.
B. NEGAR Nego, abnego, denego, abjuro, perjiiro, iniStior, inficeor. deficeor.
B. NEGREQAR R. negre- jar.
B. NEGRESSA Nigredo, tae- tritudo, ateramen, limitas, livor.
B. NEGUN LUECH Nus- quam, nuspiam.
B. NEGUN TEMPS Nus- quara.
B. NEP Nepos, fratruus, fra- ti'Lialis, sobrinus, soi'orius,
B. NSRTA Nerta, murtum.
B. NERTAS Murtoriiim.
B. NESSAFratrua, tVatrnalis, sobrina, sororia.
B. NEULA Nebula, ex flore farinae et aqua ; colerida.
B. NIERA hic piilex.
B. NO ARA R. nora.
B. NOBLESA R. noblessa.
B. NOSCLA Spinther, spia- therculum, monile, fibula, stucula.
B. NOSE Nux, nucula, nuci- cula.
B. NOSENT Nocens ', nocuus.
B. NOSER R. nozer.
B. NOTA Sccda, cedula, no- ta, notula, notella ; protocollum, liber in quo sunt notae.
B. NUACH R. nuech.
B. OAS Os, ossis ; ossulum, ossiculum,cartilago,legia. R. os.
B. OBEDIENT Obediens,ob- sequens, promis.
B. OBESIR R. obezir.
B. OCGISION Clades, clade- cula.
B. OGUAR Remigo.
B. OGUIAR Remex.
B. OLÎAR R. olier.
B. OLIVA Oliva, olearium.
B. OL.IVIAR Oliva, oleaster. R olivier.
B. OME Homo, homuncio, ho- munculus, homullulus, vir, aga- mus, anthropos, encaris, lepi- dus, démo, terrigena, microcos- mus, acramus, abbatus, mulie-
B. NOYRIMENT R. Noy- rarius. R. om.
rimen.
R. NOYRIR Nutrio, nutrito, duco, educo, alo.
B. NOLI R. naulage.
B. NOMAR R. nomnar.
B. NOMBRAR Numéro, con- numero, taxo, contaxo,praetaxo, computo.
B. NONSABENT Inscius, ignarus, inscieus, nonsciens.
B. NOS Nodus, nodulus, con- dylus. R. not.
B. OMIGIDA Homicida, pa- rida, patricida.
B. OMICIDI Homicidium, pa- tricidium.
B. ONGUENT R. onguen.
B. ONZ Endecas, undecim.
B. ORACION R. oration.
B. ORB R. orbs.
B. ORBESA Caecitas, orbi- tas.
B. ORDI Hordeura, hordio- lum, mif^rma.
' Ms. «Noscut, Noscens ».
7 6 VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
B. ORFANELH R. orfe.
B. ORGUENAS Organum, alium.
B. ORINALH Madula, ma- dellum , minsaiorium , urinale,
urinalis, urinarium'. B. ORLE Limbum. B. ORNAMENT Epiphia, scema, ornamentiirn.
B. ORNAR Orno, paro, ap- ; colo, is ; redimo. ORRE R. orres. ORRESAR R. oirezar. ORRI Horreum, grana-
paro B. B. B,
rium
B. OSSIN Thinus, i.
B. OSTE Hospes, hospita.
B. PAGEMA R. pagina.
B. PAYRASTRE R. pai- rastre.
B. PAYRIN R. payri.
B. PAYROL R. pairoi.
B. PAYSSER R. paiscer.
PAYSSON R. paichio.
A. PALEFRENB. PALA- FREN R. palafre.
A. PALEISSAT, B. PA- LISSAT Vallum.
PALET Discus, [B. paletus].
PALLESE R. pâlies.
PALMA Palma, [A, manus extensa]; palmula, [A. dimin ; palmula, etiam dicitur extrema latitude et ima parsgubernaculi]; sola, hir, vola, [B. manus] .
PALMADOYRA Palmato - rium, anguilla, scutica.
A. PALUM, B. PALUN R.
PAMPA R. pampol. [palus. A. PANATIERA, B. PA-
NATIER Paneta, panicea, panifex, panifica.
A. PANSIERA, B. PAN-
CIERA Lorica, squama. PANTAYS2 Somnium, PAON R. pao.
B. PAONA A. et B. Pava, [B, pavona].
PAORAVER Paveo, formi- do, metuo, timeo, trepido.
PAORFAR Terreo, [B. abs- terreo].
PAPIAR3 R. papier. PARAMENT Stramentum , [A. quo lectus praeparatur]; pa- ramentum.
A. PARANTAT, B. PA- RENT AT R. parentat. PARET Paries , parie tulus forma tum, [A. formatium], parie- tina sine tecto [A. et habitato= ribus ; maceria qua vinea claudi- tur]; pellicula qua puer involvi- tur in utero matris.
PARGAMIN R. pargami. A. PALLARS B. PARLAR Loquor, alloquor, eloquor, for, fa- bello, affor, effor praefor, famino, [A. effamino]; cornicor, ["A. inu- tiliter loqui; corniculor, [A. id.]; garrio [ A qui multum turpiter]; dissero [A. sapienter]; blatero [A. stulte, secundum Papiam]; ordior, [B. exordior].
' Cf. s. V. Libell. - A: Pontays, pontaysar.
^ Les deux mss. ont ici « papiar». Mais. B a «papier», au début de la lettre P. 11 est seul à donner les premiers mots de cette lettre. -* Mauvaise leçon de A.
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN B. PARLIER
77
PARLIAR
R. parlier.
PARPALHON R. parpaillo.
PARPELLA Palpebra, si- nus, ciliiim. R. palpela.
A. PARAFFI, B. PARAFI R. paragraifo.
PAS R. patz.
PASQUIAR Farrago, [ B. pascium].
PASSION R. passio.
PASTIS Pastillus, [A. parvus cibns ex pasta iibi piscis vel caro includitur]; [B. pasta].
PATEJAR Paciscor, pan go.
PAUC Paucus, perpaucus, qiiampancus, [B. modicus].
A. PAUQUESSA, B. PAU- QUESA R. pauqueza.
PAUSAR Pono , appono , prostituo [A. pro pretio, meretri- cum est].
PAVALHON Papilio, cadnr- cum, tensorium, tentorium, ten- da, tabernaculum, [A. castra]. R. pavalho.
PEADA Peda, vestigium, ta- lassus [A. in luto].'
A. PECOLH, B. PEOLH Pe- diculus [A. qui sustinet fructum ad ramum].
B. PEDAS Subucula.
A. PEGAR, B. PEGUAR R. pegar.
A. PEYRIAR vide in mura- dor.
A. PEYRIERA R. peiriera.
A. PELL Scortes, arietis tantum, aluta cordoam ; pellis, pellicula, vellus ; stera qua puer
in utero involvitur; secunda, quia sequitur puerum ; maceria, ne- bris .
A. PELLISSIAR R. pclli- cier.
A. PEL.VENHA Cortex, li- ber, corticulus, corticellus, pe- rissima.
A. PENCHENILR. penche- nilh.
A. PENCHINARR. penche- nar.
A. PENDRE Pendeo, suppli- ciiim patiens ; pendo, supplicium dans ; penso.
A. PENHEYRE R. pe- nheire.
A . PENNA R. pena.
A. PENNECAR Dormito, soninio, somnito.
A. PENNIAR Atramentum, atramentariolnm .
A. PEOLH R. peoill.
A. PER AVENTURA Fors, forsan, forte, foi'tassis, fovtasse.
A. PERDIS R. perditz.
A. PEREOS R. perezos.
A. PERESA R. pereza.
A. PERES AR Pigreo, pigri- tor.
A . PERFOSSAR. B. PER- FORSAR R. perforsar.
PERIAR R. perier.
PERILHAR Naufragoi', pé- ricliter.
A. PERJURARi, B. PER JUR R. perjur.
A.PERLONGAR. B. PER- LONGUAR R. perlongar.
PERMUDAR R. permutai-.
* Mauvaise leçon amenée probablement par le mot qui suit « perjurar » verbe.
7R
VOCABULAIRE PROVENHAL-LATIN
B. PIETZ
PERQUE Cur, quare, qua- mobrem, ob quod, propter quod. R. s. V. per.
A. PERSEVERENSA, B. PERSEVERANSSA R. per- severansa.
A. PERSEVERENT, B. PERSEVERANT Pertinax , pei-severans, induratus, obstina- tus.
A. PERTEGA, B. PERTE - GUA Trudes, contus, [ B. per- tica].
PERTOT Ubique, passim. PES Videiafays. Moles, pon- do, massa. R. pes.
B. PESA Lamina plumbi, lama ferri.
PESAR Piget, [B. gravoj. R. pezar.
A. PESELLIARi, B. PE- SILHIAR Cardo. R. pezilhar.
PESOL Pisa.
PETEJAR Pedo, is ; bom- bizo.
PETIER Pedo, nis.
PETICION R. peticio, péti- tion.
B. PETIT A. et B. Parvus, parvulus, pusillus, paulus, pau- lulus, pauxillus, exiguus, sesil- lus, pullus, pupus, tancillus, [B. pauciens, paucus, pauculus, modi- cus].
PIENCHE R. penche. PIETAT Pietas, eusebia, the- osebia.
A. PIESZ, B. PIETZ R.
piech, peit.
PIYSSAR R. pissar.
B. PINHOL R. pinhos. PISON Pilus, pistellus, [B.
tribulumj, pistellum , pistillus, pistillum
PIETAR Pindo, pinso. R. pizar.
A PLACH, B. PLAYT R. plach, plait,
PLAYDEJAR R. plaidejar.
PLiANON Leviga, scobs.
PLANTA Planta, plantula, plantarium, virgultum , ramus, [A. virga].
B. PLANTA YRE Plantago, arnaglossa. R. plantage.
PLASENT Placens, [B. pla- cidus].
PLASER R. plazer.
PLEGADURA Flesura,flexu' ositas, curvitas, flexibilitas.
A.PLEGAR,B. PLEGUAR R. plegar.
PLOROS Funereus, funes- tus, funebris, luctuosus, flebilis, plorosus. R. ploros.
PLUEYA R. plueia.
PLUMB R. plomb.
POAYRE Antlia, situla, rota, austrum, mergus , hauritorium, hausorium.
POAR R. pozar.
PODADOYRA R. podadoira.
A. PODAROS, B. PODE- ROS2 R. poderos.
1 A. Poselliariar. Le copisle a répété par inadvertance les trois dernières lettres du mot.
- A et B ont le subst. «poder». Dans l'original, le verbe devait être aussi (.poder », mais probablement d'une lecture difficile, car A lit « podir » et B « podi » .
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
79
A.POYREDESA, B.POYRI-
DURALabes, labecula, piitredo, sordes, [A. scoria metallorum et aliarum rerum], livio, pus, tabès, tabecula, sanies, caria, caries [A. lignorum]; marcor, marcidi- tas [A.florum], flaccor'.
POLYEYA Carchesia [A . in sumiïiitatemali], trochea [A. quod rotas habeat], girgillus [A. in pu- teis], haustra, haustrum.
POLPA Pulpa, pulpula.
POLS Tempus. cf. R. pois.
A. POMESA, B. POMSER Pumex, pumicellus, pumiculus.
POMIAR R. pomier.
PONCH Punctus, pimctiim, centrum, centro in medio circuli vel alterius rei.
A. PONCHAR, B. PUN- CHAR Puiigo, puncto.
vV.PONGHER, B.PONHER Piingo, pungito. R. ponher.
A. PONCHOR Punctorium. R. ponchor.
PONH vide in man ; puguus, pugillus.
A.POPELL, B. POPEL Pa- pila, quod eam infans quasi papet lac suggendo.
A. POUPULAR. B. PO- PULAR Popularis, laycus, ex- traneus, infans.
PORC Porcus, porcinus, a, um ; porculus, porcellus, porca, porcula, porcella, succulus, suc- cula, [A. depubis], cicurus, aper, verres, nefrendus, apercuculus
majalis, nefrendis, sus, suculns, sucula,
A. PORC ARIA, B. POR- QUARIA Suarium [A, ubi sues stant"]; grex [A. multitndosuum et aliorum minutorum], [B. générale est].
B. PORQUIAR2 Porcarius, i; subulcus. i; porcinus, a, um ; suinus, a, um ; suillus, a, um.
A. PORGE, B. PORSER Porrigo, is [A. procul extendere].
PORRE R. porr, poyre.
PORTEGUE Porticus, vesti- bulum ubi sedes sunt.
PORTIAR R. portier.
A. POS, B. POUS R. potz, poutz.
B. POSDEMAN Perendie^, posteras.
POSSA Mamma, mala, ma- milla, uber, [B. papilla-*}.
A. POSSESSIR, B. POCE- SIR R. possezir.
A. POSSIL, B. PORSIL Hara, suarium.
POUDRAGUA Podagra [A. pedum]; chiragra [A. manuum].
A. POUDRAGOS, B. POU- DRAGUOS Podagricus.
POUSE Pollex, allux.
PREDIC ATORI Aualogium , pulpitum.
A. PREGONN, B. PREGON Profundus, imus (R. preon).
PREGONNESSA Profuudi- tas, abyssus. [prezicar.
, PRE YC AR R . predicar ,
' Mss. flactor; à l'art, suivant «poyrir d «flactere» pour « flaccere'>.
2 A Porcaria.
3 B. Peremdine. ^ B. Papina.
80
VOCABULAIRE PROVENHAL-LATIN
PREMIAR R. premier. A. PREMIARAMENS '
R. premieramen. PRENS R. prenh, pren. A. PREYONIER, B. PRE-
ONIER R. preyo, preisouier, prezonier.
PREOR Coagulum lactis [A. illa pellicula quo lac coagulatur].
PRES R. pretz.
PRESAR3 prezar.
A. PRESUMPCIOS, B. PRESUMPTUOS Temerarius, audax non timet; B.Presumptuo- sus. R. presomptuos.
PRIVADA Latrina, forica, cloaca, privata, spidromum, hy- podromus [A locus post domum secretiis ad requisita naturae.
PROBAYA R. probage.
PROBAYNAR, R. Pio- baionar.
PROBENC Propinquus, proxi- mus, proptius, propinquitas, pro- pinquaneus.
A. PROBENCAR, B. PRO BENQUAR Propinquo, appro- pinquo, proximo, apnroximo, pro- pio, [A appi'opio].
PROCSSIR R. iirocezir.
PROFETA Propheta, vates, sybilla, prophetissa.
A. PROPHETIZAR, B. PROFETISAR R. piophetizar.
PROFIACH R. profieg.
PROFICHAR Prosum, pro- ficio, secundo, prosperoi-.
PROYAR Prorata.
PRO LEGUE R. prolec, pro- logue.
PROSPERAR Prospérer, se- cundo.
A. PROTHOCOLL, B. PROTOCOLL R. prothcolle.
PROVENT Proventus, abun- dancia.
PRUNIERA R. prunier.
PUDENT Putidus, fetidus, fetulentus, olidus , putulentus, spurcus.
PUMENT Nectar, [B. nec- tare] .
PUNIR Punio, multo, plecto, ulciscor.
PUPADA Pupa, pupula, [B. popina , oscillum etiam ludus quem faciunt puellae cum po- pina].
A. PURGAR, B. PUR GUAR R. purgar.
PUTAN R. putana.
PUTANIAR R. putanier.
QUASERN R. cazern,qadern.
A. QUATORZE, B. QUA- TORSE R. quatorze.
QUESTIO.NT Questio, questi- uncula, lis, controversia.
QUITARRA Cithara, [ B. lyi'a]. R. guitara.
RACA Acinarium.
A. RAYIM, B. RAYM R. rasim.
RAYS R. raitz.
RAMPEGOLH Arpax, lu- pus, canicula, uncus, uncinus,
RANGE R. rauc^î.
' B. PerniiarameDs. - B. Presa.
•■* Noire vocabulaire distingue entre » ranc» qui signifie seulement « boi- teux » et «rance», qui n'a que le sens du français (^ rance».
VOCABULAIRE PROVP:nCAL-LATIN
81
RANCETAT Rancor [A. pu- tredo ex vetustate carnis].
RANCOR Rancor.
A. RASYM R. rasim'.
RASOYRA Hostorium, lig-- mim quod super mensuram duci- tur ut snperfluum moveatur.
RASON R. raso.
RASOR Novacula [ cpiod in- novet faciem, et instrumentum quo pergamena raduntur]; i)ilum, rasorium, rasoriolum.
A. RASTELL, B. RASTEL Rastrum.
RATA Mus, mnsculus, sorex, soriculus.
RATELLA R. râtela.
A. RATIERA, B. RATIA- RA R. rateira.
RAUMAS Reuma, [A. et ma- ris tempestuosa inundatio].
A. RAUSTIR, B. RASTIR R. raustir.
B. RAUSTIDA Turrestina, turuuda.
B. REBUSAR Hebeto, dé- tériorer. Cf. R. rebuzar.
B. RECASTENAR Expro- bro, objecto, sanno, subsanno. R. recastinar.
RECORDANT Memor.
RECREAR Recreo, reficio, fi'igero, refrigero.
A. RECUBRIR, B. REÇU BIROcco.
REDAELE Rotabulum.
A. REDIAR, B. REDIER R. redier.
A. REDONN, B. REDON R. redon.
REDONNESA R. redoneza.
REFEMER Redimo.
A. REGA, B. REGUA R.
rega.
A. REGNAS, B. REG ^A R. régna.
A. RELOGE, B. RELOGI
R. reloge.
REMIACONILH Asparagus, [ B. spargium].
REMOGAR Remulco, as.
A. RENDIAR, B. REN- DIER Publicauus, [A. conduc- tor reruni publicarum vel vecti- galium exactores], firmarius R. rendier.
A. REPENRE, B. RE- PENDRE R.repenre, reprendre.
A. RESPLENDENT, B. RESPLANDENT Fulgidus, praefulgidus, [A. quamfulgidus], splendidus,rutilus, perspicax, ful- gorus.
A. RESSIGUIR, B. RESI- GUIR Occo, semina terra? ope- rire.
A. RESSUSGITAR, B. RESSUCITAR Resurgo, re- suscito.
RESTOBLE R. restolh.
B. REVELADOR Delator.
A. RESVELHAR, B RE VELHAR R. revelhar.
B. RIALME R. reaime. RIBAGE Ripatum tributum. RIGOR R. rigor.
A. REGOTIARf B. RIGO- TIER Calamistrum, reticulum.
RIS Risus, rictus [A. in bes- tiis]. R. ris.
A. ROYLH R. roill.
A. ROMESA Romnus, frutex
' Cf. lU'ayim ».
82
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
A. RONCAR Sterto, resono.
A. RONRONS R. ronho.
A. ROSA* R. ros, rosal, ro- sada.
A. ROSSIN R. rossi, roncin.
A. ROT Fractus, fressus.
A. ROTAR- Ructo, eructo, eructuo.
A. ROVER Fagus, querciis. Cf. R. roire, roure,
A. ROVIERA Quercetum.
A. RUDI Rudis, indoctus et novus. Cf. R. rude.
A. RUGIR Rugio, leonumest; gluvio, porcorum.
A. RUISSA Milvus.
A. SABENT R. sabeu.
A. SABONR. sabo.
A. SADOLL R. sadol.
A. SADOLLESA R. sado- leza.
A. SAGRAMENT R. sacra- ment, sagraraen.
A. SAGREFIAR R. sacri- flar.
A. SAGREFISI R. sagrifizi, sacrifici.
A. SAYN R. sain.
A. SALSISSA Salsicia, hir- na, hirnula, lucanica, tucetum.
A, SANG Sanguis, cruor; menstruum, superfiuus mulieris. R. sanc.
A. SAPTA R. sapte.
A. [SARCIDURA Sarcimen, sarcimentum, sarcitura.
A. SARDINA R. sarda.
A. SARTAYA R. sarta.
A. SARTORESSA Sartrix.
A. SATISFAGION R. satis- factio.
SAUMADIAR [A. sagma- riiis], [B. saginarius].
B. SAURENGUA SepuUa- tum, ti.
B. SAURENGUAR Sepullo, as.
SAUSER R. saiize.
A. SAUSERODA, B. SAU- SEDA R, sauzeda.
SAUTAR Salio [ A. coire brutorurnj; salto, mico.
A. SAVISA, B. SAVIESA R. saviza, savieza,
SBAIT R. esbait.
SCALA Pons [A. galerœ est] ; scala.
SCALFAR R. escalfar.
SCALIAR R. escalier.
SGALME [A. Scalmus], [B. scalinus].
SCALON R. scalo.
SGALPRE R. scapeL
SGAMPAR Dilapido , sipo [A. proprie escam gallinis]; dissipo, spargo, fundo, aspergo, dispergo.
A. SGANDAL, B. SGAN- DOL R. escandol.
A. SGANDALIZAR, B. SCANDALISAR R. escandali- zar.
SGANHA Alabrum, alibrum. malaxa.
SGAPAR R. escapar.
B.SGAQUIER R.escaquier.
1 Le msc. a u rasa»; l'ordre alphabétique exige «rosa»; ce mot est entre «rosier» et «rossin».
2 Le ms. a: « ratar » pour a rotar», qu'exige l'ordre alphabétique, cf. Raynouard, s, v. h rot».
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN 8 3
SCUSAR R. escusar. SCUT K. escul. SEBELIDOR Sepultoi', hu- mator, polictor, polinctor, busta- rius.
SEBOUTURA 2 R. sebultura. SEGGAR R. secar. SEGUELH R. seguel. SEYTRE Falcarius, faeni- seca.
SELLIER R. selers. SEMBLANT Similis. SEMENSSA R. semensa. SEMOLA Similago. SENDAT Bombicinuui , siu- do, olosericum.
SENEQUIAR Senisterus, mantinus.
SENHAL Signum, nota, stig- ma, monstrum, portentum, pro- digiimi, osteutum.
SENHALIER Registrum. SENS Sensus, us. SENSAL Proseneta. SENTENA R. sentina. SERGAR R. cercar. SERENA Apistra, avis viri- dis coloris apesedens ; merops, idem.
SERRA Serra, serrula, faix, falcicLila.
SERRAR Serro, serra se- care.
SESELHA R. cezelha. SESER R. sezer. SESTIAR R. sestier. SFASSARR. esfassar. SGOTAR R. esgotar. SIBLET Sibulus.
SCARPIR Carmino. R. es- car[)ir.
B. SGASSA Loripeda. B. SGASSIER R. escassier. SGAUMA Squama [A. pis- cium, serpentumetloricœ]; squa- mula
SGLAU R. esclau. SCOBA R. escoba. SCOBAR R, escobar. SCOBILHAi R. escobilha. SCOLA R. escola SCOLORIT R. escolorit. SCONDRE R. escondre. SCONDUDAMENS R. es- condudamen.
SGORCHAR Contrahere, de- ciu'tare. SCRIMA R. escrima SGRIMAYR Gladio, palaes- trino.
SCRIMAR Gladiator, palaes- trinator.
SGRIVAN R. escrivan. SGROULA Scrofula . SGUDELLA R. escudella. SCUDELLIER Scntella- rium.
SCULPIR R. esculpir. SGUMA R. escuma. SCUMAR R. escumar, SCUMENEGUAR R. escu menegar.
SGUPIENHA Screa, spu tum, pituita.
SGUPIR R. escupir. SCUR R. escur. SGURSETAT R. escursetat SGURSIR R, escm-zir.
' Le ms. A finit au mot « scobar». Les mots qui suivent ne se trouvent donc que dans B. - Ms. Soboutura.
84
VOCABULAIRE PROVENCAL-LATIN
SICILIA Sicilia, Trinaciia, Triquetra.
SIENCIA R. sciensa. SILVESTRE Silvestris, sil- SIME Suberies. [vester.
SIMPHONIA Sambuca. R. sinphonia.
SIPIA R. sepia. SPAUSAR R. expauzar. SPECESIR Denso, denseo, spisso. SPELLUNCA R. spelunca. SPERANSA R. esperansa. SPERAR R. esperar. SPERDUT R. esperdut. SPERIT Spiritus, angélus, flatus, anima.
SPERON R. espero. SPES R. espes. SPIGUA R. espiga. SPINA R. espina. SPINOS R. espinos. SPIRARR. espirar. SPITAL R. espital. SPIUT R. espieut. SPLICAR Vide in spausar. R. explicar.
SPOAL Panus, panulus, can- nellus.
SPONDA R. esponda. SPONGUAR. sponzia. SPONHAT Maucus, pugno- captus.
SPOSADA Nympha, sponsa, nuba.
SQUERN R. esqueru. SQUILANCIER Guturnia. SQUISSAR Premo, apprimo, comprimo , deprimo, opprimo , supprimo, presso, pressito. SQUIVAR R. esquivar.
STABLE R. astable.
STANH R. estanh.
STARENPANSA Vide in callar.
STENDRE R. estendre.
STENHER R. estenher.
STEVA Stiva.
STIMAR Vide in estimai- .
STIU R. estiu.
STIVAL Ocrea, osa, osula.
STOL R. estol.
STOLA R. estola.
STOMAC R. estomac.
STORDIT Attonitas.
STORNUT R. estomut.
STRAM Stramen.
STRANGIER R. estrangier.
STRANGOLAR R. stran- glar, estrangolar.
STRARIA Storia, storiola.
STRASS AR R. estrassar.
STRECH R. estrech.
STRELHA Strigilis, strilh.i.
STRELHAR R. estrilhar.
STRENA Strena , streuula, félicita tio.
STRENAR Felicito, fellito, streno.
STRENHER R, estrenher. STRIU R. estrieu. STROP Strupus. STRUCH Structus, provec- STUDI R. estudi. [tus.
STUDIAR R. estudiar. SUAGRA R. suegra. SUAGRE R. suegi-e. SUAVIAR R. suauzar. SUME Simus. SUPLICAR R. supplicar. SURROGAR Vide in soste- nir ' .
1 Ce mot ne se trouve pas dans notre ms. Cf, R. soslener.
VOCABULAIRE PROVENCAL-LATIN
SUSAR R. suzar.
SUSSAR R. succai",
TACON Suplantarium, sarta- copum, suplantarius, sartacopiis.
TAYSSON Taxus, melota, melo.
TALENT R. talen.
TALON R. talo.
TAMARIS R. tamarisc.
TAMBOR R. tanbor.
TAMISAR Cetacio, actami- no, tarantatariso.
TAULAS Aléa, ludu s est; aleola, alearium, aleatorium.
TAULAT Tabulatum, quod ex tabulis constat.
TAULONS Tripos, quod ta- bulam subtus régnât.
TAVERNIERA Tabernaria, meritoria, ganearia, caupona.
TEBESE R. tebeza, tebezeza, tebe.
TEYSSEYR R. teisseire.
TEYSSEYRIS Textrix.
TELAYRON Collion, li ; in- subulus.
TELIAR R. telier.
TEMPE Tympanum.
TEMPLA Timpus.
TEMPLADA Tympana.
TEMPRA Villum, vina,vapa.
TEMPRAR Limphor, limpho, modero.
TEMPRAT Limphatus, mo- deratus, temperatus, modestiis.
TENDILHA Tendicula, ten- ticula, laquetismus.
TENENT R. tenen, s. v. te-
TESIN Tisis. [ner.
TESOYRA R. tosoyra.
TSSSOR R. tersor.
TEST Textus, liber sine ali- quali expositione.
TESTARDARIA Assefallia.
TIBLA Tiulla, tibia.
TYEYSSER R. teysser.
TIRANN R. tiran.
TOALHOLA Tagilla,faciter- gium.
TOARA Eruca, tora.
TOART Simus, proprie qui nasum habet recurvum.
TORCACUL Anutergium .
TORDERATurtur.
TORN Girgillus , devoluto- rium.
TORN Tornus, girrus, gir- rum.
TORNET Trochus, torperil- lus, turbus.
TORRACHA Spécula.
TORTA Torta, tortula.
TRABUC Fundibolus, librilla, tormentum.
TRAYRE R. traire,
TRAYVEL Forcipolex.
TRASCRIURE R. traiis- criure .
TRAVELLA R. travel.
TRAVELLAR R. travelhai-. TRAVERS Trausversus , praeposterus.
TREMOLARi Horreo, tode- re, tremeo, tremesco, contremes- co, labo, titubo, titillo, tremulo, vacillo, trepido.
TRENNA Trica .
TRENON Trophium.
TRIPA Omasus, veuticulus, ozimum, tripa, melpha.
TRISSAT Trictus, detric- tus, contrictus, fessus.
' -Vis. : ïremeldi'.
86
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
TRISSON Vide in pison.
TRIST Aeger, aegrotus, tris- tis, subtristis, maestus. maereus, merens, tetricus, biliosus, atitus, atidiosus (sic).
TROAS Trossus, caulis. R. tros.
TROMBADOR R. tiompa- dor.
TROMBAR R. trompar.
TRONC * Ticio ; torris , li- gnum extinctum vel dum ardet. R. tizo.
TROSSEL Involiciura^.
TROSSELLAR Involutuo.
TROTIAR R. trotier.
TRUALH R. trueill.
TRUIA R. trueia.
TRUFFA R. trufa.
TUA R. tu tel a.
TUEYS ïaxus, arbor est et animaL
TUEYSSEGUE R. tueissec.
TURMENT R. torment, tur- men.
UBAC Brumaligium.
UBRI R. ibre, ybii
UBRIETAT Ebi'ietas, ebrio- sitas, temuleutia, vinoleutia.
UFIGI R. offici.
UYSIARA Jauua, aditus.
VACCABONT R. vagabon.
VAGCAR Vacco, insisto, cesso.
VACGARIA Polia, armen- tum.
VAQUEJAR Vagor, perva-
gor, girovagor, palo.
VAYLH Ovile, caula.
VAYROLA Lentigo, leuti- cula, cesia.
VAYROLOS Lentiginosus , cesius.
VAYSSEL R. vaissel.
VAYSSELLA R. vaysela.
VALOR Valor, potentia, vi- gor, sanitas.
VANAYRE Curifrugiator.
VANN Vannus, curifrugiurn.
VAQUARIA Vaquaria. R. vaqueira.
VAQUIAR R. vaquier.
VARAR Tituboy abo, vaxillo.
VARI R. vair.
VARRI Promptuarium.
VEDEL Vitulus, vitula.
VEYR R. veyre.
VELEJAR Velificor.
VELH Vélum, monialium est ; linteum, redimiculum, péplum.
VEL.HANT Pernox, vigilis, vigilans, vigil. pervigil.
VELiHAS Decubiae , excu- biae, vigiliae.
VENDEYRIS Venditiix, dis- tractrix, alienatrix, pemiutatrix.
VENDICION R. vendition.
VERAMENS R. veramen.
VERCAYRAR Doto,
VERCANT Vimen, virga.
VERDEJAR Vireo, viresco, floreo.
VERDESCA Spécula.
VERGENITAT R. verge-
1 Ce mot est placé dans le ms. entre «timon» et «tirann«. Peul-êlre faut-il lire « tisonc » .
2 Le mot «trossel» vient après «trotiar», et la disposition des ligues est telle qu'il paraît traduit par « succussalura. »
^ -Ms. Tulubo.
VOCABULAIRE PROVENÇAL-LATIN
87
netat, verginitat.
VERGIER Viridarium, virc- tiim, virgultum.
VERGONHOS Piulens, pu- dorosus, verecundus. pudibimdus, frontosus, impudicus, effrons.
VERGUA Vii'ga, virgula, vir- gimcula, scorpio, flagrum, flagel- him, frutex.
VERIN R. veri,
VERME R. verm. [Iheza.
VERMELHESA R. verme-
VERMELHON R. verme- Iho, vermeillon.
VERQUIARA R. verquiera.
VERRE R. ver, verrat.
VERRUGA Verruca , por- runi. Cf. R. verruga.
VERSIFICAR R. versifiar.
VESER R. vezer.
VESIBOL Runco, falcastriini.
VESIN, R vezin.
VESINANSA R. vezinat, vesiage.
VESPIAR Vesparium.
VESSA Vicia.
VESSAR Redundo, as.
VEUSA R. veuva, vezoa.
VIACH R. vieg.
VILHESA R. velheza.
VILMES » R. vilmen.
VINAYGRE R. viiiagre.
VINAYGRIARA Acetabu- liim, acetarium.
VINASSA Viuacium, vinacia.
VINHA Vinea, machina, vi- neola, viuetum.
VIROL.ET Gyraculum.
Vise Yisus, us; viscum, glu- ten. R. vesc.
ABREVIATIONS
adj. adjectif.
cf. comparez.
m. substantif masculiu.
msc.mss. leçon du ou des manuscrits.
R. Raynouard : Lexique roman'^ .
s. substantif.
s. V. sub verbo.
V. voir.
? lecture douteuse.
Ou a mis entre [ ] ce qui est douné par un seul msc. ; ainsi [A....| si- gnifie que les mots placés entre cro- chets ne se trouvent que dans le msc. A. Ce qui n'est pas entre cro- chets est commun à A et à B. Dans
la liste des mots provençaux nous n'avons pas fait usage des [ ].
Nota. — Nous avons conservé l'or- thographe de nos mss. pour les mois provençaux. Dans l'ordre alphabéti- que nous n'avons pas distingué// et i.
Les mots latins sont ramenés à l'orthographe la plus usuelle, à moins que l'orthographe du mss. ne pré- sente quelque intérêt.
Nous ne nous sommes pas astreint à mentionner dans les notes, des formes aussi incorrectes que maco pour wado (s. v. aucire.)
* Probablement erreur du copiste, pour vilmens.
2 Par exemple : Apiar R. Apiev signifie que nos mss. donnent la forme Apiar et Raynouard Apier,
Lorsqu'un mot se trouve dans R. et dans nos mss., mais qu'il a dans les mss. des sens inconnus à R , nous donnons toutes les acceptions des mss.
FRAGMENT D'UN CHANSONNIER PROVENÇAL
Le fragment qui fait l'objet de la présente publication est un feuillet double de parchemin, qui servait de couverture à un registre du XVIle siècle, et que notre confrère, M. Pierre Vidal, bibliothé- caire de la ville de Perpignan, a découvert en faisant l'inventaire des papiers de M. Chauvet Devy, notaire à Saint-Paul de Fenouillet (Py- rénées-Orien taies) .
Ce feuillet n'occupait pas le milieu d'un cahier, aussi y a-t-il une lacune, de deux folios au moins, entre les deux parties qui le cons- tituent.
Le ms. d'où il provient était un chansonnier provençal, dont la perte est d'autant plus regrettable qu'il devait être assez volumineux et qu'il présentait une disposition qui ne se remarque dans aucun de ceux qui nous restent.
Le feuillet subsistant appartient tout entier à la section du m^. qui concernait Gaucelm Faidit. 11 renferme :
Dans sa première moitié :
1° La fin delà 7~a:o de Tant ai sufert lonjamen gveu afan;
2» La razo entière de No m'alegra chans ni critz ;
3° r^e commencement (un tiers environ) de la razo de Si anc nuls hom per aver fin coratge.
Dans sa deuxième moitié :
1° La chanson Mont a poignat amors en mi clelir, sauf le pre- mier couplet en entier et les sept premiers vers du second ' ;
2° La chanson Chant e déport, joi, domnei e solatz 2 ;
3° Le premier couplet, moins le dernier vers et la seconde moitié du précédent, de la chanson Si anc nuls hom per aver fin coratge.
En tête de ces deux dernières chansons sont inscrits les n°^ d'or- dre 247 et 248. De ces chiffres, si l'on considère en même temps le rang assigné aux chansons de Gaucelm Faidit dans les chansonniers que nous possédons, on peut légitimement induire que le ms. dont notre fragment a fait partie ne devait pas contenir moins de sept à
' La tornade manque.
^ -Manque la tornade et les deux derniers ver? du dern'er couple'..
FRAGMENT d'uN CHANSONNIER PVOVENÇAL 89
huit cents pièces ', sans compter les biographies. Il eût ainsi dépassé en importance le ms. A du Vatican et égalé peut-être les mss. 1 et K de Paris.
Ce ms. présentait, ai-je dit, une disposition qui ne se retrouve dans aucun de ceux qui nous restent. Cette disposition, que la place des trois razos, partiellement conservées, permet de reconnaître, consistait en ceci : que la biographie de chaque troubadour, placée au devant de ses poésies , comme dans les mss. A,B, I, K, y était suivie immédiatement des razos afférentes à telle ou telle pièce. Or, dans les mss. qui nous restent, ou bien les razos sont séparées des bio- graphies proprement dites, et chacune est placée en tête de la pièce qu'elle concerne (c'est le cas de 1, K, N^J; ou bien elles suivent im- médiatement les biographies, mais alors elles occupent avec celles-ci une section spéciale dans les mss. C'est le cas de E, P, R. Je ren- voie, pour plus de détails, à mon édition des Biographies des Trou- badours, p. 5.
Chaque page de notre fragment mesure en hauteur 0,27 cent., en largeur 0,20 cent. ; mais les marges en ont été visiblement rognées. Aussi n'y a-t-il plus aucune trace de foliotation.
Les pages sont à deux colonnes, de 34 lignes chacune, ayant en hauteur 176 millimètres et 60 à 65 en largeur.
Les vers sont écrits à longues lignes, comme de la prose, et sépa- rés seulement par un point. Les blancs qu'on a ménagés entre eux, dans la présente impression, pour permettre au lecteur de les distin- guer plus facilement, n'existent pas dans le ms.
Chaquepièce et chaque ra:o commencent par une majuscule, de la hauteur de deux lignes, tour à tour rouge et bleue, ornée d'arabesques alternativement bleues et rouges.
La lettre initiale du deuxième couplet de chaque chanson et des suivants est aussi une majuscule alternativement rouge et bleue,
» Cf. par exemple le tableau suivant, où le premier nombre est celui des pièces conLenues dans chacun des mss. désignés (sigles de Barlsch), le se- coud et le troisième indiquant les n"^ d'ordre de la première el de la dernière des chan.=ons de Gaucelm Faidil qui y figurent:
Ms. A : 025 195—233
|
B: |
226 |
81- 89 |
|
C: |
1197 |
171—212 |
|
D: |
779 |
94—121 |
|
E: |
415 |
16- 37 |
|
G: |
241 |
41- 54 |
|
I: |
860 |
95—118 |
|
N: |
465 |
152—177 |
90 FRAGMENT D UN CHANSONNIER PROVENÇAL
mais plus petite et sans ornements. L'ordre de succession des petites majuscules est indépendant de celui des grandes. Ainsi dans la pièee Chant e déport, l'initiale du deuxième couplet est rouge, aussi bien que celle du premier.
Le ms. n'était point des meilleurs ; il a été exécuté au XlVe siècle, et très probablement dans la région orientale de la langue d'oc. C'est ce que semblent indiquer la forme siatz, pour eratz des autres mss., que l'on remarquera dans la seconde des trois razos^, et la forme le de l'article masculin sujet, qui se rencontre trois fois dans les chansons, où lo, dans la même fonction, n'apparaît pas ^. La leçon des razos est d'ailleurs la même que celle du ms. E, laquelle diffère assez nota- blement, mais pour la forme seulement, de celle de R, que Raynouard a suivie et que j'ai reproduite après lui.
Les trois chansons qui suivent ont été publiées déjà plusieurs fois, et elles se trouvent dans de nombreux mss. Je n'ai pas les moyens, et cela, du reste, serait ici sans utilité, de rechercher auquel de ces mss. le nôtre, pour ces pièces là du moins, était le plus étroitement ap- parenté. C'est au futur éditeur de Gaucelm Faidit qu'il appartiendra de prendre ce soin et de voir si notre fragment peut être pour la critique de quelque secours. Notre rôle doit se borner à le reproduire et c'est ce que nous faisons ici avec la plus rigoureuse fidélité.
Folio 1.
[a] precx quellali fazia eill dizia els grans bes quella li pro- metia e uit las grans beutatz e las frescas colors. si fo si sobrepi'ctz damor quel perdet lo uezer elauzir. el comensa a regrassiar madomna naudiartz aitan cant saup ni poc de far e de dir tôt cant el la comandaria e de partir de madomna ma- ria son cor e samor e sos precx & sos chans& de mètre se en lamor de madôna naudiartz. com aquesta promession que lun fes alautre gauselms sen anet plen de ioi A: de gran ale- greszapensan com pogues far tal chanso que madomna maria saubes quel era partitz délia à. que nauia trobada autra que lauia retengut ab se prometen de far granz plazer & grans ho- nors a lui e fes per aquesta razo aquesta clianso que ditz. Q Tant ai sufert loniamen greu afan. laqal uos auziretz.
1 Ci-après, p. 91, 1. 21
2 Pas d'exemple de l'article féminin correspondant li, non plus d'ailleurs que de la sujet.
FRAGMENT d'UN CHANSONNIER PROVENÇAL 91
aquesta chanso fo chan.tada tro que madomna maria ho saup. molt S'en alegret madomna maria e madomna naudiartz atressi son allegret molt daquesta chanso qar ella conoc be quel auia partit son cor e son chan de raadôna maria &. quel auia crezudaslas falsas promesios de lieis per aquesta [^] chanso :
A cap duna sazo que aquesta chanso fo chantada e fâcha. Gauselms faiditz uenc uezers madomna naudiartz ab gran alegresza. com sel que crezia ades intrar en chanbra eszella lo receup molt fort. Engauselms si fo als pes délia, e si (Hz com el auia fach son comandamen. e com sera partitz de madomna maria per ella. e com el auia aportat lo cor el sen ol saber el chan azella e quella degues far e dir dels plazers que lauia promes tant don el fos meritatz daisso qel auia fach per ella. E madona naudiartz silh diz Gauselms uers es que uos es trop ualens e trop prezatz e non a domna el mon que amar uolgues que non se degues tener per pagada de uos per amador e per servidor e nos degues alegrar si uos auias aie gresza. e nos degues marrir si uos auias marrimen. caruos es paire & maistre de ualor e de cortezia. e so quieu uos diz ni uos promiszi non feszi per uolontat que agues de uos amar per amor mas per uos traire daquella preiszon on uos siatz e daquella [c] esperansa que uos auias aguda ben set ans son passât e quen sabia la uolontat de madôna maria quella uos raenet per paraulas e per promessas ses uolontatz datendre. en totz autres fachz hieu uos serai araigua & ben uolens. en tan can uos comandaretz ni uos plassa. Can gauselms auzit aquel- las paraulas fo tritz e marritz e dolens e comensa a clamar merce a la domna quella nol uolgues aussire ni trahir ni en- guanhar.eszellal dis quellanonlausaria ni lenganaria can lauia trach dengan e de mort. Gauselms qant el uit que noilh ualia clamar merce ni piatat si se leuet & sen anet com hom dezes- peratz per so quel uit qel era en aissi trahitz esenguanatz. quella lauia fach partir de madomna maria e quilh auia dich per enguan quela lo uolia amar. ensi penset quel ânes encara clamar merce a madOna mari, e fes per aisso aquesta chan- so que ditz Q Non alegra chans ni cris dauzels mon fel cor engres. Mas anc per precx ni per chansos ni per ren quel saupesfar ni dir non poc far que madomna maria li perdones riilh uolgues es[(/]coutar sos precx e per aquestas razos fes aquestas chanso :
92 FRAGMENT D UN CHANSONNIER PROVENÇAL
Qant gauselms faiditz fo partitz de lentendemen de madomna maria de uentadorn per lo sen de madomna naudiartz de malamort si com uos aues entendut el estet longamen marriz e dolenz per lo gran engan quel auia près <k receuput. Mas madomna marguarita dalbusso moilher den rainant del ues- comte dalbusso si lo fes alegrar en chantan. quela H diz tant de plazers eilh mostret tant damoros semblans per quel sena- moret délia elapreguet damor. eszellas per quel lamezes en prez e chantes délia si receup sos preex els entendet eilh promes de far plazers en drech damor. longamen duret lo preex den gauselm faidit e lamor quel auia a madomna marguarita dalbusso molt la lauzet èc la prezet en dichz eszen fachz. mas ella où so fos cauza quella non sallegres de las lauzors quel fazia délia non lauia nuilh amor. ni mais noilh fes plazers en drech damor. mas una ues can prendia comiat délia el li baizet lo col eszella loi sofrit amorozamen. don el uisquet longamen cô gran allegressa per aquel plazer
Folio 2.
la] qen autre afar semblera forfachura. qe cela qam pogues en me delir. & qieu ara cela qi me fai mûrir:
Damor fora mezura ses faillir. qe noi reignes malanansa ni enianz. anz conuengra pois le noms es tant graiiz. qamors ha nom qamors fos ses fausura. mas endrech me es tan saluatge dura. qar li sui fis humils (ic merceianz. qel nom damor ha perdut al meinz tanz. hai cô mestauc qen re no me millura. cô cel qis ue en mei del mar périr. <k no pot ni ios ni sus remanir:
Doncs perqho fauc qal razon hi sai dir. pois retener no uol me nimoschanz. uasme ades sui trahireninnanz. gar- das sisuibe de fola natura. qa escien ses nulla cobertura. me fauc trop piech qela no fai cen tanz. qar sel sieus cors be fatz & benestanz. nom uol amar ies tan gran forfachura. ni tan gran tort no mha qan mo consir. cô ieu mezeis qi pugn en me aucir :
No ai poder puescamonfugir. qar trop estauc en saluatge balanz. & madomna qar es bêle prezanz. es ses merce nol pren de mamor cura. anz qan la prec [b] me sermonem con-
FRAGMENT d'uN CHANSONNIER PROVENÇAL 93
iura. qem lais de lei <k mais re nom nennnz. hem fora mielzqieu crezes SOS comanz. mas no puesc ies qel uolers qi satura. en mon ferm cor <k lamors ab dezir. on piech me fai & pluslam fai encobir:
Pero pecat fai gran senes mentir. pois ue qieu lam qe nomfaibelz serablanz. qus plazers de lei qe fos ienz par- lanz. mi pogra far daitan sia segura. rie &. raanen de tôt qant ha faehura. & pois daiqo mes escarse tiranz. grieu me uolgra côplir maiors demanz. don mos trazaurs seigner del port detura. qi fai sos pretz per tôt lo mon grazir. no taign qen uis tan mala conuertir :
GaUSELMS KAIDITZ. II*. XLVII.
Chant & déport ioi donnei & solatz. enseignamen largueze cortezia. honor c\: pretz & leial drudaria. han si baisât enianz &. maluestatz. qa pauc dira nom sui dezesperatz. qar entre cen domnas ni pregadors. non uei una ni un qi bes capteigna. en amar be ni qi ia tant senfeigna. iam sapcha dir qes deuengu damors. gardatz con es abaisada ualors :
[c] Qardrutz hi ha & domnas sin parlatz. qis feigneran <i: diran tota uia. qill son leial & amon ses bauzia. & cba- scus es totz cubertz & celatz. & tricharan sai & lai uas totz latz. & la domnas on plus an amadors. & plus cuion qhom an presloro teigna. mas aitals bes con se taign lur enuei- gna. chascuna es anta ts: dezhonors. pois sufron drut qe pois desrei aillors :
Qaissi con es mielz en domna beutatz. ienz acuillirs &. aui- nenz coindia. &: belz parlars pretz c\: dosa paria. mielz se deu gardar ies de maluatz fatz. qe re no ual cors de doas meitatz. ni no es fis pois hi uaira colors. quna solaraors taign que dos destreigna. no die ieu ies qa domna descouei- gna. shom la prega ni ha entendedors. mas ies no deu en dos luocs far secors :
E sil plagues qel belz plazers honratz. ab qem retenc en leial seignoria. safranques tant pois en al sumilia. qem perdones aissi forafinatz. uas leiscô laurs safinen la fornatz.
9 4 FRAGMENT d'uN CHANSONNIER PROVENÇAL
& nOm nozes paratges ni ricors. qe sarara toi del mal ni far ho deigna. aissil serai fis ses fau[rf]sentrenseigna. con le leos a golfier de lastors. rjant lac estort desos guer- riers peiors:
E saqest torz domnam fos perdonatz. pasat agra la mar part lombardia. mas non cuch far leialmen romaria. si no era uas uos adrechuratz. sol per aiqo deuetz uoler la patz. & qar fis pretz es en uos de honors. an ma chansos qe res no la reteigna. pregaruos lai francamen qeus soueigna. qa ientil cor taign fraaqese dosors. qar dieus perdonals bos perdonadors:
Tant qant reignet leialinent amistatz. foie segles bo? & ses uilania. mas pois amors tornet en leugeria. es declia - zutz &. iouenz abaisatz. si qieu mezeis en uuoill dir la uer- tatz. hai tan après dels fais dratz trichadors. qa pena crei qieu iamais en reueigna. qar lai on lois <k pretz ce beu- tatz reisraa :
GaUSELMS FAIDITZ. 11*^. XLVIII.
Si anc nuls bonis per auer fi coratge. ni per amar leial- men ses fausura. ni per sufrir francamen son damnatge. ac de sido nullonranda uentura. ben degrieu auer. alcun eouinen plazer. quel be el mal qal qieu naia. sai sufrir 6i ai saber. de far so qami
C. C.
LA DAMA SANZA MERCEDE
VERSION ITALIENNE DU POÈME d'aLAIN CHARTIER
LA BELLE DAME SANS MERCY
La bibliothèque Riccardiana à Florence renferme sous le numéro 2919 un manuscrit en papier, petit in-4'', qui contient trois pièces tra" duites du français, à savoir: le roman en prose de Paris et Vienne, f" 1-70 v"; un poème intitulé La Dama sanza mercede, f° 71 r° à 88 r° ; et un autre Una quistione di dtiache parlavano d'amore, (o 88-95,
A la fin, on remarque, de la main de Salvini, la note suivante : « Romanzo di Parigi e Y/enna, brève, pulito e onesto, tradotto dal Frauzese in Toscane da Carlo di Piero dal Nero l'anno 1476 in Firenze, al quale vi sono aggiunti due Poemetti in terza rima, tra- dotti dal medesimo a Monpolieri l'anno 1471, l'uno intitolato la Dama sanza mercede, l'altro Una Quistione di dua, che parlavano d'amore. Vi sono seminate alcune manière e parole franzesi, e vi è da imparare nel fatto délia lingua. E i sentimenti sono bizarri.
Différents auteurs ont fait mention de ce manuscrit. Déjà Cres- cimbeni en parle : « Carlo di Piero dal Nero, Fiorentino, traslatô in terza rima l'anno 1471 in Monpolieri un Romanzo Franzese intito- lato La Dama senza mercede; e nel 1476 in Firenza un' altro intito- lato Parigi et Vienna, le quali Opère si truovano manoscritte in Firenze appresso glieredi di Andréa Cavalcanti; e la' prima ancho appresso il dottissimo Anton Maria Salvini*. »
Cet auteur ne paraît pas connaître le contenu complet du manus- crit ; il sait pas non plus que Salvini possédait une copie non-seule- ment de La Dama sanza mercede, mais encore du manuscrit tout entier (cf. ci-dessous).
Quadrio fait également mention de Carlo dal Nero; il suppose que La Dama est une traduction d'un épisode, « La plaisante et amou- reuse histoire du Chevalier doré et de la Pucelle surnommée Cœur d'acier,» tiré du vieux roman français de Perceforest^.
1 Crescimbeni, Comentarii, IV, 1 (vol. V, p. 41 de rédition vénitienne de 1730). Cf. Melzi,p. 209.
2 Quadrio, Délia storia e délia vagione d'ogni poesia, IV, 88.
^<'^ LA DAMA SANZÂ MERCEDE
Palermo, en parlant de la copie de Salvini, laquelle se trouve parmi les manuscrits, palatins à Florence (codex palat. 365) met en doute cette supposition. Cependant en faveur de son opinion il n'avaoce que cette faible preuve à savoir que la La Daman est point une plai- sante histoire*.
Enfin, dans une note de la Revue des lanrjues romanes-, Chabaneau, faisant mention de cet ouvrage, dit que c'est une version italienne du poème si connu d'Alain Chartier: La belle Dame sans mercij, un fait que tous ceux qui sont un peu au courant de la vieille littérature française, seraient en effet enclins à supposer même sans avoir vu le manuscrit.
Le petit poème qui dans le manuscrit suit La Dama a été l'objet d'une publication « per nozze » faite par Brusci;'. Selon toute appa- rence, cet éditeur a dû se servir de la copiede Salvini, sans avoir eu la moindre connaissance de l'existence du manuscrit original de la Riccardiana.
Quant à l'auteur lui-même de ces trois traductions italiennes, nous nous ne savons autre chose de lui que ce que nous indique l'explicit du manuscrit. Naturellement on est tenté de supposer qu'il a été un de ces nombreux Italiens qui venaient profiter de l'enseignement de la célèbre Faculté de médecine de Montpellier, et qu'après s'être pénétré de la littérature de ce pays où il résidait temporairement, il a commencé ses essais et ses travaux littéraires déjà à Montpel- lier même. Puis, une fois retourné dans sa patrie, il les aura continués. Malheureusement on ne trouve pas son nom dans les registres de ladite Faculté'', et cette supposition restera donc toujours une supposition.
On a regardé comme incontestablement autographe le manuscrit de la Riccardiana. Néanmoins cei taines circonstances nous parais- sent permettre d'hésiter à nous prononcer d'une manière absolue à ce sujet.
En effet, si l'auteur lui-même avait écrit le manuscrit, il y aurait évidemment mis jilus de soin ; il n'aurait pas entre autres sauté toute une strophe (la st. 92 de l'original manque au vers 814). Par cette négligence, l'auteur fait parler l'Ainant trois fois de suite et tout le sens devient embrouillé.
Or si l'on ne veut pas supposer que l'auteur ait fait sa traduction aveuglément, sans s'inquiéter de la suite et du sens de l'ensemble,
' Palermo, / mss. palatlni di Firenze, I, 654.
'2 Revue des l. r., XXVI, (1884) p. 211, note.
•< Nozz" Pietro Gori e Pia Mnro, 1890.
4 ComnuiDJcatioD que je dois à l'amabilité de M. Chabaneau.
LA DAMA SANZA MERCEDE 97
il faut croire que tout au commencement cette strophe a été traduite elle aussi. Puis on y rencontre certaines fautes et inconséquences orthographiques (voir les notes) qu'on ne peut guère attribuer à un auteur possédant une instruction et des connaissances littéraires telles que nous les supposons chez Carlo dal Nero. Quant à l'écri- ture même du manuscrit, celle-ci aussi nous paraît indiquer que le manuscrit a été écrit d'un seul Irait et non pas avec l'intervalle de cinq ans, comme le prétend Vexplicit. Cependant il va sans dire que l'auteur a bien pu plus tard réunir dans un seul manuscrit toutes ses productions. En somme, ce caractère d'autographe du manuscrit ne nous semble pas être tout à fait indiscutable.
On sait combien a été répandu le poème d'Alain Chartier pendant le xye siècle', et le fait qu'il a été traduit en italien (ou plutôt remanié, car, comme nous le ferons ressortir dans les notes, cette version, qui contient 100 vers de plus que l'original, peut être appelé à bien des égards plutôt un remaniement qu'une traduction fidèle) le prouve encore une fois de plus. Voilà déjà une raison suffisante, à ce qu'il nous paraît, pour mettre en lumière cette version du poème italien.
Dans les notes, nous relèverons les écarts que l'auteur s'est permis de faire de l'original, ainsi que certains autres détails. Suivra ici un aperçu succinct des observations grammaticales auxquelles donne lieu le texte. Cet aperçu gi'ammatical confirme, on le constatera bien vite, l'expression de Salvini, à savoir que le texte a été écrit « in Toscano». Cependant on n'y rencontre guère de traits qui tiendraient spécialement du caractère florentin.
Voyelles toniques. — a dans le suffixe nrium s'est développé d'une manière populaire (\3.ns parlier 307 ; il faut bien croire que la voyelle finale élidée a été e, comme d'ordinaire.
Le changement de — arium en — ario ou en — ajo ne se présente en aucun endroit de notre texte.
Au lieu de sensa nous rencontrons sanza, 188, 190, 195,275, etc., forme populaire et commune à tous les dialectes toscans. Dans le titre seul on voit senza, mais peut-être celui-ci a-t-il été écrit par une autre main : voilà pourquoi nous y avons également maintenu la forme de sanza,
è donne alternativement e et ie : assede 134; tene 140; tienli 198, etc.; greva 178 ; vene 834; tienne 181, 832: viene 183 ; priegho3d\, 4b8 ; grieva 117 ; diréclum donne dirieto Ô80.
ô donne alternativement o et tio : fora 20, chore 603, choro 746^ 799, (choro) rispose 281, risposo 465, — chuor(e)ll, 342, 415, 794, 818, etc ; rispose 315,534, etc. ; pruova 313, 622, truova 314,366, viiogli 553, puossi 724.
' Cf. Romania, 1887, p. 412, n. 3.
98 LA DAMA SANZA MERCEDE
Pour le participe de dire il y a itto 630, maladita 691. Selon M. Hirsch il faut chercher dans ces formes une iniluence analogique du parfait*.
Voyelles atones. — e pour a se trouve dans piata, 649, 735,751, piatate S70, 739, dispiatata 641, vialadizione 360 ; i pour e dans disidero 78, disirando 646 ; i est remplacé par a dans angiiiria 225, pare dans en^e.to 296, enierrfe^^o 375, openione A13, t7^estizia \32; (sur e? pour il voy. ci -dessous); la labialisation de Ve atone se rencontre dans rw&e/^e 878 ; un? protonique est ajouté dans isperanza 286, istinate 287, ispergiurando 370.
L'élision d'uue voyelle atone se rencontre dans merta 384, spirlo 498, poché pour poiché 503, miserichorda 570 ; pour le passé défini, voy. ci-dessous.
Consonnes. — Le son A; est presque toujours marqué par ch : rachoUi 1 , chopioso 4, chui 6, chuor, 7 (et sic semper) ; cJio (cum) 101 ; chontradio 645, choclusione 648, etc. ; la même graphie s'emploie pour qu da.ns chando 263 et pour c dans chascuna 69, chascheduno 71 (ici c'est probablement à une inadvertance qu'il faut attribuer l'ab- sence de Vi) et chiascuno 88 (par contre on voit clascwn (a) 116, 117, 144, 147, 387 ; mercedem donne habituellement merzede 351, etc., (seulement au titre mercede et au v. 249 mercë) ; la guttu- rale atone alterne avec la sonore dans sagramento 361, sacra- menti 364. — Locum donne locho 117 ; — pour la gutturale sonore il y a récriture gh dans anghoscia 11, righuardare 98, mais le son g est toujours transcrit par gi comme à l'ordinaire : doagio 48, gioiosi 269, etc. 11 va sans dire que nous considérons gardino 62, govanezza 232 comme des fautes d'orthographe.
Une h devant la voyelle initiale se présente très souvent ; huno 3, hun 665, ho 15, huscii- 20, hora 24, hor 29, ha 155, huserei 446, huguale 693, hunguancho 833, /lomat 849, etc. Enrevanche on voit : passim nsci 24, udir 36, onor 3-52.
l mouillée, fréquente en toscan se rencontre dans begli 420, ribegli 422, n mouillée dans segnio 238, ingegnio 237. (contre senno 4S>\) ; Z est gardée dans senblava 89, compliia 528, mais elle s'est chan- gée en i selon la règle dans senbîanza 120. Peut-être faut-il regarder ces deux formes auec l comme influencées du français.
n est élidée dans cho (cum) 101, choclusione 658, et remplace m dans spene 174, senblava 89, senbianza 120.
r est remplacé par c? dans chontradio 645.
1 Zeitschrif't fur rom. Phil. X, 436.
LA DAMA SANZA MERCEDE 99
V est intercalée dans chontinovando 642, chontinova 800, savio 540, 573, s trouve à côté de sagglo 234 *.
Le son ts devant i est rendu par l dans fintione 82, gralia 458, mais en dehors de ces deux cas toujours par z [finzion 311, 314, puni- zione 428, etc.)
On voit alternativement la consonne simple et la consonne double : dolceza 83, dimesticheza 240, aUeza 326, contre franchezza 94, durezza 230, fierezza 322, prestezza 324, cor agio 294 contre omag- gio 292, aggio 296 ; tuti 30i,tut'uno 335, tuto 608 contre <t««« 197, tulùî 766, 768, gïovaneto 385, 863.
Article. Les formes il et eZ alternent, celle-ci étant pourtant plus fréquente que celle-là : el 66, 239, 247, 253, 272, 374, etc. ; il 261, 291 ; pour le masculin pluriel on voit deux fois la forme d'e' 271, 822 ; à la place de l redoublée dans l'article, qui, réunie à une préposition, se met devant la voyelle initiale, il y a deux fois dans notre texte une consonne simple (forme caractéristique des dialec. tes toscans 2 :) cd'altra 9, al' al ma 41 : chol'aUra 121, par contre neiraurora2\, aWorecchio 35, choll'una 121 etc.
Pour LK SUBSTANTIF il n'y a rien à rem arquer ; quand à I'adjectif il faut relever que la terminaison du féminin singulier est e dans queste 882, normale 883 (de même dans alcune 501), et que tutti représente le féminin pluriel au v. 118, et sapiente la même forme au v. 295 • l est élidée dans tai 364 ; be. Le comparatif de bene-me 25, 27, etc. altéra mente donne altrimenti 220, ancho pour anche se rencontre trois fois, à savoir aux v. 135, 540, 405; dans aucun de ces cas on n'a affaire à la signification de anzi qu'a ce mot dans le dialecte de Siena ; — pria (prima) 13.
Noms de nombre. — La forme dua représente le masculin 145, 264, 277, 304 ; le fém. 708 (le dua parti.)
Pronoms. — ego à la forme de io, i' jo ; e' représente le pronom de la 3® pers. 93, 122, 151, 261, etc. ; le régime au masc. plur. du même pronom est gli deux fois 421 ; ve au lieu de vi 221, 775. mie au fém. sing. 629, 651, 654 ; mV 499, 625, 654; tua pour tue 243 ; suo pour sua9\, 16-5, 216, 240, 311, 453, 528,543, 607,668.
altri masc. sing. au lieu de altro 497 : la forme singulière medemo avec amuïssement de Ys : medesimo, rimant : estremo, mltemo, se rencontre v. 844.
Verbe. — Le changement, caractéristique au vieux toscan, de m
' Cf. .Veye/'-LwMf'^ Italienische Graramatik, p. 143.
2 Cf. Hirsch, Laut Formenlehre des Dialekts von Siena. Zeitsch. fur Rom. Phil X, 57. — J'ai conservé Tortograpiie du manuscrit.
100 LA DAMA SANZA MERCEDE
en n à la prem. pers. pliir. prés, se trouve encore quatre fois dans notre texte: voglian298, abbiano380, abbian 850, [sappiamo ^)sappian 825.
a et e alternent dans la terminaison du prés, du subj. du verbe essere : sieno 446, 820, sian 482, 822, siate 641 ; le participe pré- sent de ce verbe auxiliaire est sendo 232, 591 .
V est élidé à l'imparfait de l'indicatif dans : avea 1 (mais aveva 139), volia 39, au m 72, 117, 334, potia 85, 151, 255, rivenia 110 servia 112, moria 345, senlia 346, au conditionnel dans arebbe 138, et au participe passé dans auto 506.
La prem. pers. du prés, de l'ind. de volere est vogli 244 (en outre vo'), de fare fo 443, de vedere veggio 524, 833, vegho 647, de venire vegnio 670.
Le passé déf. présente à la prem. pers. du sing. rende 154, de rendere; à la trois, pers. fussi au lieu àe fusse 24, tene 140 de tenere et tacette 193, taque2Iô4i de tacere ; à la trois, pers. du plur. mis- sono 143 de mettere.
La voyelle post-tonique s'est élidée à la trois, pers. du plur. dans furno 69, tacerno 304.
Le part, passé de mettere est misso 701, etc. ; une fois messo 844 ; de vivere, visso 6, où il est employé comme adjectif.
chon forte 259 est la trois, pers. du prés, du subj.
Prépositions. — ver 234 pour verso, par 227 pour per.
Quanta la versification, l'auteur s'y est permis beaucoup de libertés : par exemple en admettant des hiatus dans des cas où ils ne sont pas permis en général, en sautant des voyelles intermédiaires ou fina- les, en comptant deux voyelles quelquefois pour deux, quelquefois pour une, etc. Pour plusieurs vers, il est impossible d'obtenir la mesure exacte, même si l'on compte avec toutes les libertés possi- bles. Nous n'avons pas, bien entendu, tâché de restituer une bonne mesure qui probablement n'a jamais existé, et nous nous dispenserons même d'énumérer les défectuosités de la versification, supposant que le lecteur y trouverait peu d'intérêt.
Quant au lexique, la langue du poëme contient un certain nombre de mots français italianisés. Ils seront relevés dans les notes qui sui- vent le texte ^.
Helsingfors, mars 1891.
Werner Sôderhjelm.
1 Cf. Hù-sch,lbid. X, 411 sg.
^ 11 en est de même dans les autres traductions que contient le ms. florenlia. Ainsi, dans le petit poëme publié par Brusd, ou trouve les expressions suivantes: colenti, maesti'igia, dangiero, a suo guigia, ingaggio (engage), gran giorno.
QUI COMINCIA LA DAMA SANZA MERCEDE
Già Febo avea i suoi razzi racholti,
Ch'ogni animale si riduce a riposo, E jo fui huno in fra questi molti. Ciiè di pêne e fatiche sono chopioso, 5 Merzè di quella clie m' è tanto fiera,
Per chui son visso e vivo doloroso, In tanta doglia el misero cliuor era.
Chostretto da sospiri e lasso e vinto Cerchai riposo fino al' altra spera, 10 E dal dolore il riposo sospinto,
Dal sonno perso per la troppa anghoscia, Di varie visioni involto e cinto, Piacenti pria e dispiacenti poscia,
Si chè si fraie e stancho mi trovai, 15 Su ghambe ho piedisostenermi ho choscia
Potria quasi; si eh' io mi ritornai,
Di me e da Morfeo disciolto e schosso, Neir usato pensiero mi rischaldai, E dove prima ero star non posso : 20 Chostretto fui levare e huscir fora, •
Neir aurora viddi uno Chaosso . Choir usato volere ch'anchor m'acchora, E per avère più agio a lagrimare, Usci a champi, benchè non fussi hora, 25 E verso un prato andai per me' pensare, Ch' è choperto di fiori e violette Ch' aspetton Febo per me' s' ampliare. Chosi alquanto stetti in sulT erbette,
Horquestahor quella choglieva e lasciava, 30 Mazzi facendo d' esse e ghirlandette,
Che pure alquanto il dolor mitichava. E chosi stando Apollo era montato
7
102 LA DAMA SANZA MERCEDE
Alla terz'ora e già la rischaldava, Infastidito già m' ero levato, 35 Quando ail' orecchio mi perchosse un tuoiio,
Che a udirlo il voler s'è dirizzato. Chonobbi che di trombe egli era suono ; Esaminando mecho ciô che fare Volia, chonchiusi, Fandarvi erabuono 40 Per vederse potessi mitichare
Un poche el mal che al'alma tanto afflitta, E chosi mi girai verso il sonare. Non molto lungi tenni in sulla dritta, In un boscheto viddi un bel palagio 45 Dov' era gente nobile e elitta.
Verso quel gi e pur chon passe adagio, Drento mi missi e vidiF bene hornato Di ricchi drappi e di nobil doagio. r mi ritrassi tosto da uno lato 50 A parte per ghuardarmi di non dare
Impaccio a nulle da nessun chostato. Ma non mi seppi ne potè celare
Che d'amici nonfussi chonosciuto, E fui chostretto nella festa entrare. 55 Dalle donne fui lieto ricevuto,
Da tutte fattom' onesta achoglienza r rende' grazie chom'era dovuto. Per chortesia et per benivoglienza
D' esse fu là tenuto tutto il giorno, 60 Non ripentito di mia inavvertenza.
Le tavole eran messe in luogho adorno, In un giardino sotto una fresch' ombra Che gelsomini avia tutto a lo' ntorno, Spessa sichè '1 sol nulla v' inghombra, 65 E al più presse surge una fontana
D' aqua chopiosa, el quanto non si nombra. Di desinar l'ora era prossimana :
Le donne tutte attavola a sedere Furno e chiaschuna simostrava humana, 70 E giovanetti gratiosi vedere
Servir chostor potevi e chiascheduno
LA DAMA SANZA MERCEDE 103
Presto a servir dov' avia più piacere, E fra chostoro i' ne chompresi d'uno
Ch' andava spesso c sovente tornava 75 Che pare ben d'og-ni gioia digiuno.
Ne allegrezza ne dolormostrava,
Ghuardasi quanto puô di far senbiante, Ma'l disiderio la ragion passava, E spesso gli occhi suoi eron ghuardati 80 Ched en non era tempo ne stagione,
Pur ben si conteneva fra gl' amanti, Fa di mostrarsi lieto fintione,
E chon dolceza si sforza chantare, Paura o non piaeergF en dan chagione, 85 Ne si potiaghuardar di dimostrare
D' esser dolente nel suon del suo canto, Pur ben finisce quel chomincia a fare. Gl' altri chiaschuno allegro tanto ho quanto, Ma sol chostui fra tutti mi senblava 90 Palido e magro e per dolor affranto,
E la parola suo spesso tremava.
Di ner vestito e nulF altra divisa Si chonoscia ni ciô ched e'portava, Ben par chel pover chuor non è in franchezza, 95 Pur si forzava tutte festeggiare
E bello saper fare a ogni ghuisa. La faccia alchuna volta distornare
Vidi per righuardare in altra parte, E per traverse gli occhi ritornare. 100 Dove più al chuor piace gli comparte.
Pensando a questo dissi aller cho mecho: False quai sono e pocho ci vale arte, Miglior chagion d'amar ti dia,' I precho !
Dissi ben basso : Amor, che a me n' ha date 105 Perché lacrime spesso agli occhi recho ?
Alchuna volta iT vidi ritirato
A parte per choprir sua ehontenenza, Cho 'Iviso basso e cho'l ciglio turbato, Pieu di sospiri per trista sovvenenza : 110 Poi ripigliava chuore e rivenia
104 LA DAMA SANZA MERCEDE
Quai prima per servir choa diligenza, E tutte serve e più quella servia
Clie del servigio suo par cliuri pocho. E le tavole furon tolte via 115 E apprestare j' vidi nuovo giuocho :
Che per danzar ciaschun di lor s'avanza E ciaschun e ciaschuna v' avia locho, E il meschin quasi chon tutti danza E a tutte face festa chomuna, 120 Forzandosi non fare altra senbianza,
Ballando hor choraltra e hor cliolF una, Tutte nel segio loro e' le posava E alla fine sempre tornava a una. Stima tu quella è che più amava? 125 Che per beltà non gli mancha niente,
E ciaschun la preghava e honorava : Giovane frescha, gentile e piacente, Bella maniera chon dolce parole, Chostumi ch' oggi assai pregia ogni gente. 130 Poi ch' ebbi visto quanto il disiovuole
Che di ciô fui jo presto lasso e stancho, Perché gioia a trestizia assai più duole. Délia chalcha m'usci dal lato mancho E m'assede sotto una pergholetta, 135 Di foglie folta, si non ne viddi ancho
ApoUo razo alcuuo in essa getta,
Ne da nessun potevo esser vednto, Ho troppo arebbe la vista perfetta. L'amante aveva un ballo chonpiuto 140 ChoUa sua donna e la tene per mano,
Venne là presse hov' io m'ero a^chonduto. In hun pratello chon atto humile e piano Si missono a sedere e più nessuno Loro era presse ma ciaschun lontano. 145 La pergholetta fra lor dua e jo uno Era, si chè potevo bene hudire Che detto e che risposto è da ciaschuno. Tesi Torechioper ciô me' sentire : Vidi e hndi l'amante ses pi rare
LA DAMA SANZA MERCEDE 105
150 Perché chi è più presso a più disire.
Per gran dolore e' non potea parlare, Dir non husava ne tacer potia; A se medesmo non puô sadisfare, E a ghuarire a se stesso nocia, 155 Chè chi arde non ha miglior chagione
D'arder, che l'escha metter dove sia El fuocho acceso, ho vuo dire il tizzone, Elpoverosuo chuore è si dolente Che a perduto e ardore e ragione, 160 Di parlar s'affoi'zava alcunemente, Ma temenza sifForte lo distorna Che al poter voler gli val niente, E poi che alquanto chon seco soggiorna, Prese vighore e richovera ardore, 165 En verso la suo donna el fronte torna.
Piangendo in hasso le chomincio a dire :
Mal fu il giorno per me agiornato Madonna ! ch' io vi vidi giammai E ch' io mirai el'bel viso rosato. Jo soffro maie ardente e tanti ghuai 170 Si ch' io mero per volervi bene,
Non v'en curasti mai pocho ho assai, Ne voler di pensare altro che pêne
Darmi e troppo men che non churare, Ma